Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, l’ambassadeur congolais à l’ONU a réclamé l’organisation d’une nouvelle réunion d’urgence pour évoquer le conflit au Kivu.
La « paralysie » des Nations Unies aurait permis la prise de Bukavu par le M23 et aggravé la situation au Kivu. Alors que le groupe rebelle allié aux troupes rwandaises a pénétré dans la capitale provinciale du Sud-Kivu vendredi 14 février, Kinshasa a adressé une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU pour se plaindre de son manque de mobilisation au regard de la situation en RDC.
« Mon gouvernement est indigné de constater que le Conseil de sécurité, paralysé par on ne sait quelle maladie, n’a pu être en mesure de se prononcer, et ce en dépit de la gravité de la situation », a affirmé l’ambassadeur congolais à l’ONU Zénon Mukongo Ngay, dans une lettre consultée par l’AFP. Une position qui aurait permis de laisser « libre cours à la poursuite de l’occupation illégale des territoires congolais par les Forces de défense du Rwanda et leurs supplétifs du mouvement terroriste du M23 », a-t-il assuré.
D’après le représentant congolais, « l’inaction et l’attentisme du Conseil de sécurité n’ont fait que perpétuer l’aggravation de la situation, allant jusqu’à la prise [de Bukavu] ». Zénon Mukongo Ngay a également pointé du doigt le rôle du Rwanda dans ce conflit, qu’il a accusé d’être devenu le « laboratoire de l’instabilité dans la région des Grands lacs ».
La RDC réclame à nouveau des sanctions
En plus de souhaiter une nouvelle réunion du Conseil, l’ambassadeur congolais a appelé l’ONU à agir de manière « décisive et immédiate ». Il a par exemple réitéré sa demande de sanctions envers Kigali, en particulier des sanctions individuelles contre des responsables politiques et militaires rwandais. Un embargo sur les exportations des ressources naturelles en provenance du Rwanda a également été évoqué.
Kinshasa continue par ailleurs de réclamer au Conseil de sécurité de l’ONU que ce dernier exige le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais. Dans la dernière version du texte vue par l’AFP, le gouvernement souhaite ce retrait ainsi que l’arrêt de l’avancée du M23 « sans préconditions », ainsi que la reprise de négociations entre Kinshasa et Kigali.
Tiré de Jeune-Afrique (Avec AFP)
