Accueil » La main tendue du Président Félix Tshisekedi à Kagame est-elle un aveu de faiblesse ?

La main tendue du Président Félix Tshisekedi à Kagame est-elle un aveu de faiblesse ?

Par La Prospérité
0 commentaire

(Par Me Peter Kazadi Kankonde)

Le discours du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, prononcé le 9 octobre 2025 à Bruxelles lors du Global Gateway Forum, a provoqué une vague de réactions passionnées. Certains opposants s’empressent d’y voir une « main tendue » au Rwanda, qu’ils interprètent comme un aveu de faiblesse.

Or, loin d’un quelconque renoncement, cette adresse traduit au contraire la maturité politique, la lucidité stratégique et la vision diplomatique d’un Chef d’État conscient de sa mission : celle d’assurer la paix sans jamais trahir la dignité nationale.

« La main tendue du Président TSHISEKEDI n’est pas celle d’un vaincu, mais celle d’un stratège qui fait de la paix une arme politique au service de la souveraineté congolaise. »

I. Le courage de la raison contre la politique de l’instinct.

Les faibles cèdent à la colère ; les forts dominent leurs passions.

En évoquant la possibilité du dialogue dans un cadre bilatéral, le Président TSHISEKEDI n’a pas capitulé : il a affirmé la puissance morale d’un leadership lucide et responsable.

La diplomatie n’est pas l’abdication, mais l’art d’obtenir par la raison ce que la guerre coûte en vies et en ressources.

La main tendue du Chef de l’État n’est pas une faiblesse ; c’est une démonstration de maîtrise politique. Elle s’inscrit dans la tradition des grands dirigeants du monde – ceux qui savent que la vraie victoire réside dans la paix conquise, non imposée.

II. Une diplomatie fidèle à la vocation pacifique de la RDC.

Depuis l’indépendance, la République démocratique du Congo a toujours privilégié la paix, le bon voisinage et le dialogue.

La vision du Président TSHISEKEDI s’aligne sur cette ligne de conduite historique, consacrée par la Charte de l’Union africaine et les principes du droit international.

A Bruxelles, le Chef de l’État congolais ne s’est pas adressé au Rwanda, mais au monde entier.

Il a replacé la RDC au centre des préoccupations internationales, rappelant que la paix dans la région des Grands Lacs exige une justice équitable, un respect mutuel des souverainetés et une coopération sincère entre nations.

Loin d’une concession, ce discours est une offensive diplomatique maîtrisée, qui réaffirme la RDC comme acteur de stabilité régionale et pilier d’une Afrique responsable.

III. Le réalisme stratégique d’un leadership assumé

Le Président TSHISEKEDI a saisi la tribune du Global Gateway pour exposer une vision claire : la sécurité et le développement sont indissociables.

Il sait que la paix durable ne se décrète pas uniquement par les armes, mais se consolide par la diplomatie économique, l’investissement et la coopération internationale.

Cette orientation reflète un pragmatisme patriotique : défendre farouchement les intérêts du Congo tout en bâtissant des ponts avec ceux qui peuvent contribuer à son essor.

L’époque des discours va-t-en-guerre est révolue ; place à une diplomatie de construction, fondée sur la force tranquille et la responsabilité d’État.

IV. La fermeté dans la modération

Les critiques confondent trop souvent la fermeté avec l’agressivité.

Pourtant, le Chef de l’État n’a jamais transigé sur la souveraineté nationale ni sur le retrait des forces étrangères du territoire congolais.

Sa démarche est celle d’un dirigeant qui comprend que la diplomatie moderne ne se joue plus dans la brutalité verbale, mais dans la stratégie de persuasion et d’influence.

Sa parole à Bruxelles était mesurée, mais lourde de sens : la RDC veut la paix, mais pas à n’importe quel prix.

C’est cela, la fermeté dans la modération – le signe d’une maîtrise d’homme d’État.

V. Une leçon de gouvernance mondiale

En parlant devant les leaders du monde, le Président TSHISEKEDI a offert au Congo une image renouvelée : celle d’un État conscient de sa mission continentale.

Il a rappelé que notre pays, cœur de l’Afrique, doit être une force de proposition, non de réaction.

Son discours, empreint de réalisme et d’idéalisme à la fois, est une profession de foi pour une Afrique souveraine et solidaire, prête à dialoguer sans se renier.

En somme, le discours du Président Félix Antoine TSHISEKEDI à Bruxelles n’est ni recul ni faiblesse. Il est une vision, une stratégie et un courage d’État.

En choisissant de tendre la main, le Chef de l’État a démontré qu’il sait faire primer l’intelligence politique sur les instincts de revanche, et la diplomatie sur la démagogie.

Dans un monde en quête de repères, Félix TSHISEKEDI incarne une certitude : La République Démocratique du Congo sera fort, non pas par la guerre, mais par la paix qu’il impose par la raison.

Me Peter KAZADI KANKONDE

Député national,

Avocat au Barreau de Kinshasa/Gombe,    

Ancien Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières.

You may also like

Laissez un commentaire

Quotidien d'Actions pour la Démocratie et le Développement

Editeur - Directeur Général

 +243818135157

 +243999915179

ngoyimarcel@ymail.com

@2022 – All Right Reserved. La Prospérité | Site developpé par wetuKONNECT