D’aucuns croiraient que l’UDPS, fer de lance de la majorité présidentielle, a entamé sa descente aux enfers. En effet, la crise entre Augustin Kabuya et Déo Bizibu s’enlise au point qu’aucune structure ne tente de rétablir l’ordre. Tout le monde a les yeux rivés sur son autorité morale qui semble se placer au-dessus de la mêlée. S’est-il lassé de la fille aînée de l’Opposition en République Démocratique du Congo.
Il y a lieu de noter que le défunt Maréchal, face aux enjeux de la démocratie, a décidé un 24 avril de prendre congé de son parti-Etat, le MPR. Il a donné à son ex-parti la possibilité de compétir avec les partis concurrents dans l’arène politique. Depuis lors, le rôle hégémonique joué par le MPR sur le pays a disparu.
En 2006, Joseph Kabila n’a pas voulu se présenter à la présidentielle sous le label de son parti alors que le PPRD s’est élargi aux autres partis de la même obédience et on créa le FCC. Joseph Kabila toujours actif, savait veiller à la discipline au sein de sa plateforme jusqu’à l’avènement de Tshisekedi en 2018.
La coalition FCC-CACH va présider aux destinées de la nation jusqu’à ce que Tshisekedi décida de mettre sur pied l’Union sacrée. L’ascension de Kabuya comme secrétaire général du poids lourd de la majorité présidentielle, fera surgir une fronde qui va l’accuser de mauvaise gestion. Depuis lors, c’est le bicéphalisme qui va caractériser le parti de Tshisekedi.
Le dualisme entre les deux ailes aura marqué à la coexistence de la dissidence. La dernière en date, c’est la convocation par Kabuya dernièrement d’une réunion stratégique avec les députés nationaux à l’hôtel Kempinski.
En contre-attaque, un communiqué publié par Déogratias Bizibu, qui dénie à Kabuya le droit d’engager l’UDPS comme secrétaire général. Il évoque une usurpation de pouvoirs et appelle à des sanctions disciplinaires à son encontre.
La saisine du bureau de la Convention démocratique du parti (CDP) qui a eu en son temps, à limoger Kabuya, risque de ne pas être prise en compte par ce dernier qui le conteste farouchement. Face au pourrissement de cette situation, l’autorité morale préfère observer le combat de deux coqs en prenant du recul face aux deux leaders dissidents.
Mais, cette attitude n’est pas de nature à œuvrer pour le bénéfice de la fille aînée de l’opposition aujourd’hui dans la coalition au pouvoir. C’est de cette manière que les grands partis ont fini par s’écrouler jusqu’à perdre de leur aura après une certaine apogée.
La Pros.