Le Comité de pilotage du Programme conjoint des Nations Unies pour l’appui à la réforme de la justice, ainsi que du Projet de lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo (RDC), a été organisé la semaine dernière pour officialiser la fin de ces projets majeurs ayant marqué un tournant dans le système judiciaire et institutionnel congolais entre 2020 et 2024.
Sous la présidence de Mme Lydia MASIKA, Directrice des Services Pénitentiaires et représentante du Ministre d’État, Ministre de la Justice, la réunion a rassemblé 35 participants issus d’institutions publiques, d’agences onusiennes et de la société civile. L’objectif visé était de faire le point sur les résultats obtenus, tirer les leçons de ces quatre années d’action et poser les bases pour les prochaines étapes.
Dans son intervention, M. Joseph Oji, Représentant Résident Adjoint a.i du PNUD, a souligné que ces initiatives ont contribué à consolider les fondements de l’État de droit, tout en rendant la justice plus accessible aux citoyens, et en intégrant davantage de transparence et de redevabilité dans la gestion publique.
Financés par la Suède, la MONUSCO, le MPTF (multi partner trust fund sexual violence in conflict) TOE (team of expert rule of law and sexual violence in conflict) , la Norvège, le PNUD le GFP (global focal point for the rule of law) Quelques résultats phares du programme réforme de la justice :
-6 lois majeures promulguées, protégeant les groupes vulnérables ;
-2 500 magistrats formés, dont 873 femmes, avec l’introduction de méthodes pédagogiques actualisées et d’outils numériques dans les juridictions ;
-18 infrastructures judiciaires et policières construites ou réhabilitées dans les provinces ;
-753 dossiers traités grâce à des audiences foraines, contribuant à désengorger les prisons ;
-19 procès liés à des crimes internationaux menés à terme, apportant justice à 1 750 victimes ;
-L’autosuffisance alimentaire améliorée dans les prisons à travers le développement de fermes pénitentiaires ;
-La stratégie nationale de réinsertion validée afin d’améliorer les conditions carcérales et accompagner la réinsertion sociale des détenus ;
Avec près de 14 millions de dollars mobilisés, le programme affiche un taux d’exécution budgétaire de 90,29 %.
Une lutte contre la corruption ancrée dans les institutions
Le projet dédié à la lutte contre la corruption a permis de :
-Mettre en place un cadre législatif renforcé, incluant une stratégie nationale, un décret sur la déclaration du patrimoine et un projet de loi anticorruption en cours de validation parlementaire ;
-Créer une task force nationale, réunissant ONG, médias et organes de contrôle ;
-Mener 111 enquêtes et 46 procès pour des faits de corruption, avec 15 condamnations à la clé ;
-Former 150 officiers de police judiciaire et 2 500 magistrats, tous signataires d’un engagement éthique contre la corruption.
Bien que seuls 33 % des fonds prévus aient été mobilisés, le projet a atteint un taux de réalisation de 100 %, preuve de son efficacité.
Capitaliser sur les acquis pour construire l’avenir
A l’issue des discussions, plusieurs recommandations stratégiques ont été adoptées, notamment :
-L’interconnexion des systèmes numériques judiciaires ;
-La construction d’un nouveau centre pénitentiaire à Kalemie ;
-La mise en place d’une évaluation conjointe pour les prochaines initiatives ;
-Le soutien actif aux évaluations internationales liées à la Convention des Nations Unies contre la corruption.
Dans son discours de clôture, Mme MASIKA a salué » l’engagement remarquable et la collaboration exemplaire » des partenaires techniques et financiers. Elle a réaffirmé la détermination du Gouvernement à poursuivre sur cette lancée pour bâtir une gouvernance équitable, transparente et inclusive, conformément à l’Agenda 2030 et aux objectifs de développement durable, en particulier l’ODD 16.