Dans un communiqué rendu public lundi 3 juin dernier, l’Association Africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO) invite le Président de la République à remettre en place la Patrouille financière. Selon le coordonnateur national de cette Ong, Jean-Claude Katende, mettre fin à la patrouille financière, c’est exposer les fonds et les biens publics à la prédation des mandataires. L’ASADHO est vivement préoccupée par la décision de l’Inspecteur général des Finances de mettre fin aux missions d’encadrement qu’il avait envoyées auprès des entreprises et Etablissements publics. L’ASADHO a, par ailleurs, relevé que les missions d’encadrement communément appelées Patrouilles financières, permettent de surveiller les dépenses et les recettes de l’Etat. Elle est une des meilleures stratégies mises en place par l’IGF pour empêcher les mauvais actes des gestions de la part des mandataires véreux, a-t-elle enchainé.
Au vu des résultats obtenus notamment, l’amélioration de la trésorerie dans beaucoup d’Etablissements publics, cette patrouille a été saluée par les organisations de la société civile et les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la RDC. L’ASADHO ne perd pas de vue que la patrouille financière a été très combattue par les prédateurs des fonds publics qui sont décidés d’y mettre fin. La levée de la patrouille financière appelle au retour du contrôle qui avait démontré ses limites en laissant les biens et les fonds publics à la merci des mandataires véreux.
C’est l’occasion de dénoncer le contrôle à posteriori, dans le contexte de la République Démocratique du Congo, dans la mesure ou les rapports sur les mauvais actes de gestion qui en découlaient aboutissaient rarement à des sanctions administratives ou à des poursuites judiciaires, insiste l’ASADHO.
Et de poursuivre que les obligations des mandataires qui ont été rappelées dans la lettre de l’Inspecteur général des finances ont toujours existé, mais n’ont jamais été respectées. C’est cette faiblesse qui a justifié la mise sur pied de la patrouille financière.
L’ASADHO espère que le Président Félix Tshisekedi qui milite pour la bonne gouvernance des finances publiques va s’opposer à cette décision et instruire l’IGF à poursuivre avec la Patrouille financière. Cette Ong recommande quant à ce, au Président de la République d’instruire l’IGF à remettre en place la Patrouille financière auprès des entreprises et établissements publics, à prendre des mesures urgentes pour que tous les individus qui menacent l’Inspecteur général des finances, en rapport avec ladite patrouille fasse l’objet des poursuites judiciaires.
Au FMI et à la Banque Mondiale : d’exiger des autorités congolaises la remise en place de la Patrouille financière auprès des entreprises et établissements publics pour une meilleure protection des fonds publics. Et aux organisations et à société civile, de se mobiliser pour que le Président de la RDC et l’Inspecteur général des finances remettent en place la patrouille financière.
Jackson Mutamba
