(Par Isidore KWANDJA NGEMBO, Analyste des politiques publiques)
À ce jour, une série de réformes structurelles indispensables doivent être exécutées de toute urgence dans les services publics congolais pour assurer une gestion saine des finances publiques, améliorer le climat des affaires, afin d’attirer de nouveaux flux de capitaux et des investissements étrangers directs, pour stimuler l’économie nationale et répondre aux préoccupations de la population.
Nous l’avons toujours dit et redit plusieurs fois, sans une réforme structurelle profonde des institutions publiques qui soient capables de mettre en œuvre efficacement les programmes et politiques publiques édictés et de veiller à ce que ces différents programmes atteignent les objectifs fixés par le gouvernement, il sera pratiquement difficile de s’attendre à une saine gestion de l’appareil d’État et à des résultats escomptés.
De plus, à l’ère de tout numérique, il est impossible de prétendre faire des réformes des services publics sans intégrer l’informatique qui est devenue un outil absolument indispensable à tous les niveaux, pour maîtriser les coûts, assurer une gestion budgétaire rationnelle, transparente, économe, efficace et efficiente des ressources humaines et financières. Et, même très difficile pour lutter efficacement contre la corruption endémique et la fraude qui gangrènent notre société et les institutions publiques, aggravent la pauvreté et empêchent le décollage de ce pays.
D’où la nécessité de réintégrer le ministère du numérique au sein du prochain gouvernement d’union nationale, pour accompagner la réforme des institutions publiques, voulue ardemment par le Président de la République.
Lors de la réunion du Conseil des ministres du 1er novembre 2024, le Président de la République, très préoccupé par la situation lamentable de l’administration publique, avait pris à bras-le-corps la question, en insistant sur la nécessité d’accélérer la modernisation du cadre et de l’environnement de travail des agents et fonctionnaires de l’Etat.
Le chef de l’Etat avait invité le gouvernement à redoubler d’efforts pour imaginer des mécanismes innovants pouvant progressivement répondre à cette problématique afin d’améliorer l’image de l’Etat en tant qu’employeur responsable. Il s’agissait notamment de réfléchir sur la mise en place d’un Fonds de modernisation de l’administration publique.
Le Président de la République est allé plus loin en instruisant le vice-premier ministre et ministre de la Fonction Publique, avec le concours de ses collègues du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement ; des Infrastructures et Travaux Publics ; du Budget ; des Affaires Foncières ; de l’Aménagement du Territoire ; des Finances, ainsi que celui de l’Urbanisme et Habitat, sous la coordination de Madame la première ministre, en collaboration avec le cabinet du Président de la République, de produire un rapport conjoint dans les soixante jours qui suivent, soit le 30 décembre 2024, qui donne une première esquisse de la réflexion sur la mise en place du Fonds préconisé.
Il va sans dire que la réforme profonde de l’administration publique congolaise est donc un impératif vital qui doit être mis en place, pour assurer une saine gestion des finances publiques.
De ce fait, le blason de cette administration ne sera redoré dans l’esprit du public congolais et des investisseurs étrangers que lorsque des réformes structurelles profondes seront sérieusement promues par le gouvernement et commenceront à produire des effets positifs.