Accueil » Industries culturelles et créatives , RDC : les artistes et opérateurs culturels exigent des réformes dans la gestion des droits d’auteur  

Industries culturelles et créatives , RDC : les artistes et opérateurs culturels exigent des réformes dans la gestion des droits d’auteur  

Par La Prospérité
0 commentaire

Les membres de la coordination du Collectif des artistes et culturels (CAC-Asbl)

Les industries culturelles et créatives (ICC) sont les secteurs d’activité ayant comme objet principal la création, le développement, la production, la reproduction, la promotion, la diffusion ou la commercialisation de biens, de services et activités qui ont un contenu culturel, artistique et/ou patrimonial. Non seulement elles font aujourd’hui rayonner le savoir-faire des artistes, toute discipline confondue, mais aussi elles contribuent à l’expansion de l’économie et assurent la rentabilité dans le secteur des droits d’auteur des professionnels des arts dans le monde entier. Malheureusement, les ICC restent encore une théorie, loin de devenir une réalité en République Démocratique du Congo.

En effet, un plaidoyer pour les réformes  dans la gestion collective des droits d’auteurs des créateurs en République Démocratique du Congo a été lancé au terme d’une visioconférence organisée mardi 24 janvier entre les membres d’une structure de défense des intérêts des artistes à Kinshasa.

« Nous avons organisé cette rencontre en mode vidéo conférence afin de réfléchir et discuter à haute voix sur la situation actuelle dans le secteur des droits d’auteurs et droits voisins.  Il ressort que les talents ne manquent pas en RDC. Les artistes sont très créatifs et dynamiques mais ils ne jouissent pas des fruits de leur création à cause du manque de la politique culturelle et surtout du système de gestion qui a été instituée par le législateur depuis 1986 », a soutenu Roch Bodo, Coordonnateur du Collectif des Artistes et des culturels (CAC-Asbl).

Et d’ajouter : « L’Ordonnance-loi n°86-033 du 5 avril 1986 portant protection des  droits d’auteur  et droits voisins qui donne le monopole de gestion du secteur à la Société congolaise des Droits d’auteurs (SOCODA) est devenue quasiment obsolète. Elle nécessite impérativement une mise à jour au niveau du parlement. Les professionnels des arts et de la culture que nous sommes sont prêts à apporter leur expertise pour engager des réformes solides qui vont permettre aux artistes et entrepreneurs culturels de se retrouver ».

Pour le coordonnateur du CAC, cette rencontre virtuelle a été une aubaine pour croiser les idées afin de sortir des propositions persuasives pour redynamiser le secteur des droits d’auteur à l’ère de l’industrie culturelle créative (ICC).

Inefficacité et défaillance de la SOCODA

« Les créateurs  congolais font face à une situation précaire à cause non seulement de l’opacité dans la gestion de la SOCODA qui a failli à sa mission mais aussi de la gestion archaïque du secteur », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « Cette gestion catastrophique perturbe totalement le fonctionnement de cette société. C’est pourquoi les sociétaires devraient saisir cette occasion pour repenser entièrement l’approche de gestion. C’est aussi un moment idéal pour les ayants-droits de faire pression afin de réformer et d’intégrer le numérique dans la gestion de la SOCODA ».

Selon la structure, le secteur des droits d’auteur est une industrie à l’abandon et mal structurée en RDC. 

«Beaucoup d’artistes font face à des difficultés financières en raison du manque de structures de financement fiables, de la faible rémunération pour leur travail, et de l’absence de systèmes de droits d’auteur efficaces pour protéger et rémunérer leur création », indique le responsable du CAC-.

Et de poursuivre : « l’apologie de la piraterie des œuvres d’arts et la spoliation des droits d’auteur sont tellement répandues et empêchent les artistes de gagner un revenu équitable de leur travail».

Le Collectif des artistes et des culturels appelle à la résilience et à l’autonomie du secteur de droit d’auteur en s’adaptant au contexte de la nouvelle technologie de l’information et de la communication afin de renforcer la perception pour rentabiliser son économie.

«Avec des systèmes numériques, la SOCODA pourrait réduire sa dépendance à certaines sources de financement externes, en optimisant la collecte et la distribution des droits grâce à des processus automatisés. Au-delà de tout cela, la libéralisation du secteur des droits d’auteur a été soulignée comme étant une  recommandation principale de nos échanges», soutient le coordonnateur du CAC.

Et de renchérir : «Cela exige une transparence accrue et surtout une efficacité améliorée. Les technologies numériques offrent une traçabilité sans précédent de chaque transaction et distribution, rendant presque impossible toute tentative de détournement de fonds ou de corruption».

Libéralisation du secteur des droits d’auteur !

Les opérations numérisées, renseigne-t-on, signifient qu’une gestion plus rapide et plus précise, va permettre à la SOCODA de fonctionner avec moins de ressources tout en offrant un meilleur service à ses membres.

Pour les animateurs du CAC, toutes les propositions sorties de ce cadre  de discussion sur la réforme des droits d’auteurs et des droits voisins vont constituer une série de recommandations qui seront débattues en profondeur lors du prochain forum national sur la culture qui est une initiative du chef de l’Etat.

Il sied de noter que cette rencontre virtuelle a connu la participation des différents acteurs, journalistes –chroniqueurs, créateurs, opérateurs culturels ainsi que plusieurs autres artistes et professionnels de la culture évoluant à Kinshasa et à l’étranger

Jordache Diala 

You may also like

Laissez un commentaire

Quotidien d'Actions pour la Démocratie et le Développement

Editeur - Directeur Général

 +243818135157

 +243999915179

ngoyimarcel@ymail.com

@2022 – All Right Reserved. La Prospérité | Site developpé par wetuKONNECT