Plus elle entend parler de guerre
Plus elle aimerait être ailleurs
Etre en dehors de la terre
Regarder de loin sa misère
Mère de tous les déserts
Mais, il n’y a pas d’ailleurs
Un autre endroit que l’univers
Où il n’y a pas des rivières
Des maux ou des mers
Il n’y a pas d’endroit sans l’amer
Elle peut quitter son village
Quitter sa maison faire un voyage
Quitter son pays ou son paysage
Changer de virage ou rivage
Changer des pages ou des passages
Mais, la planète a le même visage
Partout elle a toujours d’orages
Partout il y’a défilé des mirages
qui prennent le monde en otage
Des âmes en cage dans leurs étages
Nombreux quittent leur contrée
En pensant quitter les fanés
Ils quittent les ruinés pour le ruinés
La terre usée pour la terre abîmée
Oubliant que toute la terre a des vallées
Toutes les villes éclairées
Au soleil toutes les villes écœurées
A la noirceur de la nuit altérée
Aux lumières enterrées
Etoiles et lunes égarées
Plus elle entend des pleurs
Plus elle tremble de peur
Elle aimerait être ailleurs
A un endroit plus meilleur
Par-delà la terre et sa terreur
Elle pose la main sur son cœur
Son jardin des fleurs
A ses roses elle rend honneur
Sous la déclamation du malheur
Elle s’invente des vœux en couleur
Mais, comment s’évade-t-on ?
De l’espace de ce soleil moribond ?
A-t-elle déjà vu des horizons
Sans larmes, sans poison ?
C’est la vie dans toutes ses saisons
Plus la peine atteint le plafond
Plus l’écho de son averse est profond
Elle se meurt sur son lit elle fond
En chagrins dans sa maison
Et ses vouloirs inertes dans le fond…
Florence Meta