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Acharnement politique dans le procès Bukanga-Lonzo, Matata, Ponyo : Vital Kamerhe rappelle la Cour Constitutionnelle à l’ordre !

Par La Prospérité
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L’ancien Premier Ministre Matata Ponyo, actuel Député National, et deux coaccusés, dont l’ex-Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Deogratias Mutombo, comparaissent devant la Cour Constitutionnelle pour le détournement présumé de plus de 80 millions USD liés au projet agro-industriel de Bukanga-Lonzo (2014). Alors que la prochaine audience s’ouvre ce mercredi 23 avril 2025, le Président de l’Assemblée Nationale, Vital Kamerhe, monte au créneau pour défendre l’immunité parlementaire de Matata, s’opposant frontalement à la Cour Constitutionnelle, dirigée par Dieudonné Kamuleta. Dans l’ombre, Moïse Katumbi, principal leader de l’Opposition, et le Sénateur Salomon Idi Kalonda, l’un de ses proches, dénoncent un « procès politique », ravivant les tensions entre justice et pouvoir. Gardien de la Constitution, la Cour Constitutionnelle a intérêt à suivre la voie de la sagesse que lui propose Vital Kamerhe dans le procès visant directement un élu national, en l’occurrence Matata, revêtu de tous les privilèges de la fonction.

Econews

L’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon, actuel Député National, ainsi que deux de ses coaccusés, comparaissent depuis plusieurs semaines devant la Cour constitutionnelle de la République Démocratique du Congo (RDC) dans le cadre du scandale financier du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.

Accusés d’avoir détourné plus de 80 millions de dollars destinés à ce projet phare lancé en 2014 dans le Kwango, les prévenus font face à une procédure judiciaire qui s’enlise dans des tensions institutionnelles et politiques. La prochaine audience, prévue ce mercredi 23 avril, s’annonce explosive.

Symbole des ambitions agricoles du régime Kabila, le parc de Bukanga-Lonzo devait transformer la RDC en puissance agroalimentaire. Mais le projet, piloté sous l’autorité de Matata Ponyo alors Premier ministre, a rapidement sombré dans des accusations de mauvaise gestion et de corruption. La Cour Constitutionnelle accuse Matata, l’ex-Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, et le Sud-Africain Christo Grobler, d’avoir siphonné des fonds publics via des surfacturations et des contrats opaques.

Les avocats de Matata dénoncent, eux, une « machination politique » visant à salir l’image d’un homme perçu comme un rival potentiel dans le paysage politique congolais.

Bras de fer en vue

Le procès prend une tournure inédite avec l’entrée en scène de Vital Kamerhe, Président de l’Assemblée Nationale. Ce dernier a publiquement rappelé la Cour constitutionnelle au « respect de la procédure », invoquant l’immunité parlementaire de Matata Ponyo, toujours en fonction comme député national. « Un élu national en exercice ne peut être jugé sans levée préalable de son immunité. La Cour outrepasse ses droits », a-t-il martelé.

Aussi, Vital Kamerhe a-t-il appelé le Procureur général près la Cour constitutionnelle à régulariser la procédure en demandant en bonne et due forme la levée des immunités du Sénateur Augustin Matata Ponyo Mapon. C’était à la suite d’une motion incidentielle de Matata à la plénière du jeudi 17 avril 2025 par laquelle il a affirmé qu’il ne pouvait pas être cité à comparaître devant la Cour, sans que le Procureur général près cette juridiction n’obtienne la levée de ses immunités.

C’est à quoi Vital Kamerhe a répliqué, s’appuyant sur la jurisprudence de Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances : « Je dois rappeler à l’auguste assemblée qu’en son temps quand le Procureur général près la Cour de cassation m’avait saisi sur le cas de Nicolas Kazadi, vous avez, vous honorables députés, autorisé que le Procureur général près la Cour de cassation puisse faire son instruction mais qui a abouti à un non-lieu. Alors je me demande pourquoi nos amis de la Cour constitutionnelle n’ont pas procédé de la même façon. Qu’ils régularisent la situation et la plénière va apprécier ». Et de renchérir : « Nous attendons donc une correspondance de la Cour Constitutionnelle ».

Une mise en garde rejetée par Dieudonné Kamuleta, président de la Cour constitutionnelle, qui a décidé de maintenir les audiences. « La justice ne pliera pas devant des considérations politiques. L’immunité n’est pas un bouclier pour les crimes graves », a rétorqué un magistrat proche du dossier sous couvert d’anonymat.

Ce face-à-face institutionnel révèle les fractures au sommet de l’État, alors que les partisans de Matata crient à l’« acharnement judiciaire ».

Katumbi dénonce une « farce judiciaire »

Sur son compte X, Moïse Katumbi, leader d’Ensemble pour la République, parti de l’opposition, a vivement condamné l’acharnement politico-judiciaire exercé sur Matata : « Je condamne avec la plus grande fermeté le procès politique intenté ou repris contre l’Honorable Matata Ponyo par la cour constitutionnelle de la RDC en violation scandaleuse de toutes les règles élémentaires de droit. En effet, poursuivi pour les mêmes faits, la Cour constitutionnelle s’était déjà déclarée incompétente. Si, par acharnement, il était poursuivi pour des faits nouveaux, une autorisation préalable des poursuites serait requise, comme à ce jour, l’ancien Premier Ministre est député national et donc bénéficiaire des immunités. C’est donc à tout point de vue une farce judiciaire. Le droit est piétiné et torturé pour satisfaire une volonté politique. Notre pays a besoin d’unité, pas de règlements de comptes en se servant de la Justice qui fait totalement fi de la loi, surtout lorsqu’il s’agit de tous ceux qui ne sont ni de la famille ni courtisans du régime actuel que la même cour a tenté de légitimer ».

Le Sénateur Salomon Idi Kalonda, dit « SK Della », proche de Katumbi, a également apporté son soutien à Matata Ponyo dans un message posté sur X (ex-Twitter). « Je m’associe à la condamnation de ce procès politique. Ayant moi-même subi l’arbitraire à Ndolo, je combats toute injustice. La RDC ne se construira pas sur des simulacres de justice », a-t-il écrit. Un plaidoyer qui résonne dans l’opposition, où nombreux dénoncent une instrumentalisation des tribunaux pour éliminer des figures gênantes.

A tout prendre, la démarche de la Cour constitutionnelle dénote d’une violation massive et flagrante de la constitution et autres textes des lois qui régissent autant l’appareil judiciaire congolais que la collaboration entre les institutions. En effet, le respect des immunités parlementaires est un droit inaliénable que nul ne peut violer sans jeter en pâture la Constitution de la RDC.

C’est dire combien l’intervention de Vital Kamerhe dans un dossier judiciaire mettant en cause un élu national est pertinente. Et les députés nationaux devaient se liguer autour de leur président pour ramener la Cour constitutionnelle sur le droit chemin.

En s’alliant à la cause de Matata Vital Kamerhe, joue donc une carte stratégique : celle de défendre l’honneur et la dignité des élus du peuple. C’est dire que, pour maintenir l’équilibre institutionnel, Dieudonné Kamuleta ne devait pas minimiser le rappel à l’ordre de Vital Kamerhe.

La Pros.

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