Le sort de Joseph Kabila va être scellé demain vendredi 12 septembre à l’issue du verdict attendu de la Haute Cour militaire. Poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel, trahison, ainsi que des faits d’homicides intentionnels, de viols, de tortures, et l’occupation illégale de la ville de Goma, Kabila risque gros. C’est, pour la première fois en RDC, qu’un ancien chef de l’Etat fait face à la justice pour des faits si graves.
Les discussions parrainées par la Fondation Thabo Mbeki se sont clôturées à Jobourg sans se pencher sur ce procès à l’encontre de Joseph Kabila. En effet, après avoir réuni une brochette d’opposants à ces assises, les principaux acteurs ont été absents. Il s’agit essentiellement du gouvernement, des confessions religieuses et du leader de l’Ecide, Martin Fayulu.
C’est en principe au cours des contacts tenus secrets que se négocient certains enjeux dont notamment le sort de Joseph Kabila qui est resté pendant auprès de cette haute juridiction militaire. Pour cette raison, certains analystes ont parlé de ce forum mi-figue, mi-raisin, pour n’avoir pas répondu à des nombreux hics. Pour preuve, les mémorandums devant être rendus publics après ces travaux, tardent à être publiés. Les différents délégués se le passent encore sous leur manteau.
C’est clair que l’issue de cette rencontre de l’opposition n’a pas, non plus, permis de concilier les vues sur la scène politique. Bien au contraire, les uns et les autres se sont radicalisés surtout quand la délégation de l’AFC et celle du FCC s’accordent avec les autres pour la tenue d’un dialogue mais sans Tshisekedi comme président de la République. Cette prise de position a laissé pantois plus d’un observateur politique.
Cependant, si Kinshasa peut souscrire à ce principe du dialogue, ce sera dans le seul cadre de la constitution et de respect des institutions de la République. Agir autrement, c’est s’éloigner même de ce forum. Nul ne peut prévoir un forum pour préparer sa propre déchéance. C’est prendre de vessies pour des lanternes.
Ce procès qui est suivi avec une attention particulière tant au niveau national qu’international, aura marqué tous les esprits. Un procès qui sera écrit en lettres d’or dans les annales judiciaires de la République démocratique du Congo. Même un ancien premier ministre de la République ne comprend pas que Joseph Kabila qui a combattu le M23 alors chef de l’Etat puisse en devenir le leader.
Pour rappel, l’Auditeur Général avait requis la peine de mort à l’encontre de l’ex-président après la levée ses immunités parlementaires en tant Sénateur à vie. On croit savoir que la Haute Cour militaire qui va rendre ce verdict par contumace, risque de ne pas trop s’éloigner du réquisitoire de l’auditorat militaire.
La Pros.