(Par Clément Kanku Bukasa)
Parler aujourd’hui d’un nouveau dialogue pour résoudre la crise persistante dans l’Est de la République Démocratique du Congo relève soit d’une naïveté politique, soit d’une méconnaissance du véritable enjeu.
Il ne s’agit nullement d’un différend interne entre Congolais, mais bien d’une guerre d’agression planifiée, commanditée et entretenue par le Rwanda, sous le masque de groupes armés opérant sur notre territoire.
Or, certains acteurs religieux s’érigent aujourd’hui en promoteurs d’un prétendu dialogue « de réconciliation ».
Mais comment parler de réconciliation lorsque le pays fait face à une agression extérieure ?
Soutenir un tel processus, surtout lorsqu’il est porté par des voix ouvertement proches d’un camp politique, revient à confondre l’agresseur et l’agressé, tout en dédouanant le Rwanda de sa responsabilité dans les massacres et les crimes commis contre nos populations.
Une telle posture ne peut que semer la confusion, fragiliser la cohésion nationale et affaiblir la position de la République face à ses agresseurs.
Pire encore, cette agitation autour d’un soi-disant dialogue cache souvent des intentions inavouées : celle de faire du chantage à la République, d’obtenir des postes de responsabilité que certains n’ont pas pu acquérir par les urnes, ou encore de se repositionner politiquement en exploitant les souffrances du peuple.
Derrière ces appels se profile également la tentation de ressusciter des mécanismes dépassés de brassage et de mixage, qui, sous prétexte d’unir les forces, ont par le passé servi à infiltrer notre armée, affaiblir notre défense nationale et compromettre notre souveraineté.
La paix durable et la stabilité de la République Démocratique du Congo ne peuvent résulter d’un partage du gâteau politique, mais doivent découler d’une victoire du droit, de la justice et de la souveraineté nationale.
Le peuple congolais, dans sa maturité, a librement confié sa destinée à une majorité légitime, qui dirige aujourd’hui pleinement et légalement les institutions de la République.
À ceux qui contestent la gouvernance actuelle, il convient de rappeler que la démocratie exige la patience : qu’ils attendent 2028 pour solliciter à nouveau la confiance du peuple et proposer une nouvelle offre politique fondée sur un projet de gouvernance crédible.
La République ne saurait être prise en otage par des ambitions personnelles déguisées en discours de paix.
Le moment n’est donc pas à la négociation avec les agresseurs et leurs complices, encore moins à la complaisance envers leurs relais internes, mais bien à la solidarité nationale, la mobilisation citoyenne et le renforcement de la défense du territoire.
Le véritable dialogue dont la RDC a besoin, c’est celui entre l’État et son peuple : un cadre de concertation et de réflexion participative et inclusive, fondé sur la justice, la bonne gouvernance et la restauration de la confiance, afin de cimenter l’unité et la cohésion nationale, piliers d’une paix véritable et d’une stabilité durable.
Honorable Clément Kanku Bukasa