C’est dans une atmosphère empreinte de solennité que Mme Micheline Ombae Kalama, Ministre du Genre, de la Famille et Enfant, a donné le coup d’envoi de la campagne mondiale des 16 Jours d’Activisme contre les Violences faites aux Femmes et aux Filles. Du 25 novembre au 10 décembre, la République Démocratique du Congo vibrera au rythme d’un combat crucial, un combat pour la dignité et la sécurité de la moitié de sa population. Face à la presse, la Ministre a livré un message puissant, affirmant la détermination du pays à briser le silence et à mettre fin à l’impunité.
Avec une clarté percutante, Micheline Ombae a qualifié les violences basées sur le genre de « pandémie mondiale » qui ne se contente pas de meurtrir les corps, mais qui dévaste aussi les âmes et anéantit les espoirs des femmes et des filles. Pour cette édition 2025, un nouvel adversaire, insidieux et tentaculaire, est placé sous les feux des projecteurs : la violence numérique.
« Harcèlement en ligne, cyberintimidation, diffusion d’images non consenties, discours de haine, usurpation d’identité ou encore ces effroyables hypertrucages (deepfakes) alimentés par l’intelligence artificielle », a énuméré la Ministre avec force. Ces maux, qui se propagent à la vitesse de la lumière sur les réseaux sociaux et les messageries, constituent des blessures invisibles mais profondes. Pour Mme Ombae, il n’y a pas de doute : la sécurité numérique n’est plus une option, elle est devenue un pilier essentiel de l’égalité entre les sexes.
Cette croisade contre la cyberviolence s’inscrit pleinement dans la vision portée au plus haut sommet de l’Etat. La Ministre a rappelé que son action est un écho direct de l’engagement du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui a fait de la masculinité positiveun axe majeur de son projet pour l’harmonie sociale. Une orientation amplifiée avec force par le leadership gouvernemental de la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka, dont la présence à la tête de l’exécutif symbolise un espoir renouvelé pour la cause des femmes.
Consciente que les lois ne suffisent pas si elles ne sont pas connues, la Ministre a reconnu que le Code du numérique de 2023 et la loi sur les télécommunications de 2020 restent méconnus du grand public. C’est pourquoi son ministère s’apprête à déployer une vaste campagne de vulgarisation et de sensibilisation à travers toutes les provinces du pays, pour que chaque citoyen devienne un rempart contre ces nouvelles formes de violence.
Un appel vibrant à toute la nation
Le combat, a insisté la Ministre, ne peut être l’affaire du seul gouvernement. C’est une œuvre collective qui interpelle chaque conscience. Dans un appel vibrant, elle s’est adressée à toutes les composantes de la société :
« Aux hommes, Soyez les gardiens de la dignité, les alliés, non les adversaires. Devenez les champions de la masculinité positive. Un appel à rejeter la culture de la domination pour embrasser celle du respect. A la jeunesse, vous êtes la génération numérique. Refusez d’être les relais involontaires de la haine. Adoptez une citoyenneté numérique responsable. Aux leaders communautaires et religieux, ainsi qu’aux médias, vos paroles peuvent apaiser, éclairer, transformer», s’est-elle exprimée.
Dans son discours, dont l’émotion était palpable, la Ministre du Genre a tenu à exprimer sa profonde gratitude à tous les partenaires nationaux et internationaux, notamment ONU Femmes, UNFPA, PNUD, et bien d’autres, dont le soutien est indispensable.
Enfin, Micheline Ombae Kalama a réaffirmé avec conviction que l’égalité n’est pas une lointaine utopie, mais une réalité à construire, jour après jour, main dans la main. « Ensemble, faisons rayonner la couleur orange, symbole de ce combat. Ensemble, bâtissons une République où la femme marche debout, respectée et honorée, et où chaque fille grandit dans la dignité. Que d’ici 2030, la violence ne soit plus qu’un mauvais souvenir. »
Nathan Mundele