La huitième édition de l’Exposition internationale d’importation de la Chine (CIIE) s’est ouverte le 5 novembre à Shanghai. Première exposition nationale au monde dédiée à l’importation, la CIIE incarne depuis huit ans la volonté résolue de la Chine d’approfondir son ouverture. Depuis que le Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) de 2018 a inclus le soutien à la participation africaine dans les « Huit initiatives majeures », au titre de l’initiative pour la facilitation du commerce, les pays africains répondent chaque année à l’invitation, accédant directement au deuxième plus grand marché de consommation au monde, et récoltant des bénéfices tangibles en matière de commerce et de développement.
Selon les organisateurs, cette édition réunit 17 pavillons nationaux africains, ainsi qu’un grand nombre d’entreprises du continent présentes dans la section commerciale. La participation africaine connaît une nette expansion. Pour la première fois, une zone spéciale dédiée aux produits des pays les moins avancés (PMA) a été mise en place, offrant des stands gratuits et un appui politique aux pays concernés, et permettant ainsi à davantage de produits africains de qualité, bénéficiant d’un accès en franchise de droits vers la Chine, de mieux pénétrer ce vaste marché grâce à cette plateforme. La CIIE accueille également, pour la première fois, un Forum du Sud global, consacré au renforcement de la résilience économique et au développement agricole durable dans les pays du Sud.
D’année en année, la présence africaine à la CIIE s’est affirmée. Du café éthiopien aux noix de cajou tanzaniennes, en passant par le vin sud-africain et le cacao ghanéen, les produits africains séduisent les consommateurs chinois par leur authenticité et leur excellence. Avec l’essor du commerce numérique, un nombre croissant d’entreprises africaines atteignent directement les consommateurs chinois via les plateformes d’e-commerce, où s’entrelacent innovation, identité de marque et culture sur la scène de la CIIE. Par exemple, le café du Rwanda a trouvé sa place dans les chaînes chinoises de café, tandis que les roses du Kenya embellissent aujourd’hui les foyers chinois grâce aux canaux de vente en ligne.
Chaque instant de coopération témoigne de l’intensification des échanges économiques sino-africains. En 2024, le volume du commerce sino-africain a atteint 295,6 milliards de dollars, en hausse de 4,8 % sur un an. La Chine demeure, pour la seizième année consécutive, le premier partenaire commercial de l’Afrique. Durant les cinq premiers mois de 2025, les échanges bilatéraux ont totalisé 963,21 milliards de yuans (RMB), soit une progression de 12,4 % – un record historique pour cette période. Les importations chinoises de produits agricoles africains ont pour la première fois dépassé les 70 milliards de yuans en 2024. Les exportations du Zimbabwe, de l’Afrique du Sud et du Niger se sont particulièrement distinguées, illustrant la diversification et la résilience du commerce sino-africain.
Mais la portée de la CIIE dépasse les chiffres. Il fait de « l’ouverture » une langue commune entre la Chine et l’Afrique. Alors que le continent africain avance résolument dans la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la CIIE offre un modèle concret : celui d’un marché moteur favorisant la montée en gamme industrielle et la coopération régionale. Pour de nombreuses entreprises africaines, la CIIE dépasse le simple rôle de vitrine commerciale : il constitue un véritable tremplin vers l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales – un lieu où l’on gagne bien plus que des commandes : on y forge une vision de l’avenir.
Dans un contexte mondial marqué par l’incertitude, la coopération sino-africaine démontre stabilité et potentiel. Par des mesures telles que la réduction des impôts et des frais, la simplification des procédures douanières et l’élargissement des importations, la Chine crée des opportunités durables pour les pays africains. En retour, l’Afrique, forte de son dynamisme économique, ouvre de nouveaux horizons à la coopération avec les entreprises chinoises. Huit années de CIIE témoignent du passage de la Chine et de l’Afrique du statut « d’amis lointains » à celui de « partenaires côte à côte ». Désormais, les deux parties s’emploient à transformer les échanges des expositions en résultats tangibles dans les usines, les exploitations agricoles et les communautés, œuvrant ensemble à ancrer durablement une prospérité partagée au sein du Sud global.
Minhui XUE, journaliste CGTN