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En acceptant de signer la paix, le Rwanda s’engage-t-il réellement à mettre fin à la guerre en RDC ?

Par La Prospérité
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Le Président américain Donald Trump a invité ce 4 décembre 2025, à Washington DC, les deux parties pour procéder à la signature d’un accord pouvant aboutir à une paix durable dans la région des grands lacs africains.

Durant trois décennies, plusieurs initiatives de paix ont été menées avec peu de résultats tangibles. Aujourd’hui, les populations de la région espèrent vivement que celle-ci, menée par les États-Unis, va aboutir à une paix durable dans la région des grands lacs africains, afin de pouvoir se concentrer aux grands projets de développement socioéconomique et d’intégration régionale, aux fins de résoudre les graves problèmes croissants de pauvreté et de chômage chronique qui minent les deux pays et qui poussent les jeunes à se faire recruter dans les groupes armés.

Mais la paix, qui est un vœu pour tous, ne sera une réalité vivante dans la sous-région des grands lacs africains que lorsque que les deux pays concernés vont cesser définitivement les combats à travers leurs supplétifs, rejeter la logique de la force et promouvoir le dialogue et la négociation comme étant le seul moyen possible pour régler les différends.

De son côté, le Président Félix Tshisekedi est connu comme un homme de paix et de dialogue sincère, très attaché à l’intégration économique, et qui œuvre en faveur d’une coopération économique régionale.

Il a le mérite d’avoir été celui qui, dès son arrivée au pouvoir, a proposé à ses neuf voisins et plus particulièrement au Rwanda, en évoquant l’exemple de la réconciliation « franco-allemande » de recréer un climat de confiance et de coopération entre les deux pays, comme ce fut aux premières années de la création de la Communauté Économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL), afin de construire une sous-région éprise de paix durable, de sécurité, stabilité et de prospérité partagée.

De l’autre côté, le Président rwandais Paul Kagamé est-il dans la même prédisposition de mettre fin à la guerre en RDC ? Signera-t-il cet accord d’un cœur sincère, quand on connaît sa propension à la guerre, ses velléités belligérantes et surtout ses visées expansionnistes ?

Une chose est vraie, les deux dirigeants doivent comprendre que les deux peuples sont condamnés par la géographie et par l’histoire à vivre côte à côte. En effet, si la RDC peut s’en passer du Rwanda pour son développement économique dans la sous-région, le contraire n’est pas possible. Le peuple rwandais doit bien comprendre cela. Il est donc dans l’intérêt de deux pays de faire la paix véritable et de créer des conditions de sécurité mutuelle pour pouvoir vivre en harmonie.

En conclusion, pour protéger cette paix des braves, nous croyons et espérons vivement que les États-Unis, plus grande puissance militaire, politique, économique et diplomatique au monde, en acceptant de parrainer l’accord de paix entre le Rwanda et la RDC, devraient également utiliser le pouvoir dont ils disposent pour poursuivre inlassablement leurs efforts après la signature de cet accord, afin d’ancrer définitivement la paix dans cette sous-région du continent, en continuant à apporter leur soutien au processus de paix, en aidant à la reconstruction du tissu socioéconomique et en exerçant des pressions le cas échéant sur le récalcitrant, afin d’aboutir justement à une véritable paix durable et globale dans toute la région des grands lacs africains. Si tel n’est pas le cas, le risque est certain et permanent que la sous-région devienne le trou noir du monde.

Il est important de souligner en passant que l’actuelle mission des Nations unies, la MONUSCO, qui a été établie en 2010 en remplacement de la MONUC, qui fut créée par la Résolution 1279 du Conseil de sécurité le 30 novembre 1999, totalise 26 ans de présence sur le territoire et n’a pas réussi à ramener une paix durable en République démocratique du Congo.

Isidore Kwandja Ngembo

Analyste des politiques publiques

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