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Les « crédits carbone » pour financer le développement de la RDC et sauver la planète(Par Christian Gambotti)

Par La Prospérité
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Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage – Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) – Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : cg@afriquepartage.org

Une prise de conscience tardive mais réelle ?
Les Etats africains sont confrontés à deux défis majeurs : assurer le financement de leur développement et répondre à l’urgence climatique. Aujourd’hui, le resserrement des sources de financement dont bénéficie l’Afrique menace son développement. Après avoir suspendu ses prêts à la RDC, le conseil d’administration du FMI vient d’approuver un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) de 1,52 milliard de dollars en faveur de Kinshasa. Il s’agit bien d’un prêt, ce qui alourdit l’encours de la dette publique de la République démocratique du Congo (RDC), encours qui a explosé ces quatre dernières années. La trop grande dépendance du pays au secteur minier fragilise une croissance qui dépend d’une économie encore trop peu diversifiée. Autre difficulté, la trop grande dépendance du pays au secteur minier fragilise une croissance qui repose sur une économie encore trop peu diversifiée. Le gouvernement doit donc s’interroger sur son modèle de croissance et rechercher des modes de financement alternatifs. En même temps, la RDC doit répondre à la demande internationale visant à réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) qui contribuent au réchauffement climatique. Or, depuis 1997, avec la signature du Protocole de Kyoto, s’est organisé le marché des « crédits carbone » qui permet de compenser les émissions de carbone par la réduction, la séquestration, l’évitement voire même l’élimination des émissions de GES. Ce n’est que récemment que l’Afrique a pris conscience de l’importance des « crédits carbone ». En novembre 2022, la COP27, qui s’est tenue en Egypte, a permis de lancer l’IMAC (Initiative pour les Marchés Africains du Carbone), afin de réaliser le potentiel de l’Afrique à générer des crédits carbone et à stimuler la croissance économique verte du continent. La prise de conscience est tardive, mais elle est réelle.
Mettre la RDC au carrefour des enjeux climatiques
Mettre la RDC au carrefour des enjeux climatiques, telle est, désormais, l’ambition du gouvernement. C’est justement une accélération de la lutte contre le réchauffement climatique que vient de proposer le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, lors de la 106ème réunion du conseil des Ministres, qu’il a présidée, le vendredi 28 juillet 2023, à la Cité de l’Union Africaine. Ce Conseil des ministres marque en effet une étape importante, à quelques mois de l’élection présidentielle, dans la recherche de ressources budgétaires et la lutte contre le réchauffement climatique. Au milieu des annonces convenues et des nominations attendues, le compte-rendu de ce conseil des ministres montre que le gouvernement va s’appuyer sur « les conclusions de la première édition du Forum sur la nouvelle économie du climat », qui s’est tenue à Kinshasa du 19 au 21 juillet 2023, afin d’installer la RDC « au carrefour des enjeux climatiques » : « Plus que jamais, la République Démocratique du Congo est au carrefour des enjeux climatiques par sa contribution naturelle qui en fait un leader naturel de rang mondial. Cette position ne constitue pas une condition suffisante pour récolter les dividendes économiques colossaux que regorge la République a appelé le Gouvernement à travailler à la création d’un cadre légal transparent, d’une organisation nationale structurelle cohérente qui soit un appui technique adéquat. Ceci, afin de permettre aux entrepreneurs congolais de pénétrer le marché carbone qui se chiffre en milliards de dollars américains. (…) La création d’un registre de crédit carbone s’impose afin de répondre à la demande internationale. (…) Le Président de la République a chargé le Premier Ministre de veiller à la stricte application des recommandations issues du Forum Economique sur la Nouvelle Economie du Climat afin que le secteur public comme le secteur privé puissent faire profiter notre population de cette manne de crédits carbone que nous méritons».
La première édition du Forum sur la nouvelle économie du climat prend acte de l’existence de l’Initiative pour les Marchés Africains du Carbone (IMAC). Le Conseil des ministres du vendredi 26 juillet 2023, quant à lui, prend acte de l’objectif de l’IMAC qui est de transformer l’Afrique en un vaste marché des « crédits carbone ». L’ambition de l’IMAC est de générer, dans un premier temps, 300 millions de crédits carbone par an et 6 milliards de dollars de revenus d’ici 2030 ; puis, dans un second temps, 1,5 milliard de crédits carbone et 126 milliards de dollars de revenus par an d’ici 2050. Le Conseil des ministres du 28 juillet 2023 affirme la volonté de la RDC de tirer parti, pour le financement de son développement et la mise en œuvre d’une « croissance verte », de l’immense potentiel des « crédits carbone », dont le rôle ne cesse de croître. Le gouvernement congolais note que « la création d’un registre de crédit carbone s’impose afin de répondre à la demande internationale », si la RDC veut tirer profit « de cette manne de crédits carbone ». Il s’agit en effet d’une véritable manne, puisque les « crédits carbone » génèrent d’énormes ressources financières. La RDC, qui dispose du formidable atout de bassin forestier du Congo pour la séquestration des GES, s’intéresse enfin au marché des « crédits carbone ».
« Crédits carbone » : de 2017 à 2023, une mise en œuvre tardive ?
Le Conseil des ministres du 28 juillet 2023, qui flèche la trajectoire pour bénéficier de la manne des « crédits carbone », marque la volonté du Chef de l’Etat d’agir vite pour bénéficier de cette manne. Très tôt, le gouvernement s’est emparé du sujet en signant, le 3 mars 2017, un contrat avec la société CERENE SERVICES, spécialisée dans la mise en œuvre des mécanismes de séquestration du carbone. La société CERENE SERVICES stipule et précise qu’il convient d’abord de réaliser une cartographie précise de l’immense forêt congolaise, dont la superficie reste approximative, estimée entre 180 et 230 millions d’hectares et dont les tourbières de la cuvette centrale sont aujourd’hui menacées Le gouvernement a donc, dès cette époque, parfaitement conscience de l’importance des « crédits carbone » pour abonder au budget de l’Etat. S’il n’a jamais été mis en œuvre, le contrat avec CERENE SERVICES a été prorogé deux fois ; cette prorogation court jusqu’au 31 décembre 2023. On peut s’étonner d’un tel retard dans l’exécution d’un contrat, qui « dort » sur le bureau des différents ministres de l’environnement qui se sont succédé depuis 2017. Existe-t-il, depuis 6 ans, des priorités incontournables qui relèguent le contrat CERENNE dans le tiroir des occasions perdues ? Je me refuse de croire que des intérêts particuliers puissent s’opposer à l’intérêt général. La manne des « crédits carbone » donneraient à la RDC une dimension inégalée dans deux domaines : la lutte contre le réchauffement climatique et les stratégies de financement du développement.
La RDC, « pays solution » à la crise climatique
Particulièrement fragiles, les forêts de l’Afrique centrale, « véritable poumon » de la planète, sont menacées par une exploitation abusive. Or, selon l’UNESCO, la forêt du bassin du Congo, qui s’étend sur le Gabon, la République du Congo, la République démocratique du Congo, la République Centrafricaine, la Guinée équatoriale et le Cameroun, « représente un stock de CO2 équivalent à dix années d’émissions mondiales ». Les décisions prises par le gouvernement congolais, lors du conseil des Ministres du 28 juillet 2023, vont permettre de mieux protéger la forêt congolaise et tirer profit de la manne des « crédits carbone ». La RDC pourra alors se proclamer « pays solution » à la crise climatique grâce au puits de carbone que représentent ses forêts, qui recouvrent 67 % de la surface du pays et ont une superficie estimée à 180 millions d’hectares. Mais, le mécanisme des « crédits carbone », incitant les communautés locales à préserver la forêt, reste peu convaincant aux yeux des populations locales, qui n’en voient pas les retombées financières. Ce mécanisme n’a pas bon plus d’effet global, car il est mis en œuvre dans le cadre d’initiatives isolées. Il faut donc que l’Etat organise l’exploitation de l’immense potentiel du marché des « crédits carbone réglementés » et celui des « crédits carbone volontaires » (1), ces deux marchés étant indépendants l’un de l’autre. En 2021, la valeur du marché réglementé du carbone a augmenté de 164 % à l’échelle mondiale pour atteindre le chiffre record de 851 milliards de dollars. Plus modeste, le marché volontaire du carbone était évalué à 1 milliard de dollars. La demande en « crédits carbone africains », très modeste au départ, ne cesse d’augmenter. Or, le continent n’en produit encore que très peu par rapport à son potentiel. Comment maximaliser les chances de succès du continent africain sur le marché réglementé ou volontaire des « crédits carbone » ? En construisant une architecture réglementaire souvent inexistante, car il s’agit de porter des projets de grande envergure qui s’inscrivent dans la durée ; en clarifiant le rôle des Etats et les responsabilités gouvernementales dans la préservation de la forêt congolaise ; en garantissant l’exactitude et l’intégrité de la certification des marchés des « crédits carbone » ; en faisant en sorte que les recettes des « crédits carbone » demeurent transparentes, puisqu’il s’agit de financer le développement économique et social des pays africains.
On voit le double intérêt de ce nouvel « or vert » que représente le mécanisme des « crédits carbone » pour la RDC. Ce mécanisme procure des ressources budgétaires importantes et il permet de lutter contre le réchauffement climatique. La RDC, grâce au puits de carbone que représentent ses forêts et ses tourbières, peut devenir « un leader naturel de rang mondial » dans la lutte contre le réchauffement climatique, comme le propose le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Immense pays qui peut s’affirmer comme puissance régionale et jouer un rôle important dans le système des relations internationales et les dynamiques contemporaines, la RDC, si elle veut jouer le rôle qui doit être le sien, doit : 1) disposer des ressources budgétaires nécessaires à la mise en œuvre des performances économique, sociale et environnementale, au profit des populations congolaises et des territoires 2) répondre à la demande internationale de lutte contre le réchauffement climatique. Ces deux boussoles doivent constituer l’architecture du prochain quinquennat de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’il veut être réélu.
(1) En matière de « crédits carbone », il existe deux types de marchés : le marché réglementé et le marché volontaire. Le marché réglementé (MRC) permet d’échanger des « crédits carbone » contre un droit à émettre des GES. Sur le marché volontaire du carbone (MVC), les entreprises achètent des « crédits carbone » avec des engagements volontaires avec l’objectif d’atteindre « zéro émission » de GES.

Le duplicata de la carte d’électeur délivré illégalement par la Céni ne survivra pas à la nature jusqu’aux élections prochaines

  1. Pour avoir usé d’escroquerie contre le peuple Congolais, la CENI-KADIMA a sciemment contracté un marché de rétro commission avec le fournisseur de la carte d’électeur en foulant aux pieds la dignité des Congolais.
  2. La carte d’électeur imposée à toute une République se dénature, se décolore, ses écrits disparaissent et la photo de l’électeur s’estompe. Sans avoir remédié à ces incongruités techniques jamais connues par le passé, Monsieur KADIMA ne s’est pas gêné de programmer une opération illégale de délivrance des duplicata pour remplacer des cartes électorales obsolètes.
  3. La CASE rappelle que l’article 27 de la Loi N° 04/028 du 24 Décembre 2004 identification et enrôlement des électeurs en République Démocratique du Congo stipule que “la carte d’électeur est valable pour tous les scrutins. En cas de perte de la carte d’électeur, au cours de la période d’identification et d’enrôlement, le titulaire s’adresse au Centre d’Inscription pour formuler une demande de duplicata”. Malheureusement, dans le cas d’espèce, la CENI est à l’origine du désagrément technique actuel à partir de son choix biaisé desdits imprimés avec la complicité du gouvernement Congolais.
  4. Comment comprendre que la même entreprise sud-coréenne MIRU SYSTEMS qui avait délivré de bien meilleures cartes d’électeurs aux Congolais en 2018, ait été contrainte de fournir des cartes archaïques en une année de si grande percée technologique comme 2023. La CASE considère que la CENI et l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) qui avait validé le marché de fourniture des kits d’enrôlement des électeurs gagné par l’entreprise Miru Systems, sont responsables devant l’histoire de cette forfaiture.
  5. La CASE attire l’attention du peuple Congolais sur cette deuxième malversation électorale de Monsieur DENIS KADIMA et prévient que même les duplicatas de la carte d’électeur ne résisteront pas à la nature. Ces duplicatas comportent les mêmes faiblesses techniques et les mêmes failles d’éplorées sur les cartes initiales. Comme les premières, celles annoncées subiront le même sort de perte de qualité des écrits et des photos identitaires des électeurs.
  6. La CASE rappelle au Président de la République, Chef de l’Etat, qu’aussi longtemps que la CENI gardera les mêmes personnes comme administrateurs des élections, le processus ne fera qu’accumuler des écueils, ce qui éloignera la nation des meilleures conditions d’apaisement et de cohésion nationale.
    Fait aux Etats-Unis d’Amérique, le 05 Aout 2023
    Pour la CASE,
    Simaro Mbayo Ngongo
    PRESIDENT -Expert, Analyste et Consultant international des élections -Consultant de Human Rights et Observateur international

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