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Dernier virage vers le 2ème  mandat, Félix Tshisekedi : voici les impératifs !      

Par La Prospérité
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*La décrispation politique, la démocratisation et la capitalisation du budget de 14 milliards USD.

Le Président F. Tshisekedi est déterminé à remporter l’élection présidentielle de 2023 pour exercer un second mandat comme timonier de la RDC. Légitime ambition. Indubitablement. Mais, sa matérialisation n’est nullement du registre onirique, telle une allègre déambulation sur un sentier velouté. L’équation est complexe.  En cette année 2023 amorcée dans la tangibilité de la balkanisation dans le Kivu-Ituri (le M23 ayant conquis Kitshanga), et les forces de l’EAC ayant créé une nébuleuse zone tampon, le Congo vogue sur un périlleux dernier virage, enfuméet boueux, vers les élections en 2023 (aussi incertaines). Putréfié davantage, le climat politique, social, sécuritaire, a noirci l’horizon électoral. Cela a même étiolé, à certains égards, l’acceptabilité de l’idée même de la seconde candidature du Président Tshisekedi à l’élection présidentielle. Dans un Congo dont l’unité nationale est oxydée, avec un échiquier politique hyper-empoisonné et noyé dans les conflits-déchirements haineux, une société étouffant dans les angoisses de la guerre du M23, un peuple exaspéré par la pauvreté découlant de l’injustice distributive, le tableau est sombre. Cependant, la politique est l’art du possible.

  • Après les collisions discursives et politiques souvent corrodantes, parfois assorties des affrontements physiques sanglants, les thèses et antithèses doivent rationnellement cheminer vers la synthèse cathartique, afin de remodeler le système politique pour le bien suprême de la Res Publica.

Dans cette optique, la thèse majeure de cette cogitation est que malgré le contexte couvert d’une épaisse brume de pessimisme, et en dépit du climat politico-sécuritaire délétère, il n’est pas totalement aberrant d’envisager un deuxième mandat du Président Tshisekedi, à condition que lui-même discerne et applique les impératifs politiques requis.Incontestablement, d’innombrables Congolais au pays et dans la diaspora cernent ce régime comme ayant lamentablement échoué et que M. Tshisekedi ne mérite même pas d’être éligible en 2023. Diamétralement opposés à la thèse du rejet total, les partisans du régime sont, eux, convaincus que le Président Tshisekedi, dont l’administration a triplé le budget national, mérite bel et bien un deuxième mandat. Après les quatre années d’antagonismes acerbes, il semble absolument impérieux, de tous les côtés du champ politique, de taire les antagonismes partisans en faveur d’une lecture froide des enjeux pour la cohésion nationale, la stabilité intérieure et la solidité exogène, au regard des périls régionaux. Les politiciens doivent voir plus loin que leurs intérêts égotistes et partisans. Une critique rigoureuse de la situation s’impose, au-delà des prismes et cloisonnements des hordes politico-courtisanes, pour être en mesure de choisir une option porteuse des bénéfices pour toute la République en summum bonum.

  • La rationalité politique moderne impose la logique du non-zero-sum game : des choix-options politiques maximisant les bénéfices et réduisant les pertes pour toutes les parties prenantes du champ politiqueetde la collectivité dans son ensemble…

Le regard le plus rationnel, délesté des émotions et instincts de la mort sur l’autre (propre à l’Etat de Nature hobbesien), est indubitablement celui de la game theory.  Dans cette optique, jusque-là le régime de Tshisekedi a opéré avec la logique du zero-sum game propre à un régime monocratique. Il a tout monopolisé en maximisant les gains politiques pour lui et son camp (tribalo-partisan) en écrasant-éjectant totalement et impitoyablement des autres acteurs du champ de la compétition pour le pouvoir. Il a imposé sa dictature, infligeant tortures et humiliations, sur les autres parties prenantes du système politique. Cela a ruiné l’unité nationale, déraillé la démocratisation et empiré la précarité sociale des Congolais. Sur ce registre, on note également l’intensification du rejet du régime par de larges portions des acteurs politiques (surtout ses anciens partenaires humiliés et frustrés), de la population, et des segments importants de la communauté internationale. Dans la République moderne, surtout dans le contexte d’un pays aussi vaste avec des segments tribalo-politiques ayant une destinée et un patrimoine communs, mais aussi porteurs de certaines idées et projets divergents, la rationalité politique moderne impose la logique du non-zero-sum game : des choix/options politiques maximisant les bénéfices et réduisant les pertes pour toutes les parties prenantes du champ politique et de la collectivité dans son ensemble. Le président rationnel et principiel, conscient de la nécessité de fédérer les compatriotes pour réaliser sa propre mission historique afin de propulser le pays vers sa destinée de grandeur, doit impérativement opter pour la justice distributive des ressources politiques, sociales, économiques, selon les prescriptions constitutionnelles de la gestion du pouvoir en démocratie. La violation de la Constitution non seulement détruit l’unité nationale et la démocratie, mais provoque surtout des injustices productrices des frustrations et de la violence politique. Inexorablement, cela mène vers l’extrémisme oppositionnel au pays et la radicalisation intellectuelle dans la diaspora. Et, de fil en aiguille, l’extrémisme oppositionnel interne et la radicalisation externe nourrissent les rebellions et sécessions. Dans le contexte actuel, la RDC porte tous les ingrédients pour l’implosion en chaîne de ces désastres. Notre conviction profonde est qu’il faille absolument éviter à la RDC la reproduction d’une autre séquence tragique de catastrophes politique, militaire et socio-économique en chaine et à large échelle. C’est possible. La force catalytique de la mutation susceptible d’éviter à la RDC cette apocalypse est le Président de la République. En ce début de l’année 2023, le Président doit opérer le dernier choix

  1. LA DECRISPATION ET LA SERENITE DU CHAMP POLITIQUE POUR RECONSTRUIRE LA COHESION ET L’UNITE NATIONALE

A moins de sombrer irrémédiablement dans l’enivrant délire du pouvoir, ou de souffrir de graves distorsions cognitives incurables, il est clair qu’en ce début de l’année 2023, la RDC est au comble d’un grave conflit politique découlant de la déviation constitutionnelle, traduite par l’érosion de l’élan de la démocratisation. Le régime a indéniablement à son actif la réalisation aussi avérée de la prouesse du triplement du budget national de la moyenne de 4$ milliards pendant la dernière décennie, en une projection de $ 14 milliards aujourd’hui. Mais, cette prouesse démonstrative de la productivité fiscale de l’Etat (sans une ascension du PIB dans la même proportion), ne porte aucun impact mélioratif ni sur la régression du système politique, ni du système économique (sous-industrialisé), ni sur les conditions sociales des populations et encore moins sur la précarité sécuritaire à l’Est du pays. Cette dimension architectonique est à cerner froidement pour mieux envisager lucidement les actions correctives.

Fondamentalement, au plan du système politique, dont dépendent les autres compartiments de la vie dans toute société, les violations délibérées de la constitution par des calculs partisans de la maximisation des gains politiques (zero-sum game politics), en imposant des pertes maximales (et balafrantes) aux autres, traduit une diffraction, voire une fissure de la matrice normative politico-sociétale du pays. En d’autres termes, les référents fondamentaux du Contrat Social (le Concordat Républicain de Sun City) sont méprisés et donc rejetés. Nous sommes donc un système politique et une société en conflit majeur, porteur même du danger de la scission de la nation à cause de la crise interne sur les termes du Concordat Républicain. En réalité,  nous sommes en pleine crise de légitimité politique, car les termes du consensus normatif préservateur de l’ordre politique et social sont violés et méprisés par les détenteurs du pouvoir total. Or, dans toute l’histoire et la trajectoire des nations, comme l’ont démontré Peter Berger (1998 :353), Davidson et Rees-Mogg (1997 : 359), puisant chez Emile Durkheim, le socle normatif (encastré dans la Constitution porteuse de la volonté générale rousseauiste) d’un système politique et d’une société, est porteur des référents directionnels de la conscience collective. Ces termes fondateurs et coagulateurs sont indispensables non seulement à l’unité et la cohésion, mais surtout à la formation d’un sens collectif d’orientation et de finalité d’une nation.

Les juristes et autres constitutionalistes réductionnistes, souffrant d’insuffisance épistémique en Science Politique, ne comprennent pas que la violation répétée de la constitution et l’érosion de la démocratie, portent une signification plus profonde, aux conséquences plus expansives, qu’une simple délinquance constitutionnelle. Violer systématiquement la Constitution c’est mépriser les normes et principes fondateurs de ce qui nous unit et nous protège de la destruction mutuelle. Cela est d’autant plus vrai que l’injustice, les disfonctionnements, les vulnérabilités qui en découlent produisent les inimitiés, les animosités, empoisonnant toute la société. Dans cette optique donc, le Président de la République qui est le garant de la nation, a le devoir d’envisager les actions correctives suivantes :

  • Initier un symposium républicain pour la restauration de la cohésion et l’unité nationale avec pour finalité de déterminer les termes du remodelage du système politique par rapport aux nouveaux impératifs et enjeux tant nationaux, régionaux qu’internationaux ;
  • Prendre l’engagement d’un retour à la stricte conformité au Constitutionalisme Républicain et à ses valeurs de justice légale et distributive au niveau national et provincial pour solidifier l’unité nationale ;
  • Décréter une saison politique de convivialité à la fois interrelationnelle, discursive et communicationnelle propice aux échanges édifiants pour la sérénité du champ politique ;
  • Libérer tous les prisonniers politiques, journalistes et leaders d’opinion incarcérés, comme action de bonne foi pour la quiétude du champ politique ;
  • Sursoir les actions judiciaires politisées ;
  • Autoriser le retour sans harcèlements administratifs ou judiciaires illégaux des exilés politiques.

La politique dans le modèle de la polyarchie moderne (à laquelle la RDC aspire) se conçoit dans le prisme des échanges entre  citoyens et groupes des citoyens, par des offres et des demandes politiques, exigeant des compensations, des concessions, des compromis, de part et d’autre, pour un équilibre du système politique. A l’antipode, la monocratie, qui est un symptôme d’égotisme individuel-tribalo-partisan dénué de rationalité républicaine, produit le reflexe suicidaire à la longue « de tout le pouvoir pour moi ou pour nous » et la marginalisation ou l’écrasement de tous les acteurs politiques porteurs des idées différentes ou des projets contraires aux nôtres. Or, la cohésion nationale signifie et implique la logique de l’acceptabilité de la différence avec rationalité et éthique humaniste. Il y a exigence de la faculté de transcendance des groupes primaires, pour admettre les divergences sans chercher à anéantir les autres.  Cela impose symétriquement une opposition repensée, aussi rationaliste et principielle – au lieu d’une opposition folklorique, régressive, essentiellement opportuniste et adversative. Cependant, le Président de la République demeure le premier promoteur de cette sérénité politique propice à la cohésion nationale fondée sur l’adhésion aux idéaux encastrés dans la Constitution de la République. 

  • LA RELANCE DE LA DEMOCRATISATION AVEC LES INSTITUTIONS ETATIQUES D’UNE STRICTE FONCTIONALITE PERFORMANTE EN CONFORMITE AVEC LES PRINCIPES CANONIQUES DE LA REPUBLIQUE

Le processus de la démocratisation déclenché depuis 2003, après l’écroulement de la première expérience de démocratie de 1960 à 1965, puis le rejet de ladite démocratie pendant 32 ans sous la dictature de Mobutu « Roi du Zaïre », n’a pas été parfait certes. Mais cette dynamique a restructuré le système politique pour l’acceptation des idées, des aspirations, voire des critiques, de toutes les parties prenantes au nouveau contrat social produit à Sun City en 2002. L’idée-force fondamentale du nouveau système politique est celle du refus de l’imposition de l’agenda politique d’un seul groupe politique sur tous les Congolais. Sur base de l’expérience  des sécessions, rebellions, toutes produites par les frustrations, l’oppression des autres par un individu et sa horde tribalo-partisane, la « Volonté Générale » sous-tendant le nouveau Concordat Républicain est celle de la consécration d’une « polyarchie » au sens de Robert Dahl. Dans cette Troisième République en disjonction avec le despotisme mobutien, le pouvoir doit nécessairement être exercé par répartition ou distribution, avec des attributions limitées, pour son efficacité et sa performance institutionnelle productive. Et cela, horizontalement par la séparation des institutions nationales et verticalement par la décentralisation. Or, justement, en plus de l’érosion de la cohésion nationale et la destruction de l’unité des Congolais, la RDC vit une réelle régression à la monocratie Zaïroise. C’est aussi une vérité granitique.

Pensant avoir la totalité du pouvoir pour décider efficacement sur toutes les matières, la Présidence de la République a violé les principes du régime semi-présidentiel, évaporé le canon sacrosaint de la séparation des pouvoirs institutionnels, tout en rejetant pratiquement la décentralisation. A ce sujet, l’acte le plus éloquent est la suppression du ministère de la décentralisation qui s’occupait de la mission complexe d’impulser le développement des provinces et entités décentralisées.  Tout cela a reproduit les angoisses, frustrations et craintes inhérentes à une sorte de colonisation endogène par le détenteur du pouvoir total et sa horde tribalo- partisane. On est passé de facto de la doctrine même du semi-présidentialisme au présidentialisme impérial aux pouvoirs illimités et incontrôlables, qui prohibe l’humanité pensante des citoyens porteurs des choix libres, tout en obstruant la fonctionnalité performante des institutions centrales et provinciales pour répondre aux besoins et aspirations des populations. Cela est manifesté par les arrestations arbitraires, l’oppression humiliante par l’ANR au service de la présidence, la manipulation du pouvoir judiciaire contre les adversaires voire les partenaires politiques, et la vassalisation du Parlement. Et même la guerre du M23 qui déstabilise le pays est la conséquence d’un pouvoir total incontrôlé, qui initie des actions diplomatiques et militaires clandestines et opaques, même avec des forces prédatrices de la RDC.

Cette déviation multi-systémique, productrice des dysfonctionnements institutionnels, appelle des actions correctives suivantes de la part du Président de la République garant de la Nation :

  • L’engagement à la conformité aux canons du régime semi-présidentiel et de la décentralisation ;
  • Le renforcement de la pratique de la séparation institutionnelle rendant possible un fonctionnement performant (avec évaluation permanente et concertations appropriées), dans le strict respect des procédures définies dans la Constitution et les Lois de la République ;
  • L’élection de nouveaux présidents des chambres du parlement (operateurs parlementaires crédibles et innovants capables de faire respecter l’indépendance de leurs chambres respectives), dans la stricte application de leurs règlements intérieurs ;
  • La restauration de la majorité parlementaire produite par le Peuple par la voie des élections, et son engagement à opérer aussi dans la stricte conformité à la Constitution sans aucune interférence illégale contre la Présidence de la République ou le Gouvernement ;
  • La formation d’un nouveau gouvernement de la cohésion nationale avec la mission d’impulser l’organisation des élections inclusives et crédibles, raviver les FARDC pour une paix durable à l’Est, tout en posant les jalons de la capitalisation de la productivité budgétaire pour le développement socioéconomique accéléré et la reconstruction expansive, intégrant le projet de développement des 145 provinces ;
  • L’interdiction formelle des arrestations arbitraires, cavalières et humiliantes des opposants, communicateurs politiques, leaders d’opinion, journalistes, par l’ANR, sauf pour motifs sécuritaires graves et avérés.

La démocratie n’est pas seulement essentiellement un système politique, mais aussi une praxis politique humanisante focalisée sur la facilitation de l’éclosion du meilleur de chaque citoyen par l’expression de ses pensées, ses idées, ses projets, dans ses relations avec les autres, l’Etat et la société. Dans un pays et une société qui recherchent encore les modalités de leur transformation substantielle, le Président doit avoir la conscience de cette fonction humaniste de la démocratie. Cela exige une élévation spirituelle, une ascension intello-idéologique, afin de modeler l’Etat et les institutions comme instruments de cette noble mission de la création des conditions de la floraison du meilleur Etre individuel et collectif congolais. La démocratie impose un certain effort intellectuel et éthique, une mutation de l’Etre.

  • LA CAPITALISATION DE LA PROUESSE DU BUDGET DE $14 MILLIARDS, LE DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE ACCELERE ET LA RECONSTRUCTION EXPANSIVE DE LA RDC

Le régime animé par l’acteur politique et social Felix Tshisekedi n’est absolument pas d’une nullité intégrale irréversible. Certes, dans les tensions politiques et sociales aigües, il y a eu des affirmations hyperboliques d’un bilan irrémédiablement négatif. Cependant, même dans cette hypothèse, un bilan négatif ne signifie pas nécessairement qu’il n’y a aucun iota de production. Des investissements à production projetéeà moyen terme ou des dettes pour relancer la production peuvent contribuer à la contraction du bilan, mais avec une rentabilité significative dans un autre rayon du système d‘exploitation. Cette « rationalité économique bilantaire » permet de mieux comprendre que malgré les autres déficits indéniables du régime Tshisekedi, la prouesse du triplement du budget national est non seulement indéniable mais surtout révélatrice d’énormes potentialités à capitaliser pour le bien commun des Congolais.

Sous la lumière de cette prouesse, on peut cerner trois révélations et potentialités essentielles à capitaliser pour cimenter la cohésion nationale, impulser la démocratisation et surtout lancer un développement économique accéléré et une reconstruction sociale expansive. Primo, il est indispensable de cerner au plan strictement technique, que la prouesse du triplement du budget indique que l’Etat Congolais possède une productivité fiscale plus élevée dont la capacité se révèle progressivement et que même la barre de $14 milliards peut être dépassée pour atteindre les $25 milliards (si les innovations économiques propulsent le PIB à$85 milliards dans 5 ans, par exemple). Pour tous les Congolais, quelle que soit leur sensibilité politique, cette démonstration est porteuse d’une immense puissance d’éclairage des horizons plus larges d’un Etat capable de produire plus pour se transformer lui-même, et pour des meilleures allocations aux besoins existentiels collectifs. Ce discernement réduit déjà un gros morceau du pessimisme sur le Congo. Secundo, au plan métapolitique, au-delà du regard exigu braqué sur la seule toile fiscale, budgétaire et financière, Il y a dans cette prouesse une dimension politico-symbolique très élevée. Le message constructif à discerner est : au milieu des contradictions assourdissantes et aveuglantes, un certain aspect du rêve d’un Etat Congolais puissant capable de produire plus pour subvenir aux besoins de ses populations, se matérialise déjà dans certains aspects où l’impossible commence à devenir une réalité. Sous le régime J. Kabila, surtout avec le PM Matata, le Congo avait également connu une prouesse économique historique aussi révélatrice, ayant ouvert nos yeux sur la possibilité du Congo Emergent. Mais, dans les divergences internes de ce régime-là (avec des crocodiles du régime déterminés à dévorer le PM Matata), aucune synergie politique de propulsion nationale ne fut actionnée pour un développement accéléré. Tertio, et c’est ici le vrais défis politique, le Président et son régime ont la possibilité de rentabiliser politiquement cette prouesse fiscale porteuse d’une symbolique métapolitique, pour réaliser l’Etat des Droits-Créances (en plus de l’Etat de Droit juridique) par des allocations équitables des portions augmentatives du budget national. Il faut donc au-delà des incantations auto-satisfaisantes militantes sur l’amélioration du budget, déployer une intelligente élévation intello-idéologique pour cerner et discerner les véritables possibilités de l’accélération de la réinvention de l’Etat, du système politique et plus loin de la société, grâce à cette prouesse du triplement du budget. A cet effet, les actions mélioratives suivantes sont envisageables :

  • Implémenter de toute urgence une standardisation moderne des allocations budgétaires dans la norme de 35 % aux besoins institutionnels et 65% aux besoins sociaux et en investissements pour les infrastructures et le développement accéléré et la reconstruction expansive au-delà des territoires jusque dans les villages les plus reculés de la RDC ;
  • Enclencher une drastique politique d’élimination de la monopolisation du trésor public par l’oligarchie politique et ses courtisans animant les institutions (et leurs cabinets pléthoriques), par une réduction des allocations en rémunérations et charges de fonctionnement, grâce à une modalité permanente de monitoring mensuel des dépenses publiques par institution, ministère, agence, régie, avec l’introduction de la publication d’un journal mensuel de la gestion financière étatique (gouvernance démocratique transparente) ;
  • Introduire un système de justice distributive des ressources financières de la République par la définition des « allocations d’office pour la reconstruction autonome des provinces » basée sur des « projets d’émanation locale » (non imposés par l’oligarchie techno-prédatrice centrale afin d’éviter le dictat, les déboires et la corruption dans les multiples programmes présidentiels).Cela, grâce à l’opérationnalisation de la caisse de péréquation en double synchronisation avec un programme spécial de la modernisation de l’agriculture et d’industrialisation,  auquel sera arrimé le programme de développement de 145 territoires pour sa soutenabilité dans la durée ;
  • Le lancement d’un capitalisme d’Etat agressif dans le model Chinois pour créer une véritable puissance économique et financière nationale, par investissement des capitaux dans les entreprises minières de transformation sur la piste de la diversification-densification économique et la promotion des capitalistes Congolais dans les secteurs stratégiques financiers, bancaires et industriels.

La rationalité politologique de ces propositions est que les richesses nouvelles produites doivent, par obligation éthique de justice au sens de John Rawls, nourrir la cohésion nationale grâce à la distribution équitable des ressources financières de la République. Le deuxième mandat sera difficile à remporter avec un budget triplé, sans aucune amélioration significative, plus au moins dans les mêmes proportions, des conditions sociales des populations et sans aucun impact dans chaque ville et village de la RDC en termes du développement humain (évaluable en IDH). De même, il est tout à fait aberrant de se limiter aux délectations intellectuelles cloitrées et aux déclamations militantes de la performance technique du triplement du budget national. Il est urgent et indispensable que les stratégistes et communicateurs idéologiques éclairés du régime démontrent un véritable génie d’Etat pour définir les termes de la rentabilisation des richesses nouvelles inhérentes à cette prouesse indéniable. Il est  indispensable de capitaliser cette performance budgétaire afin d’assurer une productivité générale du pays (en PIB) durable, basée sur l’impulsion de la croissance du PIB dans les proportions relativement analogues  notamment,  par l’augmentation de la part du financement étatique de la diversification-densification industrielle.

Conclusion

LE PRES. TSHISEKEDI A LA DERNIERE OCCASION DE REORIENTER SON REGIME POUR PILOTER LA RDC VERS SA DESTINEE DE GRANDEUR

L’histoire offre au Président Tshisekedi une dernière opportunité, en ce début de l’année 2023, amorçant le dernier virage vers les élections dans 11 mois, de se repenser, panser les blessures politiques et sociétales causées par son régime, recentrer son leadership pour piloter sa dispensation et la RDC vers les nouvelles aires de sa destinée de Nation Puissante au cœur de l’Afrique. A cet effet, il est appelé à organiser sa propre retraite de méditation, d’autoévaluation et d’évaluation de son régime en fin mandat, renouveler son entourage stratégique-politique, pour une réorientation stratégique et opérationnelle, susceptible de lui ouvrir la voie vers le second mandat.

Dans la même veine, l’UDPS, doit avoir le courage d’organiser aussi sa propre retraite d’autocritique comme parti-pilier du régime, évaluer son opérationnalité idéologique, institutionnelle, et son impact sur l’Etat et la société, pour définir les termes de sa propre réinvention au regard des défis des élections générales de 2023.

Le Président Tshisekedi fait face à l’occasion historique ultime, à un moment d’inflexion de la trajectoire politique de la RDC, pour choisir d’entrer dans l’histoire comme le « game changer statesman» du système politique et économique, ou de sombrer dans les annales historiques comme un obscur despote imperméable  aux idées transformatives.Mupiluke Wa Ku Mwanza Ngoma/Analyste Politique

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