C’est en principe aujourd’hui, lundi 6 octobre, que la délégation de Kinshasa et celle de l’AFC/M23 doivent reprendre les discussions dans la capitale qatarie. Ce rendez-vous s’inscrit dans la 6ème session de ces pourparlers qui peinent à prendre la vitesse de croisière.
Déjà à quelques jours, l’AFC/M23 a lancé des signaux alarmants. Devant les recrues du site d’entrainement de Tshanzu dans la province du Nord-Kivu, coordonnateur militaire du M23, Sultani Makenga, qui clôturait la formation de ces éléments a lâché que l’AFC/M23 se bat pour le changement dans ce pays avant de promettre : «Vous irez soutenir vos camarades sur le terrain pour renverser ce mauvais régime».
Deux semaines plus tôt, environ 7 400 nouvelles recrues avaient été présentées au camp de Rumangabo. Ce discours belliqueux développé par le chef militaire des rebelles, à quelque 6 jours de la reprise des discussions de Doha, est de nature à remonter les pouls en renforçant la méfiance qui a toujours caractérisé ses travaux depuis le début.
En outre, dans un rapport du 19 septembre dernier, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a confirmé la poursuite du recrutement forcé et des violences contre les civils dans les zones sous contrôle rebelle, avec plus de 1 400 personnes enrôlées de force et 335 civils tués entre juillet et septembre.
Le principal médiateur qatari qui a pris la parole, mercredi le 1er octobre dernier, lors de la troisième réunion du comité mixte de surveillance de l’accord de paix de Washington à Washington, a récapitulé les négociations de Doha entre Kinshasa et Goma dont ledit comité a salué l’accord sur l’échange de prisonniers et la reprise des pourparlers au cours de la semaine du 6 octobre.
A cette occasion ce comité a exprimé son soutien à ces efforts avant de souligner l’importance de faire progresser le processus de Doha, essentiel à une mise en œuvre plus large de l’accord de paix, que la commission de l’Union africaine s’est déclarée prête à soutenir.
De l’avis des observateurs avertis, l’AFC/M23 chercherait à consolider sa position sur le terrain pour peser dans cette nouvelle phase négociations. Il n’est pas exclu cette première journée puisse démarrer normalement dans la capitale du Qatar surtout après la non-signature du Cadre d’intégration économique régionale (REIF) entre la République démocratique du Congo et le Rwanda.
La Pros.