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Le Défi de l’Edification d’une Classe Moyenne en RDC : Un Impératif pour l’Equité Sociale et l’Avenir du Pays »

Par La Prospérité
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Par Jean Aimé Mbiya Bondo Shabanza, Vice-Président Fédéral et Représentant Adjoint en charge de la Politique et de la Diplomatie, Fédération des Etats-Unis d’Amérique

Introduction :

La République démocratique du Congo (RDC) est un pays riche en ressources naturelles, pourtant ses travailleurs et fonctionnaires endurent depuis des décennies une situation précaire, marquée par des conditions de travail indignes, des salaires insuffisants et une absence criante de protection sociale. Lorsque l’on compare la situation des travailleurs congolais à celle d’autres nations d’Afrique centrale également riches en ressources, on constate des disparités frappantes. Par exemple, le Congo-Brazzaville et le Gabon, tous deux riches en ressources naturelles comme la RDC, ont mis en place des politiques visant à diversifier leur économie et à promouvoir le développement socio-économique.

Au Gabon, par exemple, le gouvernement a lancé des programmes visant à développer les secteurs non pétroliers de l’économie, tels que l’agriculture, le tourisme et les infrastructures. Cela a permis de créer des opportunités d’emploi dans des secteurs diversifiés, réduisant ainsi la dépendance excessive aux exportations de pétrole et favorisant une croissance économique plus équilibrée. De plus, le Gabon a mis en œuvre des politiques de protection sociale et des programmes de logement abordable pour soutenir les travailleurs et leurs familles.

De même, le Congo-Brazzaville a entrepris des réformes pour diversifier son économie et investir dans des secteurs autres que l’exploitation pétrolière. Ces efforts ont conduit à la création d’emplois dans des secteurs tels que l’agriculture, la construction et les services, offrant ainsi des perspectives économiques plus larges aux travailleurs congolais. De plus, le gouvernement a investi dans des programmes de formation professionnelle et de développement des compétences pour améliorer la productivité et l’employabilité de la main-d’œuvre locale.

Cependant, malgré ces initiatives, les défis persistent dans toute la région. Les travailleurs congolais, tout comme leurs homologues dans d’autres pays d’Afrique centrale, continuent de faire face à des conditions de travail précaires, des salaires insuffisants et une protection sociale inadéquate. Le manque de diversification économique et la dépendance excessive aux ressources naturelles ont souvent entravé les efforts visant à améliorer les conditions de vie des travailleurs.

Face à cette réalité, il est impératif que la RDC et d’autres pays d’Afrique centrale intensifient leurs efforts pour promouvoir le développement économique inclusif, diversifier leurs économies et renforcer la protection sociale des travailleurs. En bâtissant une classe moyenne solide, ces pays peuvent créer un avenir plus prospère et équitable pour tous leurs citoyens, en exploitant pleinement leur riche potentiel économique et en assurant une répartition équitable des bénéfices de la croissance

I. La souffrance des travailleurs congolais : un héritage de décennies d’injustice

Depuis des décennies, les travailleurs congolais ont été confrontés à des conditions de travail précaires et des salaires indignes, malgré les riches ressources naturelles dont dispose le pays.

A. Conditions de travail précaires et salaires indignes :

Les travailleurs congolais sont souvent contraints d’accepter des emplois dans des conditions dangereuses et peu sécurisées. Dans des secteurs tels que l’exploitation minière, les accidents du travail sont fréquents en raison du manque d’équipements de protection adéquats et de la non-application des normes de sécurité internationales. Selon le rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) de 2022, le taux d’accidents du travail en République démocratique du Congo (RDC) est l’un des plus élevés au monde, avec une moyenne de 459 accidents pour 1000 travailleurs par an. Cette statistique alarmante met en évidence les risques considérables auxquels sont confrontés les travailleurs congolais dans divers secteurs économiques.

Les accidents du travail peuvent entraîner des conséquences graves, allant des blessures corporelles aux incapacités permanentes, voire à la perte de vies humaines. Ils sont souvent dus à des conditions de travail précaires, au manque d’équipements de protection adéquats, à des pratiques de sécurité insuffisantes et à un environnement de travail dangereux.

Des secteurs tels que l’exploitation minière, la construction, l’agriculture et l’industrie manufacturière, les travailleurs congolais sont exposés à des risques élevés chaque jour. Les accidents liés aux éboulements, aux explosions, aux chutes de hauteur, aux machines dangereuses, aux produits chimiques toxiques et aux conditions météorologiques extrêmes sont malheureusement courants.

Il est impératif que des mesures concrètes soient prises pour améliorer la sécurité des travailleurs en RDC. Cela comprend des efforts pour renforcer les réglementations du travail, mettre en œuvre des normes de sécurité plus strictes, fournir une formation adéquate aux travailleurs sur les pratiques de sécurité, et garantir l’accès à des équipements de protection individuelle appropriés sur les lieux de travail. En investissant dans la sécurité et le bien-être des travailleurs, la RDC peut réduire le nombre d’accidents du travail et créer un environnement de travail plus sûr et plus sain pour tous.

En outre, de nombreux travailleurs congolais sont confrontés à des salaires insuffisants qui ne leur permettent pas de subvenir à leurs besoins essentiels. Selon une enquête menée par le Bureau international du Travail (BIT) en 2021, plus de 60% des travailleurs congolais gagnent moins de 2 dollars par jour, ce qui est largement en deçà du seuil de pauvreté. Cette donnée met en évidence la réalité économique difficile à laquelle sont confrontés de nombreux travailleurs en République démocratique du Congo (RDC).

Les revenus insuffisants des travailleurs congolais entravent leur capacité à subvenir à leurs besoins fondamentaux tels que la nourriture, le logement, l’éducation et les soins de santé. Cette situation les maintient dans un état de précarité et les expose à un risque accru de pauvreté et d’insécurité économique.

Les conséquences de ces revenus limités vont au-delà de l’individu et touchent également les familles et les communautés dans leur ensemble. Les travailleurs ayant des revenus insuffisants ont souvent du mal à investir dans l’éducation de leurs enfants, à accéder à des soins de santé de qualité et à améliorer leurs conditions de vie. Cela crée un cercle vicieux de pauvreté qui peut être difficile à briser.

Il est essentiel que des mesures soient prises pour améliorer les conditions salariales des travailleurs en RDC, notamment en garantissant un salaire minimum décent qui leur permette de vivre dignement et de subvenir aux besoins de leur famille. En outre, des politiques visant à promouvoir la création d’emplois décents, à renforcer la protection sociale et à lutter contre le travail informel peuvent contribuer à améliorer la situation économique des travailleurs congolais et à réduire la pauvreté dans le pays.

De plus, les conditions de travail dégradantes et les salaires indignes contribuent à l’émigration massive de travailleurs congolais vers d’autres pays en quête d’opportunités meilleures et plus sûres. Selon les données de l’Organisation des Nations unies pour les migrations (OIM), plus de 5 835 806  travailleurs congolais ont émigré vers d’autres pays en 2021. Cette migration représente une perte significative de main-d’œuvre qualifiée pour la République démocratique du Congo (RDC).

L’émigration massive des travailleurs congolais peut être attribuée à divers facteurs, notamment les conditions économiques difficiles dans le pays, le manque d’opportunités d’emploi, les conflits et l’instabilité politique. De nombreux travailleurs congolais cherchent des opportunités meilleures et plus sûres à l’étranger, où ils espèrent trouver des emplois rémunérateurs et un niveau de vie plus élevé pour eux-mêmes et leur famille.

Cependant, cette émigration a des implications importantes pour le développement économique et social de la RDC. La perte de main-d’œuvre qualifiée peut entraver la croissance économique et la capacité du pays à relever les défis socio-économiques. De plus, l’émigration peut avoir un impact sur la structure démographique de la RDC et sur la dynamique sociale, en particulier dans les communautés d’origine des migrants.

Il est donc crucial pour la RDC de mettre en œuvre des politiques et des programmes visant à améliorer les conditions de vie et les opportunités d’emploi dans le pays, afin de réduire l’émigration et de favoriser le retour des migrants. Cela nécessite des investissements dans des secteurs clés tels que l’éducation, la santé, l’agriculture et l’industrie, ainsi que des réformes structurelles pour promouvoir la croissance économique inclusive et durable.

B. Absence de protection sociale adéquate :

  1. Infrastructure de santé sous-développée : La RDC souffre d’un manque d’infrastructures de santé adéquates, en particulier dans les zones rurales et les régions éloignées. Cela rend l’accès aux services de santé et à une assurance maladie fiable plus difficile pour de nombreux travailleurs congolais, qui peuvent être contraints de parcourir de longues distances pour obtenir des soins médicaux de base.
  2. Faible niveau de revenu et emploi informel : Une grande partie de la population active en RDC travaille dans le secteur informel, où les revenus sont souvent instables et les avantages sociaux inexistants. Les travailleurs informels ont moins de chances d’avoir accès à une assurance maladie ou à des congés payés, car ces avantages sont souvent liés à des emplois formels avec des contrats de travail.
  3. Manque de sensibilisation et de couverture sociale : Beaucoup de travailleurs congolais, en particulier dans les zones rurales, peuvent ne pas être conscients des avantages et des droits liés à une assurance maladie ou à des congés payés. Le manque de sensibilisation et d’éducation sur ces questions contribue à maintenir un faible taux de couverture sociale dans le pays.
  4. Problèmes de gouvernance et de gestion des ressources : Les défis en matière de gouvernance et de gestion des ressources peuvent entraver la mise en œuvre efficace de programmes de protection sociale, y compris ceux liés à l’assurance maladie et aux congés payés. Des problèmes tels que la corruption, le détournement de fonds et le manque de transparence peuvent compromettre la disponibilité et l’accessibilité des services sociaux pour les travailleurs congolais.
  5. Impact de la pandémie de COVID-19 : La pandémie de COVID-19 a exacerbé les vulnérabilités existantes en matière de protection sociale en RDC. Les perturbations économiques causées par la pandémie ont entraîné des pertes d’emplois et des réductions de revenus pour de nombreux travailleurs, rendant encore plus difficile l’accès à une assurance maladie et à des congés payés.

En résumé, l’accès limité à l’assurance maladie et aux congés payés en RDC est le résultat de plusieurs facteurs, notamment le sous-développement des infrastructures de santé, la précarité de l’emploi informel, le manque de sensibilisation, les problèmes de gouvernance et l’impact de la pandémie de COVID-19. Ces défis contribuent à maintenir une grande partie de la population active dans une situation de précarité financière et sociale.

C. Creusement de l’écart entre riches et pauvres :

  1. Inégalités de revenu et de richesse : Le creusement de l’écart entre les riches et les pauvres est souvent alimenté par des inégalités de revenu et de richesse croissantes. Dans de nombreux pays, les plus riches accumulent une part disproportionnée des revenus et de la richesse nationale, tandis que les pauvres voient leurs revenus stagnants ou diminuer. Les politiques fiscales et les pratiques de rémunération dans les entreprises peuvent contribuer à cette tendance, en favorisant les hauts revenus et en maintenant les salaires bas pour les travailleurs à faible revenu.
  2. Accès inégal aux opportunités économiques : Les inégalités économiques peuvent être exacerbées par un accès inégal aux opportunités économiques, telles que l’éducation, la formation professionnelle et l’accès au capital. Les individus issus de milieux défavorisés peuvent être désavantagés dès le départ en raison d’un accès limité à une éducation de qualité ou à des possibilités de formation professionnelle. Sans les compétences et les ressources nécessaires, ils ont moins de chances de trouver un emploi bien rémunéré ou de créer leur propre entreprise, ce qui perpétue le cycle de la pauvreté.
  3. Marché du travail dual : Dans de nombreux pays, le marché du travail est caractérisé par un dualisme, où une minorité de travailleurs bénéficie de conditions d’emploi stables, de salaires élevés et d’avantages sociaux, tandis qu’une majorité est confrontée à des emplois précaires, à des salaires bas et à une absence de protection sociale. Cette dualité crée un écart croissant entre les travailleurs bien rémunérés et les travailleurs vulnérables, contribuant ainsi à l’augmentation des inégalités de revenu.
  4. Politiques publiques et réglementation : Les politiques publiques et la réglementation peuvent également influencer le niveau d’inégalités économiques dans une société. Par exemple, les politiques fiscales qui favorisent les réductions d’impôts pour les plus riches ou qui réduisent les dépenses sociales peuvent aggraver les inégalités. De même, le manque de réglementation du marché du travail peut permettre aux employeurs d’exploiter les travailleurs et de maintenir des conditions de travail précaires.
  5. Effets sur la croissance économique et la stabilité sociale : Le creusement des inégalités économiques peut avoir des conséquences néfastes sur la croissance économique à long terme et la stabilité sociale. Des inégalités excessives peuvent entraver la mobilité sociale, réduire la demande intérieure et accroître les tensions sociales. De plus, des niveaux élevés d’inégalités peuvent compromettre la confiance du public dans les institutions et miner la cohésion sociale, ce qui peut avoir des répercussions sur la stabilité politique et économique.

En résumé, le creusement de l’écart entre riches et pauvres est un problème complexe qui résulte de multiples facteurs interconnectés, notamment les inégalités de revenu et de richesse, l’accès inégal aux opportunités économiques, le dualisme du marché du travail, les politiques publiques et la réglementation, ainsi que les effets sur la croissance économique et la stabilité sociale. Une approche holistique et multidimensionnelle est nécessaire pour atténuer ces inégalités et promouvoir un développement économique plus équitable et durable.

II. L’aspiration des Congolais à un changement politique et social

Les Congolais expriment depuis longtemps une forte aspiration à un changement politique et social, considérant l’engagement politique comme une voie essentielle pour atteindre cet objectif.

A. L’engagement politique comme voie vers le changement :

  1. Les Congolais voient dans l’engagement politique une opportunité de faire entendre leur voix et de participer activement à la prise de décision concernant l’avenir de leur pays. Face aux défis économiques, sociaux et politiques, ils considèrent que le processus démocratique offre un cadre légitime pour exprimer leurs préoccupations et leurs aspirations. Par exemple, lors des manifestations pacifiques de la société civile pour la réforme électorale en 2021, des milliers de Congolais ont exprimé leur désir de transparence et de justice dans le processus électoral.
  2. De nombreuses organisations de la société civile et groupes de défense des droits de l’homme en RDC encouragent également les citoyens à s’engager politiquement. Ces organisations jouent un rôle crucial en informant les citoyens sur leurs droits et en les sensibilisant aux enjeux sociaux et politiques. Par exemple, des ONG telles que la Ligue des électeurs et la Voix des sans-voix pour les droits de l’homme organisent des sessions de sensibilisation et des campagnes de mobilisation pour encourager la participation citoyenne.
  3. Malgré les défis et les risques associés à l’engagement politique en RDC, de nombreux jeunes, femmes et militants de la société civile continuent de s’investir dans la vie politique. Leur détermination et leur courage sont le reflet d’une volonté collective de renouveau et de transformation sociale. Par exemple, des jeunes leaders tels que Fred Bauma et Yves Makwambala ont été emprisonnés en 2015 pour leur rôle dans le mouvement citoyen LUCHA (Lutte pour le Changement), mais cela n’a pas dissuadé d’autres jeunes de se joindre à la lutte pour la démocratie et la justice sociale.

B. La corruption et l’impunité : obstacles à la démocratie :

Cependant, l’engagement politique en RDC est entravé par la corruption endémique et l’impunité généralisée. La corruption est omniprésente à tous les niveaux de la société congolaise, compromettant la transparence, l’intégrité et l’équité du processus démocratique. Par exemple, La République démocratique du Congo (RDC) est souvent classée parmi les pays les plus corrompus au monde, bien qu’elle ne soit pas systématiquement au premier rang dans tous les classements. Selon l’Indice de perception de la corruption (IPC) établi par Transparency International, la RDC a souvent figuré parmi les pays les plus mal classés en termes de corruption, mais son classement spécifique peut varier d’une année à l’autre.

Voici quelques détails concernant la corruption en RDC :

  1. Faiblesse des institutions et de l’état de droit : La corruption en RDC est souvent attribuée à la faiblesse des institutions gouvernementales et à l’absence d’un état de droit solide. Les institutions chargées de l’application de la loi, telles que la police et le système judiciaire, peuvent être inefficaces et sujettes à des pratiques corruptives.
  2. Ressources naturelles et rente minière : La RDC est riche en ressources naturelles, notamment en minéraux comme le cobalt, le cuivre et le coltan. La gestion de ces ressources a été entachée par la corruption, avec des cas de détournement de fonds, de pots-de-vin et de trafic illicite. La compétition pour le contrôle de ces ressources a également alimenté la corruption au sein des élites politiques et économiques.
  3. Impact sur le développement économique : La corruption en RDC a un impact significatif sur le développement économique du pays. Elle décourage les investissements étrangers, entrave la croissance économique et nuit à la confiance des entreprises et des citoyens. Les pratiques corruptives entravent la transparence et l’efficacité des marchés, ce qui nuit à la compétitivité du pays sur la scène internationale.
  4. Pauvreté et inégalités : La corruption aggrave les inégalités économiques et sociales en RDC. Les fonds détournés ou mal gérés privent les citoyens de l’accès aux services publics de base tels que l’éducation, la santé et les infrastructures. Les populations les plus pauvres sont souvent les plus touchées par la corruption, car elles sont moins en mesure de soudoyer ou de contourner les fonctionnaires corrompus pour obtenir des services.
  5. Efforts de lutte contre la corruption : Malgré ces défis, des efforts ont été déployés pour lutter contre la corruption en RDC. Cela comprend la mise en place d’institutions anti-corruption, des réformes législatives et des campagnes de sensibilisation. Cependant, la mise en œuvre effective de ces mesures reste un défi en raison de la résistance des élites politiques et économiques corrompues.

En résumé, la RDC est confrontée à des défis importants liés à la corruption, qui touchent de nombreux aspects de la société et entravent le développement du pays. La lutte contre la corruption reste une priorité pour promouvoir la bonne gouvernance, la transparence et le développement durable en RDC.

C. L’élection de 2023 : un révélateur des maux de la politique congolaise :

  1. Les élections législatives nationales, provinciales et communales de 2023 en RDC ont été marquées par des irrégularités, des allégations de fraude et des tensions politiques croissantes. Ces élections ont mis en lumière les maux profonds qui gangrènent la politique congolaise, notamment la corruption, le clientélisme et la violence politique.
  2. Les défis logistiques et organisationnels rencontrés lors du processus électoral ont suscité des inquiétudes quant à la crédibilité et à la légitimité du scrutin. Les actes de violence et d’intimidation signalés dans certaines régions du pays ont également ébranlé la confiance des citoyens dans le processus démocratique, soulignant l’urgence de réformes institutionnelles pour renforcer l’intégrité et la légitimité des élections en RDC.
  3. Malgré ces défis, l’élection de 2023 a été l’occasion pour les Congolais de manifester leur engagement en faveur de la démocratie. La participation massive des électeurs, malgré les obstacles et les risques, témoigne de leur attachement aux valeurs démocratiques et de leur espoir en un avenir meilleur pour leur pays. Cette mobilisation citoyenne doit être soutenue et renforcée pour garantir des élections libres et équitables, ainsi que pour promouvoir la bonne gouvernance et la démocratie en RDC.

L’aspiration des Congolais à un changement politique et social est un puissant moteur de transformation et de progrès en RDC. Il est impératif que les autorités et les dirigeants politiques du pays répondent à ces aspirations légitimes en adoptant des réformes institutionnelles et des mesures concrètes pour renforcer la démocratie, l’état de droit et la bonne gouvernance en RDC.

III. L’urgence de construire une classe moyenne pour l’avenir de la RDC

La construction d’une classe moyenne forte et dynamique est une priorité cruciale pour assurer un développement économique durable et promouvoir la stabilité sociale en République démocratique du Congo (RDC).

A. Une classe moyenne comme moteur de développement économique :

  1. La classe moyenne joue un rôle essentiel dans la dynamisation de l’économie en RDC. En tant que moteur de la consommation, elle stimule la demande intérieure et favorise la croissance des entreprises locales, contribuant ainsi à la création d’emplois et à la réduction de la pauvreté. Par exemple, les petites et moyennes entreprises (PME) appartenant à la classe moyenne sont souvent des moteurs d’innovation et de création d’emplois dans des secteurs tels que l’agriculture, le commerce de détail et les services.
  2. De plus, une classe moyenne prospère est synonyme de stabilité économique et sociale. En réduisant les inégalités de revenus et en renforçant la cohésion sociale, elle contribue à prévenir les tensions sociales et les conflits. En outre, elle constitue une force de résilience face aux chocs économiques externes, en diversifiant les sources de revenus et en permettant aux ménages de mieux faire face aux crises telles que la volatilité des prix des matières premières ou les fluctuations économiques mondiales.
  3. En investissant dans l’éducation, la formation professionnelle et l’entrepreneuriat, la classe moyenne contribue à l’innovation et à la compétitivité de l’économie congolaise. Par exemple, la promotion de l’entrepreneuriat chez les jeunes et les femmes peut stimuler la création d’entreprises innovantes dans des secteurs à fort potentiel de croissance, créant ainsi des emplois qualifiés et durables.

B. La responsabilité des dirigeants politiques et économiques :

  1. La construction d’une classe moyenne durable nécessite un engagement fort de la part des dirigeants politiques et économiques en RDC. Ces derniers ont la responsabilité de mettre en place des politiques et des programmes visant à promouvoir l’inclusion économique, à créer des opportunités d’emploi et à garantir un environnement propice à l’investissement et à l’entrepreneuriat.
  2. Les dirigeants politiques doivent également s’engager à lutter contre la corruption et l’impunité, qui constituent des obstacles majeurs au développement économique et à la construction d’une classe moyenne forte. En promouvant la transparence, la responsabilité et la bonne gouvernance, ils peuvent renforcer la confiance des investisseurs nationaux et étrangers et favoriser un climat des affaires propice à la croissance économique.
  3. De même, les dirigeants économiques ont un rôle crucial à jouer dans la promotion de pratiques commerciales éthiques et responsables. En veillant à ce que les entreprises opèrent dans le respect des normes sociales, environnementales et éthiques les plus élevées, ils contribuent à renforcer la confiance des consommateurs et des investisseurs, tout en favorisant la croissance économique inclusive.

C. Les réformes nécessaires pour promouvoir la justice sociale et l’égalité des chances :

1. Pour construire une classe moyenne forte et inclusive, des réformes structurelles sont nécessaires dans divers domaines, notamment l’éducation, la santé, le logement et la protection sociale. Ces réformes visent à garantir l’accès équitable aux opportunités économiques et à renforcer les mécanismes de soutien aux plus vulnérables de la société.

2. Investir dans l’éducation et la formation professionnelle est essentiel pour doter les jeunes congolais des compétences nécessaires pour réussir sur le marché du travail. De même, garantir un accès universel à des services de santé de qualité et à un logement décent est crucial pour garantir le bien-être et la sécurité économique des ménages, tout en réduisant les inégalités sociales et économiques.

3. Enfin, la promotion de la justice sociale et de l’égalité des chances nécessite une réforme du système fiscal et de la politique de redistribution des richesses. Éveillant à ce que les avantages de la croissance économique soient équitablement partagés et que les plus démunis bénéficient d’un filet de sécurité sociale solide, la RDC peut favoriser une croissance économique plus inclusive et durable.

Conclusion

En conclusion, la construction d’une classe moyenne forte et dynamique est essentielle pour l’avenir économique et social de la République démocratique du Congo (RDC). Cette classe moyenne joue un rôle crucial en tant que moteur de croissance économique, de stabilité sociale et de développement durable. En stimulant la demande intérieure, en favorisant l’innovation et en réduisant les inégalités, elle contribue à créer des opportunités économiques pour tous les citoyens et à renforcer la cohésion sociale.

Cependant, la réalisation de cet objectif nécessite un engagement fort et coordonné des dirigeants politiques, économiques et sociaux du pays. Les politiques et les réformes doivent être mises en place pour promouvoir l’inclusion économique, l’entrepreneuriat, l’accès à l’éducation et à la santé, ainsi que la lutte contre la corruption et l’impunité. De plus, il est essentiel de garantir un environnement favorable à l’investissement, à la création d’emplois décents et à la protection sociale des plus vulnérables.

En investissant dans la construction d’une classe moyenne solide et inclusive, la RDC peut créer les conditions propices à un développement économique durable et à une stabilité sociale accrue. Cette classe moyenne dynamique sera le moteur du progrès économique et social du pays, en permettant à tous les citoyens de bénéficier des fruits de la croissance et en renforçant les fondements d’une société plus juste et équitable pour les générations futures. Ainsi, la construction d’une classe moyenne en RDC est bien plus qu’un objectif économique ; c’est un impératif moral et un investissement dans l’avenir de la nation congolaise.

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