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Quel calendrier pour le départ de l’armée française du Sénégal ?

Par La Prospérité
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Le Président Bassirou Diomaye Faye a dit vouloir que tout soit terminé d’ici la fin de l’année 2025, mais les discussions pour fixer les modalités de ce départ sont toujours au point mort. Explications.

Lorsqu’il a annoncé le départ de l’armée française, en novembre 2024, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a promis qu’il se ferait « bientôt », mais « sans précipitation ni pression ». Un mois plus tard, lors du traditionnel discours à la nation du 31 décembre, le chef de l’État a été plus précis et a annoncé « la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal dès 2025 ».

L’élaboration d’une « nouvelle doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité » incombe désormais au ministre des Forces armées, le général Birame Diop. Ancien chef d’état-major des armées et ex-chef d’état-major particulier de Macky Sall, Birame Diop a fait son entrée au gouvernement en avril dernier. Approché fin 2024 par Christine Fages, l’ambassadrice de France à Dakar, qui souhaitait des éclaircissements, il l’avait alors renvoyée vers son homologue des Affaires étrangères, Yassine Fall.

Si Bassirou Diomaye Faye semble vouloir aller vite, aucune discussion formelle n’a encore eu lieu sur les modalités de départ des quelque 250 Éléments français au Sénégal (EFS). Le traité de partenariat en matière de coopération militaire, signé en avril 2012, n’a pas non plus été révisé. Renouvelable « par tacite reconduction » tous les cinq ans, cet accord de défense peut être dénoncé ou amendé dans un délai de six mois avant arrivée à échéance.

La fermeture des bases françaises – prêtées par le Sénégal à ses partenaires français – est en vérité dans les tuyaux depuis plusieurs mois. Elle a été mise en branle après l’évocation par Emmanuel Macron de la nécessaire évolution de la présence française au Sahel et en Afrique de l’Ouest, en novembre 2022.

En mai 2023, le chef d’état-major des armées sénégalaises, le général Mbaye Cissé, a nommé le général Koly Faye à la tête d’une commission mixte sénégalo-française chargée de réfléchir aux modalités de restitution des emprises militaires. Ancien directeur de l’Institut de défense du Sénégal, ce dernier est à la tête de la direction générale du Renseignement extérieur depuis le 27 décembre.

Selon un compte-rendu consulté par Jeune Afrique, les militaires français ont acté, lors d’une première réunion informelle de cette commission, le principe d’une restitution d’une partie des bases avant la fin de l’année 2024. Deux d’entre elles ont déjà été vidées, mais elles n’ont pas encore été formellement restituées au Sénégal. Bassirou Diomaye Faye avait en effet décidé de mettre le processus de restitution en pause après une rencontre avec Emmanuel Macron à Paris, en juin 2024.

Passe d’armes

Les gradés sénégalais n’avaient pas été mis au courant de la date butoir de décembre 2025. Ils espèrent maintenant – comme leurs homologues français – une discussion bilatérale entre Bassirou Diomaye Faye et Emmanuel Macron. Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, doit se rendre en janvier en Côte d’Ivoire pour la fermeture de la base de Port-Bouët. Il pourrait pousser le déplacement jusqu’à Dakar. « Il n’y a pas encore eu de discussion officielle, mais cela devrait arriver rapidement », souffle une source officielle française.

La passe d’armes entre Emmanuel Macron et Ousmane Sonko peut-elle compliquer les discussions entre Dakar et Paris ? Le premier a déclaré début janvier que la France avait « proposé aux chefs d’État africains de réorganiser sa présence militaire » et leur en avait laissé « la primauté de l’annonce » par « poli[tesse] ». Ses propos ont suscité une réaction immédiate du Premier ministre sénégalais, qui a parlé d’une « affirmation erronée ».

« Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain », a-t-il déclaré le 6 janvier. Une source diplomatique française évoque, quant à elle, l’existence d’un dialogue « sans tabou » entre Paris et ses partenaires africains afin de sortir « d’une logique de bases militaires telles qu’elles existaient jusqu’à présent ».

(Tiré de Jeune Afrique)

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