À fleur d’âge, trop jeune, plein de vie et de projets pour son propre avenir, celui de sa femme, Shangu Agnès, et leur fillette, Isheku HYACINTHE nous à quittés le 25 – 11 – 2025 ici à Kinshasa.
Toute la grande famille Bende est inconsolable; nos cœurs sont brisés…
Où trouver les mots justes pour se consoler, comprendre ce qui nous arrive et orienter notre vie?
Dans des heures difficiles et de confusions, quand l’horizon de sens semble éclipsé, il faut interroger Dieu et les grands maîtres de spiritualité. Oscar Bimwenyi Kweshi, le patriarche de la grande famille Bende, nous exhorte et explique la réalité de la mort avec les mots suivants:
La parole «de retour» ou diyi dialukiji
« L’individu demeure voué à la mort, et si son être se manifeste par l’apparaître, il se révèle tout autant par le disparaître ».
Diyi dialukiyi, du verbe kualukija: faire retourner, rappeler. Ce qui veut dire ici la Parole de retour, qui fait arriver les mortels à destination finale, entre les bras de Dieu, comme on dit. Nul n’est éternel dans ce monde, nous sommes tous comme les touristes au séjour limité dans ce collège cosmique appelé Planète Terre. À en croire Oscar Bimwenyi Kweshi, la vie humaine sur cette terre est caractérisée fondamentalement par deux termes ou deux portes: le berceau et le cercueil, l’un symbolisant le moment de la naissance, où se lèvent les cris de joie, et enfin, l’autre qui renvoie au moment de la mort, où la larme coule sur la joue des mortels traduisant ainsi leur tristesse due à la perte d’une personne chère.
Cependant, les humains aspirent à une vie abondante, mais le constat est malheureusement amer: la vie est brève et elle est émaillée de difficultés, qui n’excluent absolument pas le moment de joie. La mort est notre alliée que nous n’avons pas choisie, elle est là, et s’impose ponctuellement avec arrogance inouïe. Elle nous a déjà arraché les êtres les plus chers: les parents, les frères et sœurs, les enfants, les amis, et un jour elle va inévitablement nous réduire au silence, figés et pétrifiés dans une morgue en attente d’être ensevelis et consommé par les vers. Quel sort tragique qui n’échappera à personne !!!
Devrions-nous vivre avec le désespoir dans nos cœurs à cause de cette vérité redoutable?
Pour ce faire, les traditions culturelles et religieuses africaines n’ont pas laissé passer inaperçue ou sous silence cette réalité anthropologique, elles nous invitent plutôt à une réflexion théologique et anthropologique pleine d’espérance: nous venons de Dieu moyennant sa Parole, c’est cette même Parole constituante, constitutive, éthico-sociale, cosmique de l’Improbable, qui nous appelle à utiliser chacun le moment venu son billet d’avion de retour. Il s’agit de retourner à l’origine qui est en même temps la destination finale de tout un chacun de nous.
Si exister signifie être en train de répondre à l’appel de Dieu, de l’Appelant primordial, la mort doit être conçue elle aussi comme une autre manière de répondre présent à l’appel final, chacun au moment qui a été établi par Dieu, l’Imprévisible, l’Insaisissable.
«Un tel n’est plus parmi nous, Dieu l’a appelé», «c’est-à-dire «il est mort», ou encore: «il est retourné chez Dieu», ou encore, «il nous a précédés», puisque nous sommes tous en route vers Dieu, en train de répondre à son appel. Il ne nous reste plus que d’arriver bientôt ou demain ou après-demain selon l’appel final».
Donc, la Parole de retour nous rappelle que nous sommes sortis de Dieu, en Lui, par Lui et avec Lui nous vivons et à Lui nous sommes tous destinés. Il n’y a personne qui va échapper à l’appel final.
Isheku Hyacinthe waya polu, vas en paix!!!
Impuissants, inconsolables, et comme désespérés, nous déclarons officiellement notre échec. N’étant pas parvenu à sauver ta vie, malgré les efforts fournis, nous avons tous échoué et assumons nos limites humaines. Seul Dieu peut sauver et changer véritablement les choses…
Nous te confions à Lui, à sa miséricorde;
Confions ton épouse Shangu Agnès, trop jeune elle aussi pour encaisser ce choc, à Dieu le Père et consolateur des cœurs affligés;
Confions ta fillette, trop jeune pour réaliser ce qui est en train de se passer;
Confions toute notre famille à la Sainte Trinité, afin de continuer à espérer contre toute espérance.
Nous disons non au désespoir, car la vie va toujours triompher, malgré la mort.
Que les nôtres qui nous ont déjà précédés, entre autres Bende Zébédée, Matshingi Shamba Anne, Albert Kueti, Palamba Masheki, Mbuangatu Véronique, Oscar Bimwenyi Kweshi, Mbulu Bende Mado, Mbulu Kongo Odette, Bemuna, t’accueillent en l’au-delà!
Alain Mutela Kongo, ton papa leki.