
Tuée le 10 août 2025, après être renversée par un cortège d’officiels de la province du Kongo Central,
les appels à une justice équitable après le décès de Feu Véronique Kani Aniangi ne cessent de se
multiplier. Figure bien connue du paysage politique congolais, cette icône féminine nationale a tiré sa
révérence dans des circonstances tragiques à la cité de Kinzaumvuete, en territoire de Seke-Banza,
district du Bas-Fleuve, en province du Kongo Central où elle était en séjour auprès de sa famille. A ce
jour, elle a été pleurée à Kinshasa, où ses obsèques ont donné lieu à des hommages émouvants,
rendus par plusieurs personnalités politiques, ainsi que des acteurs du monde des affaires et de la
culture Ne – Kongo.
Icône tragiquement tuée
Selon les premiers éléments recueillis, l’ancienne Vice-Gouverneur de la ville de Kinshasa et ancienne
Maire de Lubumbashi et de Kisangani a été renversée par un cortège des officiels du Kongo central
encore en fonctions dans cette province qui est en même temps, le fief de la victime. Un drame qui a
suscité l’émotion et soulevé de nombreuses interrogations, comme le témoigne toute la grande famille
Kani.
« Elle a été percutée par un véhicule, un gros 4×4. Il s’agissait d’un convoi des autorités en place. Le choc
a été fatal — elle est morte sur place. Maman était une femme politique, une véritable icône pour ses
proches. Elle a été la première femme bourgmestre de la commune de Bandalungwa. Ensuite, elle a
occupé le poste de vice-gouverneure de la ville de Kinshasa. Je crois même qu’avant cela, elle avait été
Maire à Lubumbashi et à Kisangani. Elle était également membre du comité central et avait été décorée
comme dignitaire de l’Ordre du Léopard », a déclaré Marie-Madeleine Kani Nkuti au nom de la famille
endeuillée.
La famille KANI qui ne veut se faire plier, appelle à l’ouverture d’une enquête approfondie pour faire
toute la lumière sur les circonstances exactes de ce drame et pour que les responsabilités soient établies
à travers une procédure judiciaire transparente.
Ouverture d’une enquête
« Maintenant que nous avons fini avec les obsèques, nous demandons que la personne qui a renversé
maman, se présente d’elle-même. Nous espérons que nous allons trouver les personnes qui ont tué
maman en passant bien sûr par la police de Kinzaumvuete et les autorités en place au Kongo central et
surtout au niveau de Kinshasa comme maman a beaucoup au niveau national, pour que les autorités
nationales nous aident à nous ouvrir les bonnes portes. Et si une procédure judiciaire doit être engagée,
que nous soyons bien encadrés. Nous allons probablement prendre un avocat, mais l’appui des autorités
serait précieux, puisqu’il s’agit d’une personnalité politique », a souligné Madame Kani Nkuti.
Et à elle d’ajouter, la peine dans le cœur : « Pour être honnête, c’est révoltant, puisqu’il avait de quoi
s’arrêter pour se rendre compte de l’état de la victime ; ce sont pourtant des autorités qui connaissent la
loi ! La moindre des choses aurait été d’apporter secours à cette grande dame. J’aurais aimé qu’ils
fassent un geste, même le lendemain. Mais jusqu’à aujourd’hui, rien n’a été fait. C’est pour cela que
nous, la famille, prenons l’initiative de faire éclater la vérité », a martelé la famille de l’illustre disparue.
Les circonstances tragiques de la mort de Véronique KANI ANIANGI, une femme d’exception dont le
parcours a marqué l’histoire administrative et politique du pays, méritent des explications de la part des
officiels dont le cortège l’a renversée pour l’irréparable !
Qui était la victime ?
Kani Aniangi Véronique, tragiquement arrachée du monde des vivants à l’âge de 87 ans, avait connu une
ascension particulière pour les femmes de sa génération :
- Fondatrice et présidente du Mouvement de l’Emancipation de la Femme Congolaise (MEFC) en 1964 et
fut l’une des femmes pionnières du MPR à sa création en 1967, - la toute première femme Bourgmestre de l’histoire du pays et bourgmestre de Bandalungwa à
Kinshasa de 1967 à 1970,
-Commissaire sous -regionale, Maire de la ville de Lubumbashi de 1970 à 1973, - Vice-gouverneur de la Ville de Kinshasa et Vice – gouverneur du Haut – Zaïre (Province Orientale) entre
1973 et 1975.
Onze ans plus tard, elle retrouva les hautes instances du Parti – État comme Membre du Comité Central
en 1986 jusqu’à la dissolution de ce dernier. Politique et sociale au cœur généreux, Kani Aniangi laisse
derrière elle l’image d’une femme engagée, respectée dans la communauté Ne Kongo et dans toute la
République.
La Pros.