La main tendue de Martin Fayulu à Félix Tshisekedi alimente encore les débats dans les différentes officines politiques et dans les salons huppés de la République. Figure de proue de l’opposition, le leader de l’Ecidé qui a toujours prôné le dialogue, voit son rêve s’accomplir après l’accord de Tshisekedi. C’est la première depuis les élections de 2023, que Tshisekedi et Fayulu vont se retrouver face-à-face.
Du coup, un engouement s’observe dans l’opposition qui estime que cette rencontre doit se faire autour d’un cartel pour mener la barque de l’opposition. Déjà, le Nouvel Élan de Muzito soutient l’initiative de Fayulu avant d’appeler Tshisekedi à ouvrir de nouvelles concertations pour résoudre la crise.
Muzito appelle à surpasser les égos pour préserver le pays de l’occupation étrangère et surtout du projet machiavélique des ennemis. Un sursaut collectif en vue d’élargir ce cercle et barrer la route à toutes les tentatives de balkanisation.
C’est l’occasion naturelle pour les deux tendances dissidentes de Lamuka de refaire leur union après une scission qui n’a pas apporté bonheur à l’une ou l’autre faction. De façon générale, l’opposition était en train de perdre son dynamisme après l’échec de l’Union africaine à résoudre la crise en République Démocratique du Congo.
Doha et Washington ont récupéré l’affaire et tendent à s’approcher du but qui est la fin de l’instabilité à l’Est de la RDC. Cependant, les deux initiatives de médiation n’ont pas non seulement isolé l’Union africaine, mais ignorer superbement l’opposition interne dans la résolution de cette crise.
L’initiative de Martin Fayulu arrive comme une bouée de sauvetage pour permettre à l’opposition de retrouver sa place en tant que force politique non armée. En attendant, certains opposants hésitent entre la démarche de Joseph Kabila à Goma et la main tendue de Fayulu. Ils préfèrent attendre de définir les contours à la première rencontre avec Tshisekedi avant d’en décider.
Seulement, il est vrai de reconnaitre que les consultations de Kabila dérangent le leadership de l’Afc/M23 qui a envoyé une délégation à Doha. Comment dans ce cas concilier les pourparlers entre les délégations de Goma et de Kinshasa dans la capitale qatarie et les consultations de Joseph Kabila ?
Cette confusion créée par le Sénateur à vie déchu trouve l’éclaircie dans le rapprochement Fayulu-Tshisekedi qui vient rendre inutiles ces contacts autour de Kabila.
De ce fait, la dynamique de Doha et de Washington vise, avant toute chose, la pacification de l’Est. L’option d’une nouvelle guerre n’enchante pas les pays de la région et encore moins la Communauté Internationale qui manque déjà des ressources pour la prise en charge humanitaire qui découle de l’instabilité à l’Est de la RDC.
La Pros