En ce début de semaine à Bukavu, une atmosphère lourde de gravité entoure l’auditorat militaire, où a débuté le procès de 84 militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Accusés de crimes atroces, ces hommes en uniforme sont poursuivis pour l’assassinat présumé d’au moins neuf civils dans les localités de Kavumu et Miti, situées dans la province du Sud-Kivu.
Les faits remontent à la nuit tragique du 7 au 8 février dernier, lorsque des actes de violence ont été perpétrés contre des civils innocents. Les accusations contre ces militaires sont graves : meurtres, tortures, pillages, vols et viols. Ces exactions, rapportées par des sources locales, ont jeté un voile de terreur sur les communautés touchées.
Les autorités provinciales, en collaboration avec les services de sécurité, ont agi rapidement pour appréhender les suspects. Les 84 militaires ont été arrêtés sur l’axe Mudaka-Miti-Kavumu-Kalehe, au nord de la ville de Bukavu, et ont été déférés à la prison centrale de Bukavu le dimanche 9 février. Cette opération, menée avec détermination, témoigne de la volonté de l’État de rendre justice aux victimes et de rétablir la confiance au sein de la population.
Le procès qui s’est ouvert ce lundi 9 février à l’auditorat militaire de Bukavu est une étape cruciale. Il représente une opportunité pour la justice de faire la lumière sur ces événements tragiques et de sanctionner les responsables. Le Major Nestor Mavudisa Kamba Mayoyo, coordonnateur du service de communication et d’information des FARDC, a exprimé la détermination des forces armées à veiller à ce que justice soit rendue. ‘’Nous sommes déterminés à assurer la sécurité de la population et à défendre l’intégrité du territoire national’’, a-t-il déclaré.
Ce procès intervient dans un contexte de tensions croissantes et de combats intensifiés dans l’est de la RDC. Les FARDC sont engagées dans une lutte acharnée contre l’armée rwandaise et ses supplétifs qui déstabilisent la région, et ce procès est un signal fort envoyé à tous ceux qui commettent des crimes contre les civils.
Cependant, le Président Félix Tshisekedi avait appelé à la mobilisation générale pour soutenir les FARDC dans leur mission de protection des civils et de défense de l’intégrité du territoire national. ‘’J’appelle donc la nation entière, hommes et femmes, jeunes et vieux, à se mobiliser, à faire bloc derrière les FARDC et à contribuer, chacun à son niveau, à l’effort’’.
La justice militaire a un rôle essentiel à jouer dans cette affaire, et les regards sont tournés vers Bukavu, où le sort de ces 84 militaires sera déterminé. Ce procès doit servir d’exemple et rappeler que l’impunité n’a pas sa place dans la République Démocratique du Congo. Les victimes de Kavumu et Miti, ainsi que leurs familles, attendent des réponses et des mesures concrètes pour que de tels actes ne se reproduisent plus.
En cette période troublée, l’engagement des FARDC à combattre les abus en leur sein est un signe d’espoir pour la population congolaise.
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Nathan Mundele