(Allied Democratic Forces, le 21/11/2022)
Maman, voici la lettre
De mon dernier souffle.
Maman, je n’ai que cinq mois.
Maman, ils m’ont tué.
Maman, ils t’ont blessé par balle.
Maman, ils m’ont tué.
Je ne suis qu’un nourrisson,
Je ne suis qu’un enfant,
Je ne suis qu’un innocent.
Je suis victime des tyrans.
Nouvelle attaque des combattants.
Une mère pleure sa création.
Les rebelles ougandais
Laissent un cantique des plaies.
Les serpents venimeux
Laissent un cœur brumeux.
Ce n’était qu’une vie,
Ce n’était qu’un avenir,
Un plus pour le sourire
Qui irradie l’existence.
Maman, voici la lettre
De mon dernier souffle.
Maman, je n’ai que cinq mois.
Maman, ils m’ont tué.
Maman, ils t’ont blessé par balle.
Maman, ils m’ont tué.
Je n’étais qu’un chemin
Tracé vers l’évolution,
Une vie en construction.
Je n’étais qu’une floraison,
Ils m’ont pris mes saisons.
Une mère pleure son univers.
En elle, un chœur des blessures.
En elle, des murs et des fissures.
En elle, un carnaval des déchirures.
En elle, un mont des morsures.
Ce n’était qu’un petit ange.
Ce n’était qu’une petite merveille
Qui avait des petits yeux au soleil.
Une fleur que l’on cueille
Et qu’on arrose au réveil.
Maman, voici la lettre
De mon dernier souffle.
Maman, je n’ai que cinq mois.
Maman, ils m’ont tué.
Maman, ils t’ont blessé par balle.
Maman, ils m’ont tué.
Florence Meta