48 heures après la condamnation de l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, le panier circule encore. Dans le viseur, Joseph Kabila. Invité mardi 20 mai par la commission spéciale chargée de l’examen du réquisitoire du Procureur général près la Cour de cassation concernant la levée de ses immunités, le sénateur à vie et ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange, ne s’est pas présenté au Sénat.
A l’instar de Matata, il y a risque que la Haute cour militaire condamne par contumace le prédécesseur de Félix Tshisekedi accusé d’entretenir des liens avec la rébellion du M23/AFC dans le but de déstabiliser le pays. Entretemps, le concerné a quitté depuis un temps le pays contrairement à Matata qui a siégé à l’Assemblée nationale alors la Cour constitutionnelle était en train de prononcer son verdict.
Après Joseph Kabila, le ministre de la Justice se prépare, à son tour, à affronter la justice. A cet effet, le Procureur général près la Cour de cassation a saisi l’Assemblée nationale pour la levée des immunités du ministre Constant Mutamba
A la base, une polémique autour de la construction d’une nouvelle prison à Kisangani. Le Parquet général près la Cour de cassation a saisi l’Assemblée nationale afin de lever ses immunités, ouvrant ainsi la voie à des poursuites judiciaires. Le patron de la Justice aurait procédé au décaissement de 39 millions de dollars sans passer par la procédure régulière des marchés publics. On évoque des “irrégularités administratives” et réclame des comptes.
Le ministre Mutamba a reconnu l’existence du projet, qu’il qualifie de “priorité nationale” pour désengorger les prisons notamment, à l’Est du pays. Il affirme que le coût total est estimé à 29 millions de dollars et que les fonds évoqués sont déposés sur un compte séquestre, donc inaccessibles.
Le ministre précise que le dossier est encore en examen à la Primature et qu’aucune décision définitive n’a été prise. Il assure que la Première ministre Judith Suminwa a été saisie du dossier. En outre, le ministre des Finances a avoué, dans un communiqué, qu’aucun paiement n’a été effectué pour la construction de cette prison.
Les initiateurs de cette action à la chambre basse du parlement doivent être suffisamment outillés pour soutenir leur accusation sinon cela va ressembler à un certain acharnement contre un membre du gouvernement et le jeu risque de tourner en dérision même si la transparence dans la gestion des fonds publics en RDC est sujette à plusieurs interrogations.
Les officiels ont beaucoup abusé de la gouvernance des deniers publics. La population a peur que les différents projets de financement pour le développement tombent entre les mains de vautours, pour la plupart membres des institutions.
La Pros.