Le temps où la classe politique congolaise recherchait l’inclusivité, comme ce fut le cas au dialogue intercongolais de Sun City, semble révolu. Ce principal forum qui a fondé tous les espoirs des Congolais, n’a, malheureusement, pas apporté la stabilité à l’Est.
Un trentaine d’années après, le calvaire des congolais s’est poursuivi au grand dam de toute la Communauté Internationale. L’avènement de Tshisekedi a semblé bouger les lignes d’abord par la diplomatie en œuvrant pour la paix avec les neuf voisins.
Ce n’était pas suffisant pour satisfaire certains appétits. L’adhésion de la RDC dans la sous-région de l’Afrique de l’Est, n’a pas, non plus, été rassurante jusqu’à ce que survint la dernière agression rwandaise. Kigali qui en avait fait, au départ, un problème entre congolais, s’est finalement dévoilé comme le principal agresseur.
La diplomatie de la sous-région n’a pas su prendre à bras le corps le conflit congolais. Les initiatives diplomatiques n’ont pas été à la dimension de la crise d’autant que les tireurs de ficelle, n’avaient pas encore dit leur dernier mot. La médiation angolaise désignée par l’Union africaine a compris que l’enjeu était bien au-delà de problèmes à la surface.
Après l’échec de la dernière rencontre entre Tshisekedi et Kagame, Joao Lourenço avait presque abdiqué jusqu’à ce qu’il a soutenu le Togolais Faure. Doha qui entretient de bonnes relations économiques avec les deux belligérants, a fini par s’imposer. A la surprise générale, le président rwandais et son homologue congolais se sont retrouvés autour de l’émir du Qatar.
En réalité, la poursuite de la guerre contre la RDC et, par procuration, avec son voisin rwandais, menaçaient les investissements du Qatar dans cet espace. La RDC finira par accepter, la mort dans l’âme, de négocier avec l’AFC/M23. Le Rwanda qui se cachait derrière l’épouvantail de ses pantins, n’aura plus d’arguments pour poursuivre son agression. Doha va imposer à ses hôtes un rythme de travail. Pas question d’élargir le cercle à toutes les couches politiques et sociales congolaises.
Tshisekedi ne s’avouera pas vaincu pour autant. Il va proposer à la nouvelle administration américaine le deal de ses minéraux stratégiques. Trump va activer sa machine politico-diplomatique en donnant son quitus à cette offre alléchante. Comme à Doha, l’émissaire du nouveau président américain va choisir de négocier seulement avec les délégués de Tshisekedi et ceux de Kagame.
Les deux stratégies à savoir, celle de Doha et celle de Washington de se contenter d’un cercle restreint, semblent marcher pour le retour de la paix à l’Est. L’Europe, les organisations sous-régionale, la classe politique ou sociale congolaise, n’y ont pas été associées. Tant mieux si la RDC peut recouvrer la paix véritable à l’Est loin des tintamarres des politiciens congolais.
La Pros.
