Aux commandes du Ministère de l’Aménagement du Territoire depuis plus de deux ans, Me Guy Loando Mboyo entend doter le pays d’une politique bien claire dans son secteur. Il a annoncé hier, au cours d’un briefing conjointement animé avec le Ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, que pour une première dans l’histoire, depuis plus de 67 ans, la RDC va être dotée des outils de planification spatiale, au travers notamment la Loi sur l’Aménagement du territoire, déjà adoptée à l’Assemblée nationale. Il s’agit, concrètement, d’une série de textes qui visent à réglementer le secteur de l’aménagement du territoire pour, entre autres, prévenir des risques, tels que ceux relatifs aux catastrophes naturelles, mais aussi booster le développement du pays en partant de la base. Parmi les innovations attendues, il y a notamment, la lutte contre les constructions anarchiques dans toutes les ETD et l’occupation illicite des espaces publics sur l’ensemble du pays. Parmi ces outils de planification spatiale, il y a la politique nationale de l’Aménagement du territoire (PNAT), adoptée depuis 20 juillet 2020, les lois ainsi que les guides méthodologiques.
«Beaucoup ne connaissent pas trop bien c’est quoi l’aménagement du territoire. Ça parait comme un concept nouveau parce que le Ministère que nous avons le privilège d’assurer la coordination aujourd’hui, a été de façon historique une direction au sein d’un certain nombre de ministères classiques existants. Ce qui fait que ce n’est pas tellement évident de s’affirmer comme service public à part entier dans l’échiquier national. Alors, l’action de l’aménagement, c’est de la manière de disposer les personnes de façon harmonieuse, de repartir les activités, de doter le pays des équipements. Cela, dans une approche prospective pour éviter la problématique de superposition des titres, la problématique des inégalités de répartition des équipements sur l’ensemble du territoire, la problématique des conflits sur l’ensemble du territoire. Pour ce faire, nous avons connu dans notre pays un vide en termes de ce qu’on appelle les outils de planification spatiale. Il y a eu quelques tentatives en 1997, il y a eu un schéma qui était initié en 1982, ensuite en 2004. Mais, ce n’était pas en soi un meilleur outil qui intégrait toute la problématique. C’est pour cela, avec la Constitution de 2006, telle complétée et modifiée à ce jour, on a déclenché un processus de réformes de l’aménagement du territoire. C’était en 2015. Ce qui a permis avec l’appui des partenaires extérieurs et avec l’effort du Gouvernement à ce que nous puissions nous lancer au processus de doter le pays des outils de planification spatiale », a-t-il clarifié.
Outils de planification spatiale, quid ?
«Le premier c’est la PNAT, la politique nationale de l’Aménagement du territoire qui a été adopté le 20 juillet 2020. Cette politique n’est rien d’autre qu’un instrument d’orientation de politique publique dans le secteur de l’Aménagement du territoire à l’horizon 2050… Qu’est-ce qui doit être le Congo d’ici 2050. Nous avons eu le privilège de vulgariser dans quatorze provinces de la République où je me suis rendu moi-même dans certaines provinces. Le deuxième outil de planification spatiale, c’est la loi. Ç’a été adopté en Conseil des ministres, je suis parti le 26 (avril, NDLR), j’ai présenté l’économie de ce texte innovant… C’est notre Gouvernement qui a poussé pour que nous puissions combler ce vide parce que l’aménagement est géré jusque-là par un Décret de 1957 sur l’urbanisme, qui n’était pas assez en termes de cadre légal pour réglementer le secteur de l’aménagement du Territoire. Et la Loi était envoyée en commission pour une étude approfondie. La Commission est revenue pour faire l’économie du texte mais les honorables députés avaient estimé qu’il fallait qu’on vide la question de la constitutionnalité de cette loi sur l’aménagement. C’est ce qui a fait en sorte que la Cour constitutionnelle, saisie par le Bureau de l’Assemblée nationale, puisse rendre l’arrêt pour déclarée conforme à la Constitution la Loi sur l’Aménagement du Territoire, conformément à l’article 203.16 de la Constitution de notre pays. Et, à l’unanimité, l’Assemblée nationale a adopté ce texte, nous attendons donc le vote qui va intervenir parce qu’on a demandé aux honorables députés de faire des inputs. Je dois insister, ce processus de l’adoption de cette loi a été très participatif et inclusif parce que toutes les ONGs qui s’occupent des questions environnementales étaient mises en concurrence pour qu’on puisse avoir un texte qui soit le plus acceptable possible. Le troisième outil de planification spatiale, c’est ce qu’on appelle les guides méthodologiques… A ce jour, j’ai donc le privilège d’annoncer que ç’a été adopté. Moi-même j’ai présidé cet atelier qui portait sur la validation de ces guides méthodologiques », a-t-il expliqué. Il a mis à profit son exposé pour appeler les congolais à la confiance aux efforts du Gouvernement, qui travaille d’arrache-pied pour matérialiser la vision du Président de la république Félix Tshisekedi, celle de sortir le pays du cycle infernal du sous développement, plus de 60 ans après l’indépendance et, surtout, dans un contexte marqué par le besoin de pacifier le pays et d’offrir des meilleures conditions de vie aux congolais.
La Pros.