Depuis début septembre 2025, le prix du transport en commun sur l’axe Kisantu–Kinshasa est passé de 12 000 FC à 15 000 FC par personne. Une augmentation de 3 000 FC en l’espace d’un mois seulement, qui alourdit considérablement le budget des ménages et fragilise le petit commerce local. Pourtant, le carburant reste stabilisé à 2900 FC le litre d’essence (soit environ 1 USD), grâce aux efforts du gouvernement. En principe, cette stabilité devait empêcher de nouvelles hausses dans le secteur des transports. Mais la réalité vécue par les voyageurs est tout autre.
Les commerçants, qui dépendent quotidiennement de cette route pour acheminer des produits vivriers vers Kinshasa, se disent particulièrement touchés. Maman Wivine, vendeuse de légumes, témoigne avec inquiétude : « Nous payons 15 000 FC pour nous-mêmes et encore des frais supplémentaires pour nos produits. A la fin, nous ne gagnons rien. Comment allons-nous nourrir et scolariser nos enfants ? »
Cette situation menace directement la survie des petits commerces de Kisantu et de Madimba, qui approvisionnent la capitale en produits frais. Pour beaucoup d’entre eux, le transport devient plus coûteux que la valeur marchande des marchandises transportées.
Les chauffeurs, de leur côté, rejettent toute responsabilité dans cette hausse. Au parking de Kisantu, M. Hervé Makiese, alias Mporo Chikito, explique que les conducteurs subissent de nombreuses pressions : « Nos patrons exigent des versements élevés. Nous faisons aussi face aux tracasseries de la PCR, aux taxes de péage et à des embouteillages interminables. Parfois, nous passons la nuit sur la route. Ce sont ces réalités qui poussent les prix à grimper. »
Depuis le mois de mai 2025, le tarif du trajet Kisantu–Kinshasa (120 km, environ deux heures) est passé de 9 000 FC à 10 000 FC, puis 12 000 FC et maintenant 15 000 FC. Sur l’axe Kinshasa–Mbanza-Ngungu, les passagers déboursent désormais 17 000 FC, contre 15 000 FC auparavant.
Face à cette flambée, les voyageurs dénoncent l’absence d’une régulation claire. Ils pointent du doigt « le laxisme de l’État » et l’inaction des services publics censés réguler les prix selon les normes officielles.
La population s’interroge : « Où est l’État ? ». Pour les usagers, laisser les transporteurs fixer eux-mêmes les prix, malgré la stabilité du carburant, constitue une forme d’abandon.
Nombreux craignent que, sans mesures urgentes, la situation ne s’aggrave dans les mois à venir, au détriment du pouvoir d’achat et de la mobilité des Congolais.
Bosco Kiaka