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RDC : trop de freins aux initiatives de pérennisation de la sécurité à l’Est ! 

Par La Prospérité
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 *Félix Tshisekedi risque de voir le Processus de Nairobi piégé par ceux qui, depuis l’enclenchement de la Transition en avril 1990, sont dans le schéma de redessiner le Congo-Zaïre en utilisant la Mission onusienne devenue, pour d’aucuns, une affaire de sous. Laurent-Désiré Kabila en a fait les frais avec l’Accord de Lusaka et Joseph Kabila avec les opérations de  brassage,  mixage et autres initiatives ayant suivi…

Condamnées au même sort 

C’est tout de même surprenant de constater le freinage, pour ne pas dire le blocage, de la plupart des initiatives prises en interne et/ou en externe pour le retour à une paix pérenne en RDC, cela depuis la signature de l’Accord de Lusaka imposé aux belligérants congolais, en l’occurrence le Gouvernement, le Rcd et le Mlc, accord qui avait énervé en 1999 le président angolais Eduardo Dos Santos, estomaqué de voir l’Autorité congolaise forcée à la capitulation sans que l’armée gouvernementale n’ait été défaite. 

Aujourd’hui, force est de constater que les résultats escomptés ne se sont pas produits pour : 

– le brassage et mixage des militaires (Fardc) et des policiers (Pnc) ;

– la conférence de paix, de sécurité et de développement au Nord-Kivu et au Sud-Kivu ;

– les négociations avec le Cndp ;

– les négociations avec le M23 ;

– la substitution de la Monuc par la Monusco;

– le programme Starec ;

– l’intégration forcée de la Brigade d’intervention dans la Monusco;

– le mandat de protection de la population à l’Est confié à la Monusco et 

– la levée de l’embargo sur l’acquisition des armes. 

C’est comme si les initiatives prises après sont, elles aussi, condamnées au même sort, notamment l’état de siège et le Processus de Nairobi.

A la lumière de ce qui précède, comment les Congolais peuvent-il être rassurés quant à la réussite du déploiement de la Force régionale, à supposer que celle-ci parvienne à ramener la paix en RDC, là où la Monusco n’a pas su le faire en 22 ans d’opérationnalisation ? 

Peu de chances de voir la Monusco partir en 2024

Les incidents dramatiques survenus récemment au Kivu frontalier et mettant aux prises la population civile et la Monusco ont incité à analyser en survol le draft intitulé « PLAN DE TRANSITION ET COMPTE RENDU DES DISCUSSIONS POUR LE RETRAIT ÉCHELONNÉ, RESPONSABLE ET DURABLE DE LA MONUSCO» confectionné par le Groupe Conjoint de Travail-GCT, document signé le 15 septembre 2021, pour le Gouvernement en *.O. par le vice-ministre Samy Adubango Awotho au nom du ministre d’Etat Christophe Lutundula empêché et, pour la Monusco, par Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général de l’Onu et cheffe de la Monusco. 

Ce plan vise le retrait définitif de la Mission onusienne en 2024. 

En se penchant attentivement sur les points 46, 47, 48 et 49, on perçoit cet avertissement: le deadline a peu de chances d’être respecté. 

En effet, au point 46, il est suggestionné pour le retrait, «Au niveau national, la mise en œuvre des mesures du programme d’action du Gouvernement en ce qui concerne la bonne gouvernance, le renforcement des institutions, et la promulgation des réformes nécessaires, et la tenue des élections de 2023 restent prioritaires». 

Au point 47, il y a cet avertissement: «pour que la MONUSCO puisse effectuer son retrait, il faudra réduire la menace que représentent les groupes armés nationaux et étrangers de sorte qu’elle puisse être gérée par les autorités nationales et lutter contre les causes profondes du conflit».

Le point 48 est à reprendre intégralement : «Dans le contexte de la réduction et du retrait progressifs de la MONUSCO, le système des Nations Unies aidera le Gouvernement de la République Démocratique du Congo à atteindre un niveau qui lui permettra de se passer de la présence d’une mission de maintien de la paix, conformément à la stratégie commune. Ainsi la mission travaillera également à l’appui du programme d’action du nouveau gouvernement du Premier ministre SAMA LUKONDE, approuvé par l’Assemblée nationale le 26 avril 2021, et qui repose sur les éléments du gouvernement sortant tout en ajoutant de nouveaux aspects tirés de la vision du Président de la République et des consultations menées à la fin de l’année 2020. En ce sens, le succès de la transition repose sur un partenariat solide avec les autorités de la République Démocratique du Congo aux niveaux national et provincial et sur la volonté et la capacité du gouvernement à mettre en œuvre son plan d’action et à mener à bien des initiatives de réforme clés». 

Notons-le ensemble : le nom du Premier ministre est cité pendant que celui du Président de la République est omis!

 S’il faut raisonner par l’absurde

Finalement, on a l’impression d’une quadrature du cercle en ce que l’effet boomerang du ras-le-bol de la population kivutienne la semaine du 24 au 31 juillet 2022 ne sera pas la réactivation du processus de retrait, mais le renforcement des mécanismes de la présence de la Monusco. 

Dans le cas de la Force internationale, la vérité à garder – et là, je signe et persiste – est qu’elle avait été imposée à la RDC dans l’Accord de Lusaka comprenant, pour rappel, deux volets. 

Si, pour le volet politique, il y a eu le Dialogue national duquel est issu l’ordre constitutionnel actuel, pour le volet sécuritaire, il y a eu essentiellement la neutralisation des groupes armés rwandais, ougandais et burundais.

23 ans après son déploiement, la configuration est la suivante :

1. Les ex-Far et milices Interahamwe devenus Fdlr n’ont jamais été maîtrisées ;

2. Les Adf-Nalu, désormais,  islamisées, sont devenues des groupes terroristes;

3. Les autres groupes armés se sont, d’eux-mêmes, neutralisés soit en devenant des partis politiques (cas de l’Unita), soit en se sabordant. 

Curieusement, c’est au Congo qu’il y a eu floraison des groupes armés dont la neutralisation n’est prévue dans aucune résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies. 

S’il faut alors raisonner par l’absurde, comment la Force internationale va-t-elle écraser les groupes armés congolais pour lesquels elle n’a reçu aucun mandat pendant qu’elle n’a rien fait contre les groupes armés étrangers visés pourtant par un  » mandat de poursuite, de désarmement et de neutralisation ! 

Pendant qu’on cherche l’argument contraire, constatons à l’unanimité que le M23 s’en tire en bon compte. 

En effet, si on dit qu’il est un groupe armé étranger (puisque rwandais), il est comme les Fdlr. La Monusco n’y touche pas directement. C’est l’affaire des Fardc. Et puisqu’on dit qu’il est un groupe armé congolais, il est comme la Codeco ou le Frpi : on ne le neutralise pas non plus.

C’est l’affaire des Fardc.

Aussi, le titre «Trop de freins aux initiatives de pérennisation de la sécurité à l’Est !» se comprend, s’explique et se justifie amplement. 

Omer Nsongo die Lema/CP

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OMER NSONGO DIE LEMA août 14, 2022 - 2:04 pm

L’article intitulé  » RDC : trop de freins aux initiatives de pérennisation de la sécurité à l’Est  » porte la mention  » écrit par Chris Mutombo, août 11, 2022  » alors qu’il est signé  » Omer Nsongo die Lama « . En réalité, l’auteur de l’article est Omer Nsongo die Lema. Pour ne l’avoir pas écrit, Chris Mutombo ne peut pas s’en prévaloir l’auteur. C’est juste une question d’honnêteté. L’éditeur Marcel Ngoyi est une personnalité respectable dans les médias.

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