Une maladie existe depuis longtemps,
Elle renverse les firmaments.
Une maladie dégradante, massacrante.
Ce n’est pas une maladie d’amour,
C’est des enfants qui crient au secours.
Des enfants qui agonisent
Quand leurs ventres se grisent.
Les malaises crépitent
Et amputent la force
Ça sent les écorces des écorchés
Sous une joie effilochée.
Qui ne connaît pas cette maladie
Qui ne connaît ses symptômes :
Elle passe par tous les hommes.
Un ventre qui gronde, Gargouille,
Gazouille tel un oiseau,
Et là vous la tête sous l’eau.
La fatigue, les vertiges.
C’est le déluge,
La famine, elle extermine
Votre colline
A l’extrême,
Elle vous arrache vos diadèmes.
Elle, la famine.
C’est un virus qui n’a pas de Vénus.
Lorsqu’elle vous chope, elle vous chapote
Dites-moi,
Un élève qui n’a pas mangé,
peut-il mieux suivre son enseignant
pendant qu’il est noyé,
Paralysé par la faim ?
Un homme affamé, peut-il travailler
Energiquement sans bifurquer ?
Tel un patient inerte
dans un lit d’hôpital,
un ventre vide ça dépouille, ça mine l’énergie,
elle fond telle une glace.
L’énergie le moteur du corps humain,
et la nourriture, son carburant.
En manque d’alimentation,
l’homme est une voiture qui ne peut démarrer.
Et si on luttait contre l’insécurité alimentaire
Comme on lutte contre un virus ravageur ?
Et si on investissait plus dans les projets agricoles
Pour une production alimentaire illimitée, démesurée
Pour parler de satiabilité.
La famine est une guerre
Qui nécessite
une grande armée d’agriculteurs.
Nous voulons d’un Congo
obèse et non squelettique
Nous voulons d’un peuple
rassasié et non affamé.
Nous voulons d’un pays
riche et non pauvre.
Nous voulons d’un Congo où les assiettes
Sont satisfaites, comblées
Et non d’un Congo où
les marmites sont désertiques.
Florence Meta
