Le PPRD, à peine structuré après la nomination de Aubin Minaku comme vice-président, doit répondre aujourd’hui lundi 10 mars devant la justice militaire des propos tenus dernièrement par Joseph Kabila d’abord, dans une tribune du journal sud-africain Sunday times et, ensuite, à la presse namibienne. Ses propos diversement interprétés par les cadres de son parti ne sont pas bien perçus par le pouvoir.
Aubin Minaku et Emmanuel Shadary sont les premiers à être convoqués. Il leur serait interdit de quitter le territoire national. Puis, une quinzaine de hauts cadres du PPRD y sont conviés. Certains d’entr’eux affirment apprendre l’information en rapport avec leur convocation par des réseaux sociaux. Ils attendraient d’être contactés par voies légales avant y répondre.
Le PPRD est tenu d’assumer les propos de son leader qui a réaffirmé sa volonté de reprendre du service pour servir son pays ainsi que l’Afrique. C’est clair que Joseph Kabila veut être candidat à la présidentielle de 2028. Pour ce, il aurait même suspendu ses études pour se consacrer aux prochains enjeux politiques.
Il y a lieu de rappeler que Joseph Kabila a décidé de rompre son silence après la chute de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu et celle de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Une rentrée politique qui se fait dans un contexte politique complexe. Le pouvoir de Kinshasa l’aurait soupçonné d’accointance avec l’AFC/M23.
La justice militaire souhaiterait tirer ces déclarations au clair. Ces partisans de l’ancien président sont-ils suffisamment outillés pour répondre à toutes les questions des magistrats ? Celui qui symbolise la première alternance démocratique et politique après la présidentielle de 2018 risque d’être le seul à détenir la clé de voûte. Croit-il capable de récupérer par la droite le pouvoir qu’il a perdu par la main gauche ?
En attendant, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Le PPRD a connu un passage à vide après le départ de Joseph Kabila qui s’est consacré à ses activités champêtres, avant de renouer avec les études. Le PPRD n’est plus ce qu’il était après 18 ans d’une gouvernance mitigée. Les 15 convoqués par la justice risquent de constituer ce qui reste de cet ancien parti présidentiel. Ce, pendant que la majorité des cadres ont rejoint Félix Tshisekedi.
En ces temps des turbulences politiques en RDC où la justice internationale s’active à rechercher les preuves des violations massives des droits de l’homme, il vaut mieux être prudent et surtout, demeurer sur ses gardes.
La Pros.