Une fois de plus, il oriente son cri d’alerte pressant dans une dimension patriotique visant la préservation du bien commun de tous, la Nation congolaise, aujourd’hui encore, plongée dans une situation d’insécurité alarmante, occasionnée par la chute de la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu. Pour Germain Kambinga, la gravité de l’heure exige désormais, de la part des populations, y compris des dirigeants congolais, une prise de conscience collective, une posture de responsabilité parfaite et un élan de cohésion assurée pour que, finalement, le décor d’asphyxie, du chaos et, même, d’apocalypse, mis en marche avec, notamment l’occupation de plusieurs cités dans l’Est du pays, se heurte à un élan de mobilisation interne effective.
‘’ Plus globalement, sommes-nous réellement en mode « nation en guerre » ? Ne sommes-nous pas tous coupables d’une certaine indifférence face à la gangrène qui ronge l’Est, simplement parce que cela nous semble loin — du moins jusqu’à ce que nous comprenions que la particularité d’une gangrène non soignée n’est pas de guérir par l’oubli, mais d’évoluer jusqu’à devenir inguérissable, voire mortelle ? Que nos dirigeants réveillent la nation, et qu’unis, nous mettions tous nos efforts vers la seule cause qui compte aujourd’hui : la préservation de notre pays’’, interpelle, dans son compte X.
La Pros.
Réaction de Germain Kambinga dénonçant l’inaction collective après la chute d’Uvira dans le Sud-Kivu
Jamais dans l’histoire de ce pays autant de moyens n’ont été mis à la disposition de notre armée et de notre police pour la défense de notre intégrité territoriale, ainsi que pour la protection des personnes et de leurs biens. Nous avons même prévu de porter à 30 % la part de notre budget consacrée à cet objectif.
Alors, de Bunagana à Uvira, en passant par Goma et Bukavu, il nous faut répondre à la question stratégique suivante : pourquoi nos forces de défense refusent-elles de se battre jusqu’au sacrifice suprême ? Et subsidiairement, connaissons-nous réellement notre adversaire, le Rwanda ? Notre attitude ici, à partir de Kinshasa — nos fêtes, nos danses, nos ambiances, notre indifférence patriotique, nos préoccupations autres que patriotiques ou sécuritaires, notre tendance à nous habituer à vivre sans l’Est —, et tant d’autres faits, peuvent-ils expliquer cette faiblesse constatée dans la volonté de combattre de nos militaires?
Peut-on penser que le problème vient simplement du commandement hiérarchique de notre armée, ou s’agit-il plus profondément d’une question de raison de mourir, alors que la cause leur semble peut-être floue, eu égard aux messages que nous, les Kinois, nous les Lushois, nous les habitants de Kolwezi, du Kongo Central et de toutes les provinces de la RDC souveraine, envoyons à ces militaires qui sont supposés donner leur vie pour une cause que nous ne semblons peut-être pas prendre à la hauteur de sa gravité ?
Je soutiens que si nous parvenons à comprendre pourquoi nos militaires ne veulent pas se battre jusqu’au sacrifice suprême, alors nous comprendrons comment battre le Rwanda. Cette émotion que nous ressentons aujourd’hui avec la situation d’Uvira disparaîtra-t-elle dans quelques semaines, telle un fait divers, au profit du plaisir d’un concert polémique, d’une actualité amoureuse publique ou d’une question triviale de politique politicienne ? N’allons-nous pas, une fois que l’habitude de voir Uvira hors du giron républicain sera installée, retourner à nos préoccupations habituelles, loin du champ patriotique ?
Plus globalement, sommes-nous réellement en mode « nation en guerre » ? Ne sommes-nous pas tous coupables d’une certaine indifférence face à la gangrène qui ronge l’Est, simplement parce que cela nous semble loin — du moins jusqu’à ce que nous comprenions que la particularité d’une gangrène non soignée n’est pas de guérir par l’oubli, mais d’évoluer jusqu’à devenir inguérissable, voire mortelle ?
Que nos dirigeants réveillent la nation, et qu’unis, nous mettions tous nos efforts vers la seule cause qui compte aujourd’hui : la préservation de notre pays.