La reprise du procès de l’ancien Premier ministre Matata Ponyo est à la base de plusieurs réactions de la classe politique. Après Vital Kamerhe, en sa qualité de Speaker de la Chambre basse du Parlement, c’est au tour de Moïse Katumbi, leader d’Ensemble pour la République de donner son point de vue. Dans un message publié samedi 19 avril dernier sur le réseau social X, il a donné de la voix à la suite de ce procès. Il commence par fustiger une justice instrumentalisée à des fins politiques avant de réitérer son soutien à son collègue de l’opposition.
Il a déclaré en ces termes : « Je condamne avec la plus grande fermeté le procès politique intenté ou repris contre l’Honorable Augustin Matata par la Cour constitutionnelle de la RDC, en violation scandaleuse de toutes les règles élémentaires de droit », avant de poursuivre que la reprise de ce procès frise un acharnement politique. Car, la Cour constitutionnelle s’était déjà déclarée incompétente pour juger Matata Ponyo, en tant qu’ancien Chef du gouvernement.
Et de réaffirmer également que l’ancien Premier ministre est actuellement député national et donc protégé par une immunité parlementaire, ce qui exigerait une autorisation préalable de poursuite.
«Le droit est piétiné et torturé pour satisfaire une volonté politique. Notre pays a besoin d’unité, pas de règlements de comptes en se servant de la justice qui fait totalement fi de la loi », a-t-il fustigé.
Moïse Katumbi pointe également du doigt une justice à deux vitesses, qui épargne, selon lui, ceux «de la famille ou les courtisans du régime », tout en s’acharnant contre les opposants.
C’est dans cet esprit que Kamerhe, qui préside l’institution à laquelle appartient Matata Ponyo, souligne que le leader de LGD ne pouvait pas être cité à comparaître devant la Cour, sans que le Procureur général près cette juridiction n’obtienne la levée de ses immunités.
Du haut du perchoir de l’Assemblée nationale, il a déclaré : « Quand le Procureur général près la Cour de cassation m’avait saisi sur le cas de Nicolas Kazadi, vous avez, vous honorables députés, autorisé que le Procureur général près la Cour de cassation puisse faire son instruction mais qui a abouti à un non-lieu. Alors je me demande pourquoi nos amis de la Cour constitutionnelle n’ont pas procédé de la même façon. Qu’ils régularisent la situation et la plénière va apprécier ».
Ainsi, pour conclure que l’Assemblée nationale ne lâchera pas Matata Ponyo aussi longtemps que le bureau de la Chambre basse du Parlement ne recevra pas une correspondance dans ce sens de la Cour constitutionnelle avant d’insister sur le respect des prérogatives dont bénéficient les parlementaires.
La Pros.