Le Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral, en sigle CNSA, s’est réuni le mardi 4 novembre 2025 en session ordinaire hebdomadaire dans sa salle des réunions située dans la commune de la Gombe sous l’autorité de son président Joseph Olenghankoy. Au menu des échanges la décrispation politique ainsi que le caractère existentiel de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire national. Ci-dessous, l’intégralité du communiqué final.
COMMUNICATION DU CNSA N°O/CNSA/2025 du 04 novembre 2025
Vu la Résolution 2348 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée à sa 7910 séance le 31 mars 2017, prenant acte de la création du CNSA; Conformément à la Loi organique n 18/023 du 13 novembre 2018 et aux chapitres V et VI de l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016; Le Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral, en sigle CNSA, s’est réuni le mardi 04 novembre 2025 en session ordinaire hebdomadaire dans la salle des réunions, sise Immeuble du Cinquantenaire, avenue Isiro n°28, Commune de la Gombe, sous la présidence de Monsieur Joseph Olenghankoy Mukundji, son Président.
Deux points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir :
1. La décrispation politique
2. Le caractère existentiel de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire national.
1. De La décrispation politique
En ce moment où tous les regards et tous les espoirs sont tournés vers la poursuite et l’achèvement des processus dans lesquels le Gouvernement de la République est engagé pour obtenir la fin de la guerre et que le Pays s’apprête à entrer dans le Dialogue National Inclusif devant accompagner l’installation d’une paix durable attendu avec impatience par notre peuple meurtri, le CNSA estime que tout doit être fait pour renforcer un climat favorable, empreint de calme, de quiétude et d’attention pour cet objectif d’importance primordiale. Ce climat favorable ne s’accommode pas avec l’exacerbation des frustrations et mécontentements qui ne font que rendre difficile la cohésion indispensable dont le besoin et la demande sont réellement ressentis et exprimés par l’opinion nationale toute entière.
Le CNSA estime qu’un tel moment commande que soit engagée, comme option primordiale, une politique délibérée de décrispation du climat et de la vie politiques favorables à l’apaisement des esprits, à la confiance mutuelle et au consensus devant présider à la fois aux négociations en cours et au Dialogue inclusif attendu.
Par rapport à ces considérations, le CNSA constate les difficultés et obstacles supplémentaires produits par la décision de suspension, sur toute l’étendue du territoire de la République Démocratique du Congo, des 12 partis politiques de l’opposition, avec l’engagement de la procédure judiciaire pour leur dissolution. Le CNSA fait observer l’alourdissement du climat politique, du fait d’une telle mesure, sur fond de frustrations et mécontentements, suscitant la méfiance entre les différentes composantes de la scène politique congolaise et minant les chances du processus de Doha considéré comme indispensable dans le règlement de la crise globale, ainsi que les chances du Dialogue dont les formations frappées par la mesure de suspension devraient être au nombre des parties prenantes.
Le CNSA appelle tous les acteurs politiques à faire preuve de responsabilité, à la retenue et au patriotisme, ce devoir sacré de chaque citoyen envers la Nation et la République et, à cet effet, à être attentifs à ce que leurs activités, faits, paroles et gestes, n’aillent à l’encontre de l’intérêt de la République comme Etat et comme Nation.
Le CNSA conseille au Gouvernement que, face à ces enjeux de la paix, d’éviter des mesures radicales et brutales menaçant en fait les formations politiques visées de disparition, les contraignant ainsi à vivre et manœuvrer dans la clandestinité dans les circonstances où leurs activités seraient hors tout contrôle. Une telle situation est de nature à faire douter de la qualité de notre démocratie, jetant des suspicions sur l’exercice du pouvoir de la République, tandis que la clandestinité peut pousser ces partis dans leurs derniers retranchements et dans un désespoir de nature à envisager des activités plus dangereuses, pour la stabilité de la société nationale et même pour les intérêts de la République. C’est la raison pour laquelle le CNSA appelle le Gouvernement à la modération, et à reconsidérer cette double peine et, sans conduire à une dissolution frappant indistinctement tous les membres du parti, se limiter à ce qui est déjà une sanction difficile à supporter pour un acteur politique.
Fort de son expérience réussie notamment dans le traitement du dossier que lui avait confié la classe politique toute entière lors du Dialogue du Centre interdiocésain en rapport avec les dédoublements des partis politiques et avec la lutte contre la discrimination politique, le CNSA ne saurait trop encourager à la modération et à un traitement tolérant et impartial de ces questions dont sont largement tributaires la survie et la consolidation de notre jeune démocratie, en particulier en cette période de la recherche délicate et en proie à des embuches, de la paix dont dépend le sort de tout notre peuple.
2. Du caractère existentiel de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire national
Le CNSA est sensible à la profonde aspiration de tout notre peuple à l’unité nationale et à l’intégrité du territoire de la République exprimée de diverses manières et dans les différents milieux. Le CNSA partage les inquiétudes qui traversent l’opinion nationale et encourage les efforts de toutes les institutions de la République, pour défendre devant toutes les instances internationales et partout dans le monde, cette unité et cette intégrité contre les menaces que leur font courir diverses politiques et initiatives de certaines puissances.
Dans ce sens, le CNSA appelle à une vigilance sans limite face à des initiatives et propositions présentées pour le règlement de la crise, en particulier pour mettre fin aux hostilités, lorsque certains de leurs aspects concernent les différents problèmes d’organisation, d’administration et de gouvernance soumis à des arrangements négociés entre les belligérants. Plus précisément, aucune proposition qui serait de nature à porter une atteinte quelconque à l’unité nationale ou à l’intégrité du territoire national, qu’elle soit l’œuvre de Congolais de l’intérieur ou de l’extérieur, qu’elle soit même l’œuvre des belligérants, ou, encore moins, celle des partenaires étrangers, rencontrera la résistance patriotique de la Nation toute entière débout, et de chaque Congolais où qu’il se trouve et de quelque communauté qu’il soit. Une telle proposition devra être vigoureusement combattue et mise en échec pour que triomphe l’intérêt supérieur du peuple congolais sur le sol que lui ont légué ses ancêtres et jusque-là préservé par la vigilance et l’action des pères de l’indépendance et de leurs successeurs.
Que l’Eternel Dieu nous guide.
Commencée à 11 heures 05 minutes, la séance plénière a pris fin à 19heures 30 minutes.