C’était une soutenance publique magistrale rythmée par des applaudissements frénétiques et des cris de joie qui restera gravée dans les annales de l’Université libre de Bruxelles (ULB). Face un à Jury fédérateur et transcontinental (Europe – Amérique – Afrique), le brillantissime Norbert Mpunga Yoka a parfaitement maîtrisé son sujet au point d’obtenir la plus haute mention sous les regards très émus de ses amis, sa famille et de son mentor et Rapporteur du Bureau de l’Assemblée nationale de la RDC, le Professeur Jacques Djoli Eseng’Ekeli, venu spécialement au Royaume de Belgique pour assister à ce couronnement scientifique dans le campus du Solbosch, le mercredi 10 décembre 2025.
Religieusement, le Jury et l’assistance ont suivi le développement, par le récipiendaire Norbert Mpunga Yoka, de la dissertation originale intitulée : « L’Etat de droit chez Hans Kelsen et Jürgen Habermas. Enjeux pour une gouvernance démocratique. » en vue de l’obtention du grade de Docteur en Philosophie.Thomas Berns (Président du Jury), Benoit Frydman (Promoteur), Jean Onaotsho Kawende (Co-promoteur, Université des Sciences de l’Information et de la Communication, RDC), Stefan Goltzberg (Secrétaire du Jury), Julie Allard (ULB), Thomas Hochman (Université Paris Nanterre) et Bjarne Melkevik (Université Laval, Canada) ont tous été convaincus par le doctorant Norbert Mpunga Yoka après lui avoir mitraillé des questions. Baptême de feu parfaitement réussi. Les deux promoteurs se sont exprimés avant que leur poulain passe à la soutenance de sa thèse.
Eloges des encadreurs
D’abord, le Professeur Jean Onaotsho Kawende a parlé à son « Cher Astro » avec son cœur comme suit : « Je voudrais m’adresser à vous aussi, non pas déjà pour le remarquable résultat auquel aboutit votre dissertation doctorale, mais avant tout de votre parcours académique en tout point de vue exceptionnel, dont le destin m’a fait le privilège inespéré d’être à la fois adjuvant et témoin depuis l’Université Catholique du Congo où tu comptais parmi les plus brillants étudiants et à l’Université des Sciences de l’Information et de la Communication où j’ai bénéficié de votre précieuse collaboration comme assistant et comme chef des travaux. Ainsi, j’admire l’ouverture d’esprit et la lucidité scientifique qui vous ont permis d’intégrer, autant que faire se peut, les observations des membres du Jury et dont le résultat aboutit à une formulation claire et sans équivoque de votre thèse… »
Le Professeur Onaotsho a aussi jeté d’autres fleurs au récipiendaire en ces termes : « … Le travail que Norbert Mpunga soumet ici à notre examen est en tout point de vue remarquable et ses résultats admirables. Il en va de la thématique étudiée jusqu’à la pensée autonome qu’il esquisse comme contribution personnelle au terme de cette dissertation doctorale. A ce titre, la thèse de Mr Norbert Mpunga représente une contribution notable au progrès de la science du droit en général et de l’intelligence de la question de l’Etat de droit et de la gouvernance démocratique, en particulier. En effet, en choisissant d’étudier cette thématique à partir et au-delà aussi bien de Kelsen que de Habermas, Mr Norbert Mpunga a cerné une problématique d’une grande actualité tant scientifique que socio-politique. Plus que cela, sa confrontation de Kelsen et de Habermas constitue aujourd’hui l’une des versions les plus élaborées de la question. En fait, l’approche que Norbert Mpunga mène sur ces deux coryphées de la théorie de l’Etat de droit se situe à la croisée des disciplines aussi diverses que la philosophie du droit, la sociologie, les sciences politiques, etc. »
Selon le co-promoteur Jean Onaotsho, l’originalité de la thèse soutenue par Norbert Mpunga Yoka ne semble souffrir d’aucun doute. « Elle constitue une synthèse inédite tant dans sa forme, son articulation que dans son argumentation », conclut-il. Les textes philosophiques sont critiquables, mais pour les non philosophes (non-initiés) ce n’est guère facile de parcourir, de bout en bout, le texte de Mr Mpunga sans transpirer, a fait observer le co-promoteur. C’est la même appréhension qu’a eu notamment le Professeur Bjarne Melkevik de l’Université Laval au Canada.
Immédiatement après, le promoteur Benoit Frydman est intervenu. Son speech était axé sur le parcours de Mr Mpunga tout au long de cette année académique et qui a abouti à cette thèse doctorale. Il a souligné l’effort tout à fait exceptionnel du récipiendaire qui était buté à quatre ordres de difficultés, particulièrement avec l’administration pour l’obtention d’un titre de séjour afin d’établir le travail doctoral. « Mr Mpunga a fait sa thèse sur fond propre et très loin de sa famille », a-t-il martelé. Malgré tout, le résultat est remarquable.
Au cœur de la dissertation doctorale
« L’Etat de droit chez Hans Kelsen et Jürgen Habermas. Enjeux pour une gouvernance démocratique. » Dans son mot d’introduction, Norbert Mpunga Yoka a évoqué les raisons qui l’ont poussé à choisir ce sujet et a justifié le choix porté sur les deux auteurs, Hans Kelsen et Jürgen Habermas. Dans son développement, il a abordé l’approche méthodologique ayant concouru à la structuration théorique de sa recherche avant d’exposer la thèse qu’il défend.
« Le point de départ de cette recherche s’enracine dans un constat préoccupant et brûlant portant sur la crise de l’Etat de droit et de la démocratie […] Le choix du sujet s’inscrit dans cette dynamique conceptuelle, de vouloir répondre à la crise de l’Etat de droit et de la démocratie par un travail de revisitation théorique de la gouvernance démocratique face aux défis contemporains en nous inspirant de Kelsen et Habermas. Dans ce contexte, l’objectif visé en choisissant un tel sujet consiste à repenser de manière structurelle et intelligible les fondements normatifs et intersubjectifs de l’Etat de droit, ainsi que de la gouvernance au sein de notre univers contemporain. », a expliqué Norbert Mpunga.
Après avoir mentionné quelques contraintes, le récipiendaire a indiqué que Kelsen est classique dont la profondeur de la pensée reste méconnue, mais un classique indispensable dans le domaine de la théorie du droit et de l’épistémologie juridique. Il fournit un cadre théorique exemplaire de la systématisation de la théorie juridique de l’Etat. Quant à la théorie habermassienne de l’Etat de droit, elle vise la reconstruction, mieux la légitimation du droit grâce à l’activité communicationnelle. Chez Habermas, le droit est fondamentalement intersubjectif.
Norbert Mpunga Yoka a énuméré quelques points autour desquels la thèse défendue dans ce travail s’articule : L’Etat de droit contemporain ne peut être consolidé ni réalisé sans une construction dialectique profonde entre la validité normative, telle que théorisée par Kelsen, et la légitimation démocratique, telle que développée par Habermas. « Cette articulation me semble indispensable pour dépasser la tension traditionnelle entre légalité et légitimité », a-t-il ajouté. Légitimité, légalité et efficacité sociale auront été les mots-clés de ce travail scientifique.
L’auteur de la thèse conclut que son travail n’a pas cherché à clore le débat sur la question de l’Etat de droit et de la démocratie, mais à ouvrir un nouvel horizon conceptuel afin de répondre efficacement aux exigences d’une gouvernance démocratique confrontée à des défis inédits. Comme l’a souligné le co-promoteur, l’écriture du texte est admirable ; le texte est rédigé dans un style limpide marqué par une tonalité philosophique notable.
A la fin de la cérémonie de soutenance de la thèse, le diplôme de Docteur en Philosophie a été décerné, sous des frénétiques applaudissements et cris de joie, à Norbert Mpunga Yoka avec la plus haute mention pour le compte de la Faculté de Philosophie et des Sciences sociales de l’ULB. Pour joindre l’utile à l’agréable, une soirée post-soutenance a été organisée à Bruxelles le samedi 13 décembre 2025 pour célébrer le lauréat. Sa charmante épouse Myriam Tshiela Mpunga, son fils Roland Mpunga, sa sœur Nadège Mpunga qui l’a toujours soutenu, son frère Patrick Mpunga, le reste de sa famille, sa belle-famille ainsi que ses encadreurs et amis ont festoyé jusque tard dans la soirée. C’est le début d’une nouvelle carrière pour Astro. Gloire à Dieu.
James Mpunga Yende