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Mandaté par Addis-Abeba pour le cessez-le-feu et le cantonnement du M23

Par La Prospérité
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João Lourenço boudé par Paul Kagame et le M23

L’Angolais Lourenço a été mandaté par le sommet d’Addis-Abeba pour négocier le cessez-le-feu et le cantonnement du M23. Près de deux semaines après, les recommandations assorties de cette rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement dans la capitale éthiopienne, ne sont toujours pas appliquées. Le président angolais a fini par reconnaitre que le M23 méprise sa médiation.

Paul Kagame ne se montre pas disposer à accompagner ce plan de paix de Luanda et de Nairobi. Le fait qu’il ne soit pas parvenu à imposer un dialogue entre le gouvernement de Kinshasa et le M23, ne le stimule à aider à la pacification de cette partie de la République démocratique Congo.

Accepter un cessez-le-feu, mettrait Paul Kagame dans des conditions d’entériner le mandat du président Lourenço. Nul n’est besoin de rappeler que lors de la guerre du RCD soutenu par le Rwanda, Kinshasa avait recouru aux pays de la SADC qui l’ont soutenu militairement. Luanda s’est toujours montré solidaire vis-à-vis de Kinshasa. Kagame considère que la médiation par l’Angola est déjà biaisée.

Le chef de l’Etat rwandais redoute le retour de la manivelle face à l’opinion rwandaise qui l’accuse d’avoir envoyé ses enfants se faire tuer en terre congolaise. Pour le Rwanda, le cessez-le-feu doit être assorti d’un dialogue entre Kinshasa et le M23. La pilule ne passe malheureusement pas même au sein des pays membres de l’EAC. 

A la date du 30 mars, le M23 est supposé être cantonné. Déjà rien n’est respecté pour le cessez-le-feu, il est donc illusoire de penser que le cantonnement du M23 sera d’application. Surtout que ce mécanisme d’isolement de l’armée rwandaise et du M23, est suivi par le déploiement sur le terrain des troupes de l’EAC. Entre les pays membres de cette communauté de l’Afrique de l’Est, ce n’est pas non plus l’entente parfaite. L’Ouganda et le Rwanda s’étaient retrouvés au bord d’une crise armée n’eût été la médiation de Félix Tshisekedi et Lourenço.

En outre, entre le Rwanda et le Burundi, c’est le « je t’aime, moi non plus » depuis la tentative de coup d’Etat contre Feu Nkurunziza. Depuis ce temps, les putschistes  ont trouvé abri au Rwanda sous protection de Kagame qui refuse de les rapatrier.

Le Rwanda craint que les troupes de l’EAC puissent le prendre en sandwich s’il accepte leur déploiement. L’armée rwandaise ne fait pas partie de troupes de l’Afrique de l’Est déployées en RDC. Celles qui vont occuper le terrain sous contrôle du M23 après son cantonnement, risquent de constituer une menace pour le pouvoir de Kigali.  Ce principe de cantonnement tel que conçu à Addis-Abeba, est donc voué à l’échec. 

Camouflet pour Lourenço

Le président d’Angola a pris contact avec leadership du M23 depuis mardi 28 février. Ce, conformément au sommet d’Addis-Abeba qui avait entre autres pris la décision qu’une fois obtenu le cessez-le-feu, qu’il y ait déploiement automatique de la force régionale de l’Afrique de l’Est.

Pour rassurer toutes les parties, Lourenço a indiqué : « Nous travaillons de façon assez coordonnée, et pas seulement depuis ce dernier sommet de l’Union africaine. Luanda, Nairobi et même Bujumbura. Je ne manquerai pas d’inclure Bujumbura puisque c’est le Burundi qui préside actuellement la Communauté des États d’Afrique de l’Est. Ce triangle, et les trois angles qui vont avec, travaillent depuis ce 28 février de façon très coordonnée. Il en va de la réussite de notre mission ».

Un nouveau calendrier avait été élaboré avec des dates précises pour le retrait du M23 à partir du 28 février des zones occupées. Mais aucun signal dans ce sens sur le terrain.  Malgré les multiples appels au cessez-le-feu, la rébellion poursuit l’offensive. Sur le plan militaire, la force régionale de l’EAC refuse d’user de son mandat offensif.

Humilier un chef de l’Etat dûment envoyé par ses pairs de l’Union africaine, c’est la dignité de toute cette institution de l’Afrique de l’Est qui est entamée. Il appartient aux pays membres de cette organisation de redorer à sa juste valeur le camouflet subi par le président angolais.

Emma Muntu

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