Kinshasa qui a ameuté la communauté internationale en brandissant le rapport des experts des Nations Unies qui atteste de l’implication militaire du Rwanda aux côtés du M23 à l’Est de la RDC, se rassure finalement que sa cause a été entendue. Cet écho a été boosté par le mini-sommet de Luanda du mercredi 23 novembre dernier. Au cours de cette rencontre de la capitale angolaise, il a, entre autres, été décidé le retrait du M23 des zones occupées et son repli dans ses positions initiales. Ce, conformément aux conclusions de la Réunion extraordinaire des chefs d’états-majors généraux des Forces Armées de l’EAC du 8 novembre 2022, tenue à Bujumbura sous le contrôle de la Force Régionale et du Mécanisme ad hoc, en collaboration avec la MONUSCO.
Cependant, l’absence de Paul Kagame pourtant annoncé à cette rencontre convoquée autour du Président angolais, n’aurait pas été appréciée dans certaines chancelleries. On croit comprendre que le Président du Rwanda n’aide pas suffisamment à la résolution de cette crise au Nord-Kivu. Raison pour laquelle, les USA via son ambassade ont twitté en indiquant que c’est possible de mettre fin à la violence et à l’errance des populations si le M23 cesse son offensive, si le Rwanda arrête de soutenir le M23.
La preuve que Washington commence à se lasser du comportement du régime de Kigali dans l’Est de la RDC. C’est pour la première fois que Kigali a été cité dans le rôle déstabilisateur de l’Est alors que la RDC qui se présente comme « pays solution » dans les multiples défis économiques à relever, n’a plus que jamais besoin de la paix et du respect de l’intangibilité de ses frontières.
Des signaux forts que le régime de Kagame doit bien percevoir quand Washington est obligé de se détourner d’un partenaire qui devient gênant. L’histoire est assez éloquente à ce sujet de la manière dont l’Amérique s’est toujours débarrassée des partenaires devenus par la suite encombrants. La recette de guerre pour piller les ressources d’un autre pays, devient de plus en plus obsolète. L’heure est désormais aux rapports gagnant-gagnant entre Etats. Le gangstérisme, comme cela a été le cas depuis une vingtaine d’années, a démontré ses limites.
Il sied de rappeler que le RCD qui avait mis toute la communauté internationale d’accord pour organiser le dialogue inter-congolais, a accouché depuis Sun City, d’un régime suis generis de 1+4, considéré comme panacée à cette insécurité récurrente à l’Est de la RDC. Le Rwanda va réactiver le CNDP des cendres des ex-militaires du RCD réfractaires au mixage et brassage des groupes armés. De la même manière que sera armé le M23 en l’aile rwandaise et ougandaise. Objectif : empêcher le développement de la RDC et l’infiltrer.
Malheureusement, aujourd’hui, le temps ne s’y prête plus. La guerre en Ukraine a sonné le tocsin de l’injustice de la communauté internationale dans la gestion de la crise à travers le monde dont notamment la RDC. C’est l’occasion avec cette énième agression de se racheter de toutes ces erreurs d’appréciation. La Pros.
