Je suis ici pour ressembler au coucher du soleil,
Je suis ici pour qu’il me laisse un peu de ses rayons avant de se reposer.
Je suis ici pour que fonde la glace qui fait trembler mon cœur.
Depuis l’aurore les tourments de tous les quatre points cardinaux affluent dans mon être, j’ai creusé le temps pour culbuter mes yeux dans l’increvable volupté.
J’ai espionné le jour pour découvrir comment il finira.
Et voilà, tout ce qu’il réservait avant le débarquement de la nuit, c’est ce crépuscule d’orange qui peigne enfin mes humeurs d’une âme défaite.
Je suis ici car là-bas, rien n’est délivrant, rien n’est miroitant.
Je suis sur ce pont pour feuilleter cette splendeur vespérale.
Je suis ici pour contempler ce soleil qui sourit et embellit son visage en se couchant.
Et dans mon cœur vient une raison de quitter la fadeur, m’enivrer de sa joliesse contagieuse, me laisser atteindre et étreindre par son chatoiement.
Et partir d’ici avec l’espoir d’un sommeil fastueux comme celui de cet astre qui tend à se reposer dans l’égaiement.Florence Meta
