Les combats se sont poursuivis, hier mardi 7 mars, jusque dans l’après-midi dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu malgré la déclaration de cessez-le-feu décrété par le M 23. Cette cessation des hostilités du M23 est assortie de la condition d’un dialogue avec le gouvernement.
Entretemps, dans le territoire de Masisi, les rebelles du M23 et leurs soutiens rwandais ont reconquis la localité de Karuba, qui est un autre important centre d’approvisionnement en produits agricoles, à une quinzaine de kilomètres au Nord de Sake, sur l’axe Ngungu. Ces rebelles avanceraient même actuellement vers les collines surplombant Shasha, sur la nationale numéro 2, Goma-Sake-Minova, affirment les sources contactées à Sake.
Les rebelles ont, dans leur communiqué de mardi 7 mars signé par Lawrence Kanyuka, porte-parole de la branche politique, annoncé qu’ils déposent les armes à partir de ce même mardi à 12h de Bunagana, première localité tombée sous leur contrôle en juin dernier.
Le M23 a posé la condition d’un « dialogue direct avec le gouvernement de Kinshasa » afin de s’engager à « résoudre pacifiquement le conflit en cours à l’Est de la RDC ».
Le gouvernement de Kinshasa a toujours refusé de dialoguer avec ce groupe armé qu’il considère comme un « mouvement terroriste ». Cette posture du gouvernement a été réitérée lundi par Muhindo Nzangi, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, au cours d’une conférence de presse à Goma.
A la place du dialogue, le gouvernement, selon Muhindo Nzangi, a levé l’option de faire appel à d’autres groupes armés pour appuyer les FARDC à combattre les rebelles du M23.
Ces derniers ont prévenu qu’ils « se réservent le plein droit de se défendre une fois attaqué par les forces de la coalition du gouvernement de Kinshasa à savoir les FARDC, FDLR, Nyatura, APCLS, PARECO, NDC-R, Mai-mai et mercenaires ».
La dernière feuille de route entérinée par les chefs d’État de l’EAC prévoit un retrait progressif des rebelles du M23 des zones sous leur contrôle. Ces zones devraient être placées sous contrôle de la Force régionale de l’EAC selon un plan de répartition défini par les chefs d’état-major début février.
Emma Muntu