Lancée ce mardi 15 avril 2025 par le Président de la République Félix Tshisekedi, la 16ème réunion du Conseil des Ministres en charge du Commerce de la Zone de libre-échange continentale africaine, « ZLECAF » en sigle, se tient à l’hôtel Fleuve Congo à Kinshasa, capitale de la RDC, avec la participation de 54 nations réunies autour d’un marché commun. L’objectif visé dans ces assises est de booster le commerce africain et le développement économique.
Prenant part à ces assises, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie congolaise, Mukoko Samba, a été invité pour répondre à quelques questions du journaliste Trésor Kiyombo de la radio Top Congo dans l’émission le Débat.
A l’entame de l’interview lui accordée, le VPM Mukoko Samba a répondu à la question de ce que l’économie de la République Démocratique du Congo gagne à travers ce forum continental.
« La ZLECAF est l’un des premiers signes de l’ambition des pères fondateurs de l’Afrique qui consiste à unifier l’Afrique. Cette unification passe également par son économie ou ses économies. Et donc, la ZLECAF vise à créer un vrai marché unique des africains. Quand vous voyez la position de notre pays la RDC, nous sommes au centre de l’Afrique. Nous sommes donc le passage obligé pour transiter du sud vers le nord ou dans cette partie de l’Afrique quand vous partez de l’Est vers l’Ouest ; et nous sommes l’un des pays les plus peuplés d’Afrique. Un marché de 120 millions d’habitants. Si nous congolais nous ne participons pas de manière active à la création de ce marché unique africain nous risquons d’être un simple déversoir des produits venant d’autres pays africains. Nous avons donc intérêt à être des vrais acteurs de la construction de ce marché unique pour que nous soyons non seulement de simples consommateurs des biens venant d’autres pays africains mais que nous soyons aussi des producteurs des biens que nous allons consommer dans ce grand marché au cœur de l’Afrique mais que nous allons aussi vendre dans d’autres pays africains », a déclaré le patron de l’économie congolaise.
Plusieurs efforts restent à fournir, pour la RDC, en vue de se faciliter la tâche dans son intégration au sein de ce marché unique africain.
« Réussir d’abord cette intégration interne qui permette de faciliter la circulation des biens de n’importe quel coin de la République vers un autre pour que le Congo cesse d’être ce pays où les régions frontalières sont tournées vers les pays voisins. Et il y a très peu d’échanges internes. C’est donc le premier effort que nous devons fournir.
Ensuite, il ne faut pas oublier que parler de zone de libre-échange ça signifie aussi démanteler le régime douanier. Et donc, nous avons intérêt à accélérer la diversification de notre économie parce qu’aujourd’hui nous exportons essentiellement les produits minerais mais qui vont en dehors de l’Afrique. Nous devons être cette économie qui vend à la Tanzanie, qui vend au Cameroun, au Gabon et qui achète de la Guinée, de la Zambie, etc. C’est dans ces deux sens-là, une intégration spatiale interne qui nous permet évidemment d’être prêt à l’intégration spatiale africaine », a insisté Mukoko Samba.
Pour soutenir sa thèse, cet économiste chevronné n’a pas hésité à illustrer par des exemples cette notion de zone de libre-échange en rapportant :
« Vous avez le Corridor africain n°6 qui part du Cameroun, passe par la Centre-Afrique, rentre chez nous par Zongo, va jusqu’à Kisangani pour chuter à Kampala. Donc, vous voyez ce Corridor là pour qu’elle existe et qu’elle devienne un Corridor africain il faut que sur le territoire congolais il soit possible de partir de la frontière avec l’Ouganda, de traverser et d’arriver à Zongo, d’entrer en Centre-Afrique. Vous vous imaginez si vous prenez les provinces comme Nord Ubangi et Sud Ubangi qui sont des potentielles grands producteurs des produits agroindustriels qui peuvent, en ce moment-là être commercialisés et transportés de Gemena, Dakhla en passant par Zongo pour arriver au port Camerounais de Kribi et ne pas nécessairement descendre vers Kinshasa pour être exportés vers le port de Matadi », a expliqué le VPM de l’Economie.
Par des mots justes, explicites et limpides, Mukoko Samba, Vice-Premier Ministre ayant l’économie nationale sous ses auspices a révélé que la participation de la République Démocratique du Congo dans ce grand marché continental de la ZLECAF est d’une importance prépondérante car, non seulement elle s’active pour acheter les produits de fabrication locale mais elle s’accélère en même temps dans son exportation vers le marché africain dans le but de faire valoir son potentiel du sol et du sous-sol aux autres pays à travers le continent.
César Nkangulu