N° Réf : 018/VERITAS/SG/08 – 024
Transmis copie pour information à :
– Monsieur le Conseiller Principal du Chef de l’Etat en charge de communication
Objet : Quelques suggestions pour améliorer la qualité de la communication (briefings et autres activités axées sur la redevabilité gouvernementale)
A l’attention de SE Monsieur le Ministre de la Communication et Médias à Kinshasa
Excellence Monsieur le Ministre,
Tout en vous réitérant nos félicitations pour votre reconduction à la tête de cet important ministère, l’honneur est le nôtre de vous approcher, en notre qualité d’acteur politique, membre de l’Union Sacrée de la Nation, à l’effet de vous suggérer ce qu’indique l’objet en marge, notre souci étant celui de vous voir réussir votre mission de porte- parole du Gouvernement.
En effet, votre innovation communicationnelle axée sur la redevabilité des membres du gouvernement à travers l’émission « Briefing », a été accueillie avec satisfaction et fierté par le peuple congolais, depuis le mandat précédent, mais elle s’est montrée limitée dans son format pratique, ce qui me motive à vous suggérer quelques idées concrètes pouvant améliorer l’outil de communication gouvernementale et servir efficacement la population congolaise : – Diversifier vos interlocuteurs : il arrive que les journalistes qui sont les interlocuteurs traditionnels des Ministres sectoriels ou des Officiels que vous invitez au briefing, demeurent superficiels car n’ayant pas l’expertise ou la maitrise des questions abordées par les invités. Cela laisse souvent la population dans les zones d’ombre et dans la soif non étanchée. Je vous suggère donc d’associer les Acteurs de la société Civile ainsi que les Experts des domaines dont les questions de briefing sont abordées, dans le but d’équilibrer le débat et de ne pas éluder aux détails techniques. Ceci demandera un minimum d’organisation des équipes des interlocuteurs, par exemple, 5 journalistes, 5 experts et 5 membres de la société civile qui ont la maitrise des questions traitées lors du briefing.
L’impact positif de la modification ou de l’augmentation du paquet des interlocuteurs, sera notamment la préparation et l’analyse des questions qui en valent la peine, l’exhaustivité dans la lumière des questions abordées qui va réellement amener les invités à se préparer en conséquence et à travailler durement dans leur exercice de redevabilité. Il en sera ainsi de l’incitation à la spécialisation des journalistes et des experts interlocuteurs potentiels, de sorte que chacun d’eux ne sera associé que dans les limites de sa spécialité et de la maitrise des questions de gouvernance publique à aborder à l’occasion de chaque émission. – Optimiser le temps d’intervention et les canaux de communication sur les questions sensibles qui touchent la souveraineté du pays et sur les questions urgentes qui requièrent célérité. Il n’est pas convenable que les tweets ou les posts sur Facebook se transforment en canaux officiels de communication sur les questions importantes du gouvernement, surtout que les cent millions des congolais ne sont pas tous connectés sur l’internet, encore moins sur les comptes tweeter des autorités politiques. Il en est ainsi de l’élasticité du temps qui prévaut souvent entre les événements sensibles qui surviennent au pays et le temps de réaction du Ministre de Communication, à l’effet d’éclairer l’opinion publique ; – – Concourir, conformément au point 36 de l’article 1 de l’Ordonnance n°22/003 du 7 Janvier 2022 fixant les attributions des Ministères, au renforcement et à l’amélioration du travail des équipes de communication attachées à la Présidence de la République et aux différents ministères sectoriels. Il n’est pas admissible par exemple que le Ministre de la Défense se taise indéfiniment devant les cas des attaques et d’occupation de nos terres par l’ennemi, autant il n’est pas normal que la Ministre de l’Education nationale reste muette face à la récente virale désinformation sur la suppression de la gratuité de l’enseignement en RDC, que le Ministre de Transport ne trouve pas urgent de communiquer sur l’inexistence du permis de conduire ou sur la
hausse du prix de transport urbain,… Le manque de souplesse communicationnelle et le silence prolongé des autorités politiques concernées par des questions cruciales dont la population attend l’éclairage, dénoteraient simplement du déni de redevabilité et de responsabilité. Il y a donc lieu de diligenter les séances de coaching et de formation à l’intention des communicateurs de différents ministères sectoriels et ceux de la Présidence de la République, et ce, en insistant sur le professionnalisme. Excellence Monsieur le Ministre, c’est avec un profond sentiment de patriotisme que je vous adresse, ci-dessus, la présente liste des recommandations pratiques, espérant non seulement qu’elles retiennent votre particulière attention mais aussi qu’elles rencontrent le bénéfice de votre promptitude.
Fait à Kinshasa, le 26 Août 2024
Le Secrétaire Général
Me Jean Bosco Badibanga