(Par Me Jean Bosco Badibanga)
« Exiger à Joseph Kabila et à Moïse Katumbi de condamner les crimes de Paul Kagame c’est autrement exiger que Donald Trump et Emmanuel Macron condamnent les crimes de Benyamin Netanyahou ». Ces deux Chefs d’États criminels, dépositaires des intérêts des puissances coloniales, ont eu en commun le pouvoir de faire retourner le regard du monde en leur faveur.
Quoi de plus curieux que d’assister continuellement à un laxisme quasi complice des États-Unis, de l’Union Européenne et de l’ONU face à un Netanyahou, placé sous mandat d’arrêt international de la CPI, mais qui continue impunément à bombarder la Palestine, la Syrie et l’Iran.
Le droit international ayant perdu son essence et sa raison d’être à cause de la cupidité démesurée des descendants de ceux qui l’ont initié vers le 8ème siècle et qui ont cru le parfaire à l’issue de la deuxième guerre mondiale, devenu aujourd’hui un droit des rapports inégaux entre les Etats du monde, ne sert qu’à des fins pédagogiques aux étudiants et aux chercheurs scientifiques des pays du Tiers Monde, qui peinent de pouvoir comprendre son applicabilité dans un contexte d’inégalité, de déséquilibre et d’injustice internationale, empreints d’une pseudo universalité.
Le droit international d’aujourd’hui nous surprend en entretenant des controverses scienticides, notamment :
– Que les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU ont cessé d’être contraignantes, tandis qu’un accord de paix conclu entre deux États belligérants ( RDC et Rwanda) sous les bons offices d’une grande puissance (USA) est plus contraignant;
– Que les multiples rapports des experts de l’ONU sur les crimes perpétrés dans les États victimes n’ont jamais servi d’établir la culpabilité des Etats voyous, lorsque ces derniers peuvent allègrement les battre en brèche avec la bénédiction de la même ONU et des puissances coloniales ;
– Que la MONUC devenue MONUSCO, la MUNISCA, la MUNISMA,… organes subsidiaires de l’ONU, ayant accusé leur limites et l’absence de leur volonté de répondre aux exigences de leur mission de stabiliser les pays d’Afrique victimes d’agressions, et ce pour des raisons qui méritent d’être élucidées, se mettent à longueur des journées à négocier leur longévité sur terrain, plutôt que leur départ, entretenant par moment une ambiguïté prolongée, se faisant passer pour porte-parole des rebelles et des terroristes ;
– Que les Nations-Unies et les puissances coloniales (USA, France, Angleterre, Allemagne, …) ont l’obligation de recul vis-à-vis de nouvelles puissances qui s’affirment telles que la Chine, la Russie, la Corée du Nord, l’Inde,…, tandis qu’elles disposent du droit de correction et d’ingérence dans les pays qui se construisent sous leurs yeux. Eux-seuls auraient reçu de leurs ancêtres le pouvoir de décider sur » qui peut développer l’arme nucléaire, et qui ne le peut pas ».
Il va sans dire que dans cet univers terrestre dont Dieu est le seul Créateur, les uns ont l’obligation de courir derrière le temps pendant que les autres ont le droit d’arrêter ce temps, simplement parce qu’ils ont eu l’intelligence et la perfidie d’inventer la montre.
Le panafricanisme moderne, loin de briser les liens de la sournoise universalité du droit international, implique l’autodétermination de l’intelligence africaine basée sur la religion, la science et la pédagogie africaines qui devraient tirer leurs sources des valeurs panafricaines transcendantales.
Lubumbashi, le 02 juillet 2025.
Me Jean Bosco BADIBANGA, Avocat Congolais & Révolutionnaire Panafricain