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Retour sur le Forum Canada-Afrique sur l’industrie portuaire et l’économie bleue

Par La Prospérité
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Le forum qui a réuni les décideurs publics et privés, les chercheurs et les investisseurs sur les questions de l’industrie portuaire et de l’économie bleue, du 11 au 13 novembre 2025 à Moncton, au Nouveau-Brunswick, visait essentiellement à faire émerger une nouvelle dynamique de coopération internationale autour de l’industrie portuaire et de l’économie bleue, et notamment de renforcer la connectivité maritime entre le Canada et le continent africain, fondée sur la complémentarité des capacités, la mutualisation des savoir-faire et le partage des expériences et des ressources techniques.

Ce forum, qui en est à sa première édition, s’inscrit justement dans un contexte mondial en pleine mutation, qui exige de nous tous, gouvernants, entrepreneurs et acteurs économiques, de nous adapter et d’avancer au rythme du temps.

Un pari gagné à coup sûr, dans la mesure où les participants sont repartis avec une conviction profonde que le monde portuaire et maritime n’est pas un monde de compétition, mais bien celui d’interdépendance. Que les ports ne sont pas que des infrastructures physiques, mais bien les cœurs battants du commerce international, les carrefours de croissance et de coopération, où se croisent les idées, les cultures, les talents et les innovations. Qu’aucune nation ne peut, à elle seule, bâtir un réseau maritime durable, mais qu’ensemble, nous pouvons renforcer les capacités portuaires africaines notamment en développant des infrastructures bleues intelligentes, en soutenant la formation technique et la mobilité des talents, et en construisant une chaîne logistique transatlantique plus verte, plus sûre et plus inclusive. Que nous sommes dans un monde où chaque port, chaque corridor logistique, chaque terminal, contribue à la fluidité de l’ensemble.

La motivation première du Forum Canada-Afrique est de partager une vision commune de coopération, d’innovation et de solidarité, afin de bâtir des ponts économiques, technologiques et humains fondés sur la confiance mutuelle et la réciprocité, qui constituent des éléments indispensables à la sécurité collective.

En effet, le Canada qui réalise pourtant que l’Afrique est à sept (7) jours seulement de navigation, par l’océan Atlantique, des côtes Est, n’a pas su développer abondamment son commerce avec le continent africain, qui plafonne à environ 16 milliards de dollars, alors que la Chine, l’Union européenne, les États-Unis et l’Inde ont atteint près de 1 000 milliards de dollars US en 2024, veut absolument rattraper ce retard en investissant davantage dans la diversification de ses marchés et de ses sources d’approvisionnement avec les pays du continent.

Saisissant la balle au bond, la République démocratique du Congo doit se positionner comme la première destination de prospective économique du Canada. En effet, il existe de nombreuses similitudes économiques entre les deux pays. La plupart d’importantes ressources naturelles, en particulier l’exploitation minière et forestière, le potentiel énergétique et pétrolier, d’immenses terres agricoles que possède la République démocratique du Congo, sont également au Canada qui a développé une grande expertise et un savoir-faire qui contribuent à la création de richesse et à la prospérité économique du Canada dans le monde.

S’agissant particulièrement de l’économie bleue, nous pouvons dire brièvement qu’elle englobe la pêche durable, la construction navale, le transport maritime, la recherche océanique, les énergies marines, et représente un levier colossal de croissance économique et de création d’emploi. C’est un thème important qui pose le grand défi de développer le potentiel économique des océans, des mers, des fleuves, des lacs et des rivières tout en assurant la pérennité de ces derniers.

Au Canada, la pêche est une industrie majeure qui implique des activités commerciales, industrielles, récréatives et artisanales. Le pays possède d’abondantes ressources halieutiques sur les côtes atlantique et pacifique. Il possède également de puissants navires frigorifiques de pêche industrielle ayant une capacité de pêche importante. Dans les provinces maritimes notamment, le secteur de la pêche est essentiel à l’économie et génère des revenus importants et la création de nombreux emplois, en particulier dans la pêche commerciale et la transformation des produits de la mer. Cependant, bien qu’elle soit possible toute l’année pour certaines espèces de poissons, la pêche est saisonnière en raison de conditions météorologiques plus froides et des restrictions qui s’appliquent en fonction du type de poissons et de régions.

À contrario, la République démocratique du Congo importe chaque année pour environ 3 milliards de dollars de produits alimentaires, alors que le fleuve Congo offre un potentiel économique inouï de ressources halieutiques, qui est largement sous-exploité, pour ne pas dire inexploité.

Long de 4 700 kilomètres, le fleuve Congo est le deuxième plus long d’Afrique qui abrite au moins 700 espèces de poissons qui, malheureusement, meurent de vieillesse en grand nombre, faute de disposer de chalutiers congélateurs de grande pêche et de navires de pêche industrielle. Et pourtant, une exploitation judicieuse et une gestion durable de ces ressources halieutiques sont essentielles à la consommation humaine et pourraient considérablement améliorer la santé physique et les conditions de vie de millions de Congolais.

Alors, pourquoi la RDC ne peut-elle pas imaginer un partenariat stratégique gagnant-gagnant qui consisterait à conclure un éventuel accord de coopération avec le Canada, qui permettrait de ramener, pendant la période d’hiver, quelques navires canadiens de pêche au large des côtes congolaises. Bien évidemment, un tel partenariat serait bénéfique, à plusieurs égards, dans ce sens qu’il ferait bénéficier aux Congolais les savoirs et les savoir-faire canadiens dans ce domaine, augmenterait de façon considérable les ressources financières de l’État congolais, permettrait de développer ce secteur vital de l’économie nationale et, ultimement, assurerait l’indépendance alimentaire des Congolais.

Nous osons espérer qu’a la prochaine édition, la République démocratique du Congo alignera une délégation importante pour participer aux réflexions stratégiques du Forum Canada-Afrique pour bâtir des ponts non seulement avec le Canada, mais aussi avec d’autres pays africains, en perspective de l’ouverture prochaine du port en eau profonde de Banana.

Le CEO de Pont-Bridge Canada, Monsieur Yaye Peukassa, une firme de relations gouvernementales, de développement des affaires et de promotion des investissements qui œuvre dans le renforcement de la coopération économique entre le Canada et l’Afrique, qui a organisé ce forum avec le soutien du gouvernement du Nouveau-Brunswick, a conclu le forum en ces termes :

« Nous avons aujourd’hui la responsabilité et le privilège de bâtir ensemble les ponts du XXIe siècle : des ponts économiques, mais aussi humains, technologiques et culturels. Parce que ce n’est qu’ensemble, en équipe, en réseau, en alliance, que nous pourrons transformer nos ports en moteurs de prospérité durable et nos océans en espaces d’espoir et de coopération. »

Isidore Kwandja Ngembo

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