Porte-parole du Gouvernement congolais, Patrick Muyaya Katembwe a, au cours d’une émission réalisée, samedi 6 décembre 2025, depuis Washington, aux USA, avec la Radio Top Congo Fm, apporté des garanties claires autour des enjeux stratégiques liés à l’Accord de paix et de prospérité signé par la RDC et le Rwanda, la semaine dernière, sous les auspices de Donald Trump. Dans cette interview exclusive de près d’une heure, le Ministre de la Communication et médias a révélé des avancées diplomatiques concrètes, soulignant une dynamique forte engrangée par la République Démocratique du Congo, sous le leadership du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour recouvrer sa stabilité, son intégrité territoriale longtemps menacée et préserver sa souveraineté.
‘’ Pour nous, la priorité, c’est le retour de la paix. Je pense que vous avez suivi le discours du Président Trump. Il a compris notre message. La partie la plus intéressante, c’est celle où, répondant à la question de la journaliste angolaise, le Président Trump a dit que dans les jours qui viennent, nous allons voir des choses sur le terrain’’, a indiqué le Ministre Muyaya, estimant que, grâce à la volonté manifestée, désormais, par les Etats-Unis, sous la férule de Donald Trump, une lueur d’espoir est permise pour une stabilité régionale accélérée et parfaitement soutenue.
‘’L’Accord du 27 juin prévoit dans sa partie sécuritaire qu’il y ait la neutralisation, d’une part, des FDLR et, d’autre part, le retrait de ce qu’on appelle, en langage diplomatique, mesures de défense. Ce qui veut dire retrait des troupes rwandaises ainsi que de leurs équipements et dispositifs militaires. Les préalables pour la paix, telle que nous la définissons, ce n’est pas seulement le retrait, mais c’est la cessation du soutien au M23. C’est aussi écrit dans l’accord, au chapitre 1. Ceci a été bien rappelé. Si nous devrions nous focaliser strictement sur la situation sur le terrain, on n’aurait pas fait des voyages à Washington. Nous avons foi à la médiation américaine. Le Président Félix Tshisekedi l’a dit au Président Trump, qui a bien compris notre message. Le fait qu’il ait dit que très rapidement les choses doivent avancer sur le terrain, montre que nous allons vers la paix. L’objectif à Washington n’était pas seulement la paix. Plutôt une paix qui s’assoit sur un développement économique, une paix qui s’assoit sur des intérêts mutuels partagés du fait de la proximité naturelle de la RDC et du Rwanda’’, a communiqué le Porte-parole du Gouvernement de la RDC.
Halte à la confusion
Face au journaliste, Patrick Muyaya s’est voulu à la fois pédagogique et rassurant. Il a brossé plusieurs points saillants qui marquent les engagements pris à Washington par la RDC et le Rwanda, recommandant la rigueur et la maîtrise dans l’analyse des faits tels qu’ils se sont passés durant les discussions autour de la partie américaine.
‘’La question n’est pas forcément dans la signature. La question c’est dans la volonté. On peut signer des meilleurs accords du monde, mais lorsque ceux qui doivent l’exécuter, ne le font pas de bonne foi, il n’y a pas d’avancement. Il est évident que l’idée de signer cet accord à Washington n’enchante pas particulièrement le Président rwandais. Ce n’est pas celui qui a construit son économie en partant du chaos dans l’Est de la RDC, qui doit être le plus heureux lorsque cette situation de crise doit cesser d’exister. C’est, en réalité, l’embarras dans lequel le Président Kagame se trouve parce que pour lui, l’état idéal c’est quand il y a des morts, l’occupation d’une partie de notre territoire où il peut continuer de manière inacceptable le processus de pillage et de mise en main sur nos ressources. Ce que Washington prévoit, au-delà de la paix ou de la sécurité, c’est de tuer tous les réseaux illicites, de mettre fin à tout ce qui fait la moitié du budget du Rwanda. Dites-vous bien que le Président Kagame ne peut pas être heureux en voyant cela. N’oublions pas que dans la stratégie américaine, c’est la paix par la force pour le Président Trump. Il faut compter sur lui pour qu’il utilise tous les leviers qu’il a sa disposition pour permettre de dépasser ce cap de l’insécurité et d’aller vers le cap de la stabilité qui permettra aux américains d’investir. N’oublions pas qu’il y a un enjeu pour les américains de sécuriser leurs circuits d’approvisionnement’’, a-t-il ajouté, dans un langage plein de sérénité.
Vers une paix définitive
Le Ministre Patrick Muyaya Katembwe, durant sa communication, n’a pas éludé la stratégie rwandaise consistant à se mettre à l’écart de ses responsabilités pour alimenter davantage le chaos dans la région au nom de ses propres intérêts.
‘’Nous, nous savons que la question des FDLR, comme la question du discours de haine, c’est en réalité des prétextes parce que ces FDLR sont des rwandais… Il faut considérer que nous sommes devant la première puissance mondiale. N’oublions pas qu’il y a des sanctions qui pesaient notamment sur le numéro 2 du régime rwandais, Monsieur Kabarebe, qui a été remplacé à la veille de la signature du CIER… On ne va pas entrer dans la stratégique américaine pour voir comment les USA vont s’assurer que la paix revienne. Nous avions vu, au-delà des discours, un engagement présidentiel fort. Nous allons voir ce que cela va signifier dans les jours qui viennent. (…), Je crois qu’il y aura des conséquences parce que la médiation américaine, autant elle est la médiation, autant elle dispose des leviers qui peuvent permettre non pas seulement d’évaluer le niveau d’engagement des uns et des autres, mais qui peut avoir d’autres types de moyens pour faire pression’’, a démontré Patrick Muyaya. Et d’expliciter : ‘’Pour nous, l’accord de Washington ne doit pas être lu dans un cadre isolé. C’est un accord qui vient dans un contexte qui a été précédé notamment par la Résolution 2773 adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité qui suppose un certain nombre de choses. Comme nous aimons à le dire, nous avons un front militaire, diplomatique, judiciaire, médiatique, économique. Ce n’est pas parce qu’on a signé l’accord, que le front judiciaire est oublié… Il faut considérer que c’est une nouvelle fenêtre qui s’ouvre. Il existe déjà des mécanismes qui sont prévus par l’accord. Mais, cette fois-ci, avec un engagement présidentiel à haut niveau. N’oubliez pas que nous étions dans ce qu’on appelait l’Institut de paix. Dans la symbolique, la première action posée dans cet institut par le Président Trump doit être suivie des conséquences… La paix que nous recherchons n’est pas une paix de façade comme on a vu par le passé. Nous voulons une paix définitive, une paix durable. C’est même pour cela que dans la stratégie américaine, il est même prévu qu’il y ait des investissements américains. L’une des causes profondes de cette guerre, c’est le pillage de nos ressources. L’accord prévoit que non seulement nous puissions recouvrer la souveraineté sur nos ressources, mais aussi comment nous allons créer un environnement qui profite aux autres pays de la région, notamment le Rwanda. On n’avait jamais eu un tel niveau d’engagement du Gouvernement américain’’.
Contexte de gravité
‘’C’est dans une posture de gravité que le sujet a été abordé. La posture du Président Tshisekedi a transmis l’attitude dans laquelle nous sommes. Le message a été compris par la partie américaine. Il faut attendre ce que cela produira comme conséquences dans les jours qui arrivent.
La dernière clause qui crée le cadre d’intégration économique régionale insiste sur l’exécution satisfaisante du CONOPS. Cela signifie pour nous la levée des mesures de défense… On a un niveau d’engagement présidentiel, du côté congolais, du côté américain et du côté rwandais. Ce niveau d’engagement doit être celui qui va produire les conséquences que nous attendons sur le terrain’’, a clarifié, avec conviction, le Ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya Katembwe.
La Pros.