L’Union européenne a suspendu, hier lundi 24 février, ses consultations en matière de défense avec le Rwanda et annoncé un réexamen du mémorandum d’entente sur les matières premières stratégiques, en raison de la situation en République Démocratique du Congo. L’annonce a été faite par la Vice-Présidente de la Commission européenne et Haute Représentante de l’UE pour les Affaires Etrangères et la Politique de sécurité, Kaja Kallas, à l’issue du Conseil des Affaires Etrangères de l’Union à Genève, en Suisse.
«La situation est très grave et nous sommes au bord d’un conflit régional. L’intégrité territoriale n’est pas négociable, que ce soit en RDC ou ailleurs», a déclaré Kaja Kallas. A en croire cette dernière, l’UE a pris la « décision politique » d’appliquer des sanctions en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain. Elle a également « exhorté le Rwanda à retirer ses troupes » du territoire congolais.
Cette annonce fait suite à une résolution adoptée le 13 février dernier par le Parlement européen, qui appelait à des mesures plus fermes contre Kigali. Les Députés européens avaient notamment recommandé la suspension immédiate de l’accord entre l’UE et le Rwanda sur les chaînes de valeur des matières premières durables, tant que Kigali maintiendrait son implication dans l’est de la RDC.
Le Parlement européen avait également demandé à la Commission européenne et aux États membres de geler l’aide budgétaire directe au Rwanda et de cesser toute assistance militaire et sécuritaire aux forces armées rwandaises. Selon les parlementaires, ces mesures visent à empêcher que les fonds européens ne contribuent, directement ou indirectement, aux opérations militaires dans la région.
L’UE s’inquiète aussi des conséquences de l’ingérence d’acteurs extérieurs dans le conflit en RDC, notamment la Russie et la Chine. «Ces acteurs opèrent dans le secteur minier congolais sans respecter leurs responsabilités économiques et sociales», avait souligné le Parlement européen dans son communiqué du 13 février.
Alors que les combats entre les Forces Armées congolaises et l’AFC/M23 se poursuivent, la position de l’Union européenne vise à renforcer la pression diplomatique sur Kigali, sans exclure d’autres mesures en cas d’aggravation de la situation sur le terrain.
Il sied de rappeler que ces sanctions interviennent après la convocation de l’ambassadeur rwandais par l’Union européenne le weekend dernier.
Le manque de coopération de Paul Kagame pour mettre un point d’arrêt à cette crise sécuritaire et humanitaire qui embrase la RDC est une menace qui pèse sur toute la sous-région et qui risque de fragiliser et de ralentir le développement en Afrique.

César Nkangulu