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Quand le contrôle routier devient un racket : la vigilance citoyenne comme ultime rempart.

Par La Prospérité
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(Par Jonas Tshiombela, Avocat du Peuple)

Kinshasa, 20 novembre 2025. Les récents reportages d’Israël Mutombo et les vidéos de Gédéon Mbuyi, dévoilant des agents de roulage fabriquant de fausses infractions, mettent à nu un scandale latent : une dérive profondément enracinée dans le système du contrôle routier congolais. Ce qui devrait être un service public protecteur s’est transformé, dans certains cas, en un mécanisme systémique de prédation où des pères et mères de famille se retrouvent humiliés, rackettés et intimidés. D’ailleurs, dans les images exposées par ces deux lanceurs d’alerte, les policiers ne se limitent même plus au contrôle du permis de conduire, du contrôle technique ou des documents usuels du véhicule. Ils vont bien au-delà de leurs prérogatives légales, imposent une pression psychologique, exigent de l’argent, et n’hésitent pas à traumatiser M. Gédéon Mbuyi, pourtant TikTokeur professionnel habitué à documenter la réalité sociale. Cette scène montre clairement qu’il ne s’agit plus d’un simple zèle : c’est un abus d’autorité flagrant, orchestré dans le but d’extorquer des citoyens. Grâce à la preuve vidéo, cette vérité n’est plus une rumeur : elle est désormais visible, documentée, indéniable.

ª. Le cadre légal congolais : ce que prévoit réellement la loi

– Le Code de la route (Loi n° 78-022 du 30 août 1978)

Cette loi définit strictement les missions de la Police de circulation routière (PCR). Elle prévoit que :

1. L’immobilisation, la mise en fourrière ou la rétention d’un document ne peuvent être opérées que dans des conditions précises.

2. Un PV doit être fondé sur une infraction réelle, clairement prévue par la loi.

3. Aucune somme ne peut être exigée en dehors des tarifs légalement établis.

4. Inventer une infraction est donc manifestement illégal.

– Le Code pénal congolais

1. Corruption passive (articles 147 et 148). Solliciter ou exiger de l’argent en échange d’un avantage indu constitue un acte de corruption.

2. Faux en écriture publique (article 124 et suivants). Établir un PV mensonger ou inventer une infraction constitue un faux.

3. Concussion

Exiger un paiement non dû ou supérieur à ce que prévoit la loi constitue une concussion.

4. Abus d’autorité

Détourner son pouvoir légal (arrêt, contrôle, immobilisation) pour extorquer de l’argent tombe sous le coup de l’abus de pouvoir.

– Constitution de la RDC (articles 17 et 18)

Elle garantit la liberté individuelle, interdit les arrestations arbitraires et impose la protection de la dignité humaine.

b. La réalité : un système qui dévie de sa mission

Le contrôle routier n’est pas censé être un marché informel d’infractions imaginaires. Or, dans les cas documentés :

– les agents vont au-delà de leur mandat légal,

– inventent des infractions,

– exigent immédiatement de l’argent,

– menacent, intimident et traumatisent les usagers, comme cela apparaît clairement dans le cas de Gédéon Mbuyi, pourtant calme et coopératif. Ce n’est pas un dysfonctionnement isolé : c’est une dérive devenue système.

c. Israël Mutombo et Gédéon Mbuyi : des citoyens qui appliquent les articles 27 et 63 de la Constitution

Ils n’ont pas défié l’État : ils ont défendu la République.

d. Appel à la population : désormais, jouons notre rôle

J’appelle chaque Congolais à :

– filmer les contrôles suspects,

– refuser les paiements illégaux,

– demander les bases légales,

– conserver les preuves,

– dénoncer ces pratiques.

Ce n’est pas de l’insubordination.

C’est un devoir civique.

Aux autorités : il est temps d’agir

Je recommande : caméras-piétons, sanctions rapides, ligne verte, audit national de la PCR, réforme de la déontologie.

La lumière vaincra toujours l’impunité

À travers ces vidéos, la vérité a été mise à nu. Et lorsque la vérité éclaire, l’impunité tremble.

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