Marcel Ngoyi, Editeur et Directeur Général du quotidien La Prospérité, a, dans la soirée de jeudi 11 mars, pris part, à partir de son terminal téléphonique, au Café de Presse de la radio Okapi, une émission qu’anime avec brio Donat Madimba, qui a en même temps reçu, de l’autre bout du fil ses deux autres confrères, Serge Banzaba, de la RTNC/Kongo Central, et Jean-Romance Mokolo, de la CCTV, qui avaient eux aussi voix au chapitre. Mais, la prépondérance de la voix de Marcel Ngoyi dans le rouleau de cet article, nous l’avons voulue sous le principe : ‘’la perception est sélective’’.
La causerie a gravité autour de toutes les questions d’actualité qui prévalent à l’heure actuelle en République Démocratique du Congo.
De la marche de Lamuka du 13 mai prochain aux pesanteurs sécuritaires qui prévalent à l’Est de la République du Congo, en passant par l’incertitude autour des élections, les inondations de Kalehe, l’appel d’offre de la CENI pour un audit à la fois ‘’fiabilisateur’’ du fichier électoral et stabilisateur de la cartographie des élections, voilà ce qui a constitué la toile de fond de l’entretien qui a eu lieu entre lui et son confrère de la radio onusienne.
Au regard des inondations de Kalehe, l’Editeur de La Prospérité a eu des mots dépourvus de toute équivoque pour déplorer le fait pour la République Démocratique du Congo de n’avoir dans sa politique aucun plan de contingence. Voilà ce qui est à la base, à l’en croire, de ses navigations à vue qui ne lui permettent pas de faire face aux catastrophes qui lui arrivent. Au rapport de ses propositions subordonnées à ce malheureux incident, il y a lieu pour tout commun des vivants de nationalité congolaise de déplorer avec lui la non-fonctionnalité, au vrai sens du mot, de la politique des rétrocessions ainsi que l’inexistence notoire d’une caisse de péréquation digne de son appellation. A ajouter foi à ses explications, les rétrocessions auraient permis aux 26 provinces du pays d’avoir, chacune, les moyens de faire sa politique, pendant que la péréquation disposerait à leur intention respective les moyens d’intervention rapide face aux catastrophes imprévues comme c’est le cas de celui qui est en train de faire l’objet de cette couverture médiatique, non sans larmes aux yeux.
A l’en croire, la RDC, comme personne morale, est en train de marcher à reculons en courant derrière les événements au lieu de les prévoir au moyen d’un plan de contingences bien établi.
S’il faut le dire en quelque sept mots, ‘’Marcel Ngoyi prône un plan de préventions’’. Il s’agit pour lui du respect des normes urbanistiques, pour le cas des villes, et, pour celui de localités provinciales, de la mise en place d’un plan de développement rural qui soit auto-entretenu, allusion faite à sa caractérisation voulue endogène.
Pour lui, ce qui est arrivé à Kalehe n’est que la conséquence immédiate de la non-prévention.
‘’Les gens construisent sur des rocs, des flancs des montagnes, les bords des rivières, des terrains accidentés, des terrains vaseux et autres sans que l’Etat ne s’en mette en peine’’, constat de l’Editorialiste du quotidien de Mont Fleury qui propose en plus au pouvoir étatique congolais de songer à partir d’ici comment sortir de sa gestion épisodique en matière de développement rural.
‘’Le catastrophe de Kalehe n’est pas à dissocier d’autres catastrophes contingents, cas de celui qui pourrait survenir à n’importe quel moment du volcan de Nyiragongo, de la cabine électrogène de Matadi Kibala, de la rivière Makelele et la liste n’est pas exhaustive’’, a-t-il fait savoir avant d’éclaircir qu’il soit intégré dans une vision synoptique d’un plan de contingence en permanence préférable à tous ces plans d’urgence qui ne viennent qu’en retard.
Marcel Ngoyi a en plus déploré le fait pour la RDC de se sentir fière de s’appeler pays solution pour les problèmes tant climatiques, écologiques qu’énergétiques d’autres pays alors qu’elle est jusqu’ici incapable de trouver des solutions à ses propres problèmes. C’est un peu, comme qui dirait, ‘’le paradoxe du guérisseur, guéris-toi, toi-même !’’.
C’est sans passer du coq à l’âne que l’homme de La Postérité a abordé la problématique de notre terre du point de vue de l’agriculture qu’il a définie comme étant une mine inépuisable qu’il faut bien entretenir.
Le numéro un de La Prospérité propose à cet effet une politique managériale efficiente qui fera de la fertilité du sol de la RDC, bénéficiaire de deux saisons merveilleuses : sèche et pluvieuse, la base de son économie du marché extérieur.
Le riz de Katakokombe, par exemple, qu’il soit dit à titre subsidiaire, s’il est bien entretenu, nous évitera la catacombe ! Ça serait le cas aussi de la construction d’une Société de Pêche sur la rivière Kasaï, ‘’la SOPEKA’’, laquelle pourrait nous éviter la politique de la main tendue ( Sombela ngaï, Pesa ngaï, Kabela ngaï’’) ; une main tendue tournée vers la Namibie par exemple ou plus loin vers la Norvège à la demande des poissons.
Marcel Ngoyi trouve que la faim peut être à la base de la fin d’un système, quelque glorieux qu’il puisse paraître.
Voilà ce qui justifie sa raison de s’inscrire en faux contre la politique de copier-coller qui empêche jusqu’ici la politique agricole de la République Démocratique du Congo d’aller au-delà des mandats et des régimes politiques dans lesquels elle a longtemps été renfermée.
Saint-Germain Ebengo