Le Ministère du Genre, Famille et Enfant franchit une nouvelle étape dans la consolidation de son action publique. La Ministre Micheline Ombae Kalama a présidé, du lundi 22 au mardi 23 décembre 2025, l’atelier de renforcement des capacités destiné aux cadres et agents de son cabinet et de l’administration, en partenariat avec CUSO International. Les travaux se sont tenus dans la salle polyvalente Marie-Ange Lukiana, à Kinshasa, et s’inscrivent dans une dynamique de professionnalisation et de performance au service des populations.
Au cœur de cette initiative : la volonté de doter l’appareil administratif d’outils concrets pour mieux répondre aux défis persistants liés au genre, à la famille, à la protection de l’enfant et à la protection sociale. Dans son discours d’ouverture, la Ministre a dit porter un « profond sentiment de responsabilité » face aux réalités du pays, tout en exprimant une « grande espérance » quant à la capacité des institutions à produire des changements mesurables, au plus près des communautés.
Un réarmement intellectuel et moral
L’atelier est présenté comme un moment stratégique de réarmement intellectuel et moral. Pour la Ministre, il ne s’agit pas d’une formation de plus, mais d’un cadre de relance qui doit revitaliser l’engagement des agents publics, renforcer la cohérence des interventions et améliorer la qualité des réponses apportées aux victimes et aux personnes vulnérables.
Dans cet esprit, CUSO International a été salué pour son accompagnement technique et financier. Micheline Ombae Kalama a insisté sur la valeur ajoutée d’un partenariat qu’elle qualifie de « profondément humain », allant au-delà d’un simple appui institutionnel. L’objectif affiché : renforcer la capacité du ministère à mieux prévenir, encadrer et traiter les problématiques liées aux violences, aux inégalités et aux atteintes aux droits fondamentaux.
Les travaux s’articulent autour de trois priorités jugées centrales :
– La lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), avec un accent sur la prévention, la prise en charge et la coordination des interventions ;
– La promotion de la masculinité positive, comme levier de transformation sociale et de réduction des comportements violents ou discriminatoires ;
– L’appropriation des instruments juridiques nationaux et internationaux** relatifs aux droits des femmes, des enfants et des familles, afin de renforcer l’action publique, la redevabilité et l’efficacité des mécanismes de protection.
La Ministre a qualifié ces thématiques de « concrètes et vitales », rappelant qu’elles touchent directement les réalités quotidiennes des Congolaises et Congolais, notamment dans les milieux où l’accès à l’information, à la justice et aux services sociaux demeure limité.
Micheline Ombae Kalama a inscrit cet atelier dans la vision du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, présenté comme Champion de la masculinité positive, ainsi que dans les orientations du gouvernement dirigé par la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka.
« On ne construit pas une nation durable en laissant une partie de ses citoyens en marge », a-t-elle rappelé, appelant à des politiques publiques mieux exécutées et mieux incarnées par l’administration.
Au-delà des lois et des textes, la Ministre a insisté sur l’impératif d’équiper les agents : méthodes, réflexes, compréhension des cadres juridiques, capacités de coordination et sens du service public. « Le renforcement des capacités n’est pas une option, mais une nécessité stratégique », a-t-elle martelé, invitant les participants à devenir des acteurs du changement, des relais de transformation et des points focaux efficaces, y compris dans les zones les plus enclavées.
Cet atelier se veut ainsi davantage qu’un rendez-vous académique. Il est présenté comme un acte d’engagement collectif en faveur de la justice sociale, de la protection des personnes vulnérables et de la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes avec l’ambition de traduire les orientations nationales en actions tangibles sur le terrain.
Nathan Mundele