Les politiciens qui ont raté le train du processus de Doha et de Washington, se rabattent sur le dialogue à l’interne. Ils pensent s’appuyer sur l’initiative de la CENCO et de l’ECC ainsi que l’entrée en scène des confessions religieuses. Ces dernières n’entendent pas, non plus, laisser le monopole d’une telle initiative aux deux églises traditionnelles.
Dans cette catégorie des hommes politiques, se recrutent ceux qui doivent leur survie politique à ce genre de forum. Ils ont été de toutes les négociations en RDC depuis Sun City et même bien avant, à l’époque du Dialogue national lancé par Mzee.
Nombreux d’entre eux qui étaient leaders de mouvements associatifs, parfois même sous le Maréchal, se sont convertis en leaders politiques. Maintenant que l’idée de dialogue se formalise, ils affûtent leurs armes pour un meilleur positionnement. Cet acabit de politiciens se trouve du côté de Kinshasa et de Goma.
La plupart veulent obtenir mieux que ce qu’ils ont actuellement afin de consolider leur santé financière sur les mamelles du pouvoir. Et, le moyen pour y parvenir, c’est le partage du pouvoir. Mais, les perspectives balisées par les médiateurs américains et qataris, réduisent leurs marges de manœuvre. Autant la République veut barrer la route au mixage et au brassage des forces armées, autant qu’elle s’oppose à la pléthore dans les institutions publiques.
Il a été démontré, plusieurs fois, le caractère budgétivore des institutions de l’Etat au point d’en appeler à la suppression pure et simple de certaines pour ne garder que l’essentiel. Le dialogue aura pour but d’aborder ce genre de questions plutôt que de répondre à la gloutonnerie de politiciens.
Les contrats annoncés essentiellement par le Président Trump dans le cadre de l’accord de Washington et ceux des Emirats du golfe, sont à la base de l’ébullition dans les états-majors des partis politiques. Tout le monde veut y être pour bénéficier, au mieux, des retombées de ce pactole.
La classe politique congolaise doit se rendre à l’évidence au regard des enjeux à venir, car si la RDC est restée 65 ans après l’indépendance dans cette situation, c’est au manque de sérieux de tous ceux qui ont succédé au pouvoir et le gardent encore aujourd’hui où cherchent à y retourner.
Quoi qu’ils soient importants pour leur expérience, ils devaient être consultés individuellement selon l’expertise de chacun dans l’œuvre de la reconstruction mais, non pas au sein d’une structure qui pèserait sur le budget de l’Etat. Il faut que l’équipe de l’organisation de ce prochain forum entre Congolais, puissent imposer de critères de participation rigoureux pour éviter des intrus qui ne cherchent qu’à profiter de ce cadre pour assouvir leurs intérêts égoïstes.
La Pros.
