(Par Omer Nsongo die Lema)
Moïse Katumbi, qui donne le premier cette information, l’a relayée dans son compte X.com le 10 juillet 2025…
Effectivement, au point 2 de sa Résolution H.Res.559-119e, le Congrès « reconnaît l’intérêt d’un dialogue national inclusif mené et facilité par la CENCO et l’ECC, qui inclut tous les acteurs des mouvements de la société civile, des confessions religieuses, des partis politiques et des groupes armés pour promouvoir la cohésion sociale, l’unité nationale et les principes de bonne gouvernance ». Moïse Katumbi relève dans son compte X.com que cette résolution a été « adoptée de manière trans-partisane, en parfaite intelligence avec la Maison-Blanche et le Département d’État »…
Pas de 3ème mandat pour le Président de la République
Marquant « une étape déterminante dans le chemin de la paix, de la réconciliation et de la démocratie en RDC », poursuit Moïse Katumbi, la résolution est formelle :
« Pas de 3ᵉ mandat pour le Président de la République, quel qu’il soit, et respect absolu de la Constitution ;
Un véritable dialogue inclusif entre Congolais, sous l’égide de la CENCO et de l’ECC, pour sceller la réconciliation et des sanctions fermes contre tous ceux qui se livrent, à Kinshasa comme ailleurs en RDC, à la corruption qui mine le développement et freine les investissements ; entravent les efforts de paix ; violent les droits de l’homme et les libertés individuelles.
Dernière précision : « Cette résolution du Congrès américain, qui vient compléter l’accord du 27 juin signé à Washington, témoigne d’une volonté profonde et déterminée des Etats-Unis de soutenir la démocratie et de résoudre réellement et durablement la crise en République démocratique du Congo en s’attaquant à ses causes profondes », reprend l’opposant qui s’en félicite en ces termes : « Mes profonds remerciements et toute ma gratitude au Président Donald Trump pour son leadership, aux équipes de la Maison-Blanche, au Département d’État dirigé par Marco Rubio et, last but not least, au Congrès américain, représentant du peuple, qui s’est exprimé d’une voix forte. Aujourd’hui plus que jamais, les États-Unis sont aux côtés du peuple congolais ! »
Acte d’état en dix points
Dans le premier point, la Chambre « reconnaît le besoin urgent de paix, de stabilité et de réconciliation en République démocratique du Congo (RDC) et soutient les efforts diplomatiques, économiques et humanitaires visant à instaurer une paix durable dans la région »;
Dans le troisième (le deuxième étant cité ci-dessus), elle « appelle à une résolution pacifique des tensions entre la RDC et le Rwanda et encourage toutes les parties prenantes régionales à participer aux dialogues menés par l’Afrique, tels que les processus de Luanda et de Nairobi » tandis que dans le quatrième, elle en appelle : « à l’arrêt de tout soutien de l’État aux groupes armés non étatiques et au respect de la Constitution de la RDC, des principes démocratiques, des droits de l’homme et à la cessation des poursuites arbitraires, des détentions et du refus de documents officiels tels que les passeports aux opposants politiques et aux citoyens ».
Au cinquième point, la Chambre exhorte » le gouvernement de la RDC à lutter contre la corruption systémique et à mettre en œuvre une gouvernance transparente et responsable ainsi que l’application et le respect des limites de mandats contenues dans la Constitution de la RDC ».
Bien entendu, au sixième point, elle « approuve l’établissement d’accords commerciaux sur les minéraux critiques entre les États-Unis et la RDC afin de promouvoir les intérêts économiques et de sécurité nationale mutuels ainsi que la gestion responsable des ressources minérales stratégiques » non sans encourager au point 7’’ le renforcement de la mise en œuvre locale et internationale des réglementations en matière de traçabilité de la chaîne d’approvisionnement et de diligence raisonnable ciblant les minerais de conflit et soutient les réformes du secteur minier pour lutter contre la corruption et le financement illicite », de même qu’au huitième, elle « exhorte le Président des États-Unis à prendre des mesures pour sanctionner les acteurs corrompus, les groupes armés, notamment le M23, les FDLR et les ADF, pour atrocités, crimes de guerre et crimes contre l’humanité’’.
Encourageant au point 9 « le recours à des sanctions économiques ciblées et à des restrictions de visas contre les individus et les entités qui sont corrompus, qui entravent la paix, qui commettent des violences ou des violations des droits de l’homme », la Chambre des Représentants, au point 10, »réaffirme l’engagement des États-Unis à soutenir la paix, la démocratie et le développement économique en RDC et dans la région des Grands Lacs africains ».
Trois enseignements à tirer
D’abord, le format préconisé pour le Dialogue est celui de la synergie CENCO-ECC. Plus de doute : les « pères spirituels » voient leur Pacte Social l’emporter sur d’autres schémas.
Ensuite, la Chambre se prononce pour le respect de la Constitution de la RDC, des principes démocratiques, des droits de l’homme et préconise la cessation des poursuites arbitraires, des détentions et du refus de documents officiels tels que les passeports aux opposants politiques et aux citoyens.
C’est plus le régime Udps-Usn qui est concerné que les autres protagonistes internes.
Enfin, du Dialogue intercongolais/Doha va dépendre vraisemblablement la tripartite Trump-Tshisekedi-Kagame.
C’est une conditionnalité qui fait pression plus sur Kinshasa que sur Kigali.
En d’autres termes, Félix Tshisekedi va devoir jouer fort pour garder l’initiative politique !
Ce qui est au moins sûr à ce stade, c’est qu’avec son lobbying, Moïse Katumbi vient de marquer un point décisif.